
C.Vernet ECE 2 ESH 2015-2016 N.Danglade
1.2 La période de l’étalon de change-or et l’apparition des eurodollars
Document 7 : Bretton Woods, importance du commerce international et faiblesse des mouvements de
capitaux
Au lendemain de la seconde guerre de 1939-1945, le souci central est de permettre un renouveau du commerce
international mis à mal par le conflit et les désordres économiques qui l’ont précédé. Ce souci conduit à
l’organisation, décidée à Bretton Woods, d’un véritable système monétaire international. Pour la première fois, ce
système repose sur un accord entre nations. Les signataires acceptent le maintien de parités de changes fixes,
modifiables seulement après consultation du Fonds monétaire international ; en même temps, ils s’engagent à
mener des politiques qui évitent un déséquilibre de leurs balances courantes. Chaque pays contribue, en outre, en
cas de besoin à la constitution des réserves du Fonds. Il pourra, en échange, tirer sur ces réserves pour défendre, en
cas de besoin, sa parité de change. Le double principe sous-jacent à l’ordre monétaire qui se constitue (fixité des
changes et équilibres des balances courantes) n’exclut pas l’apparition de déséquilibres temporaires ; la possibilité
d’accéder aux ressources du Fonds monétaire international donne à un pays dans cette situation des moyens plus
importants pour défendre la parité de sa monnaie. Si, toutefois, après consultation du Fonds, la raison du déficit
apparaît comme étant non pas temporaire mais fondamentale, un changement de parité pourra intervenir. En faisant
ainsi de l’équilibre courant la norme, les accords de Bretton Woods excluent des transferts d’épargne significatifs
entre pays. Leur ambition est d’abord d’aider au rétablissement des flux commerciaux internationaux, celui des
mouvements de capitaux viendra plus tard. (…) Les années 1950 et la plus grande partie des années 1960 sont
marquées par un progrès continu de l’intégration commerciale accompagné, conformément à la logique de Bretton
Woods, de déséquilibres commerciaux épisodiques et d’un faible développement des mouvements de capitaux.
Le problème central est alors de permettre aux réserves de change de progresser aussi vite que le commerce
international. (…) Chaque pays doit accumuler, en dollars, les réserves dont-il a besoin pour assurer la stabilité du
cours de sa monnaie.
Source : Anton Brender et Florence Pisani « Les déséquilibres financiers internationaux », La découverte, 2007, p.8-9
Questions :
1) Avec le SMI de Bretton Woods, quelle place est donnée aux échanges commerciaux
2) Quelle place est donnée aux déséquilibres courants ?
3) Quelle conséquence cela a-t-il sur le financement externe des pays et la circulation mondiale des
capitaux ?
4) Les réponses aux questions 1 et 2 vous semblent-elles cohérentes ?
Document 8 : rappel, les marchés des eurodollars
Le terme d’activité bancaire hors frontières (offshore en anglais ; en français, les activités financières offshores
désignent plutôt celles enregistrées dans des paradis fiscaux) est utilisé pour décrire les opérations bancaires
réalisées en dehors du pays d’origine. (…) Un dépôt hors frontières est un dépôt bancaire libellé dans une monnaie
différente de la monnaie du pays où la banque réside : par exemple, un dépôt en yens dans une banque à Londres,
ou encore un dépôt en dollars dans une banque à Paris. Ces dépôts se sont développés parallèlement à l’activité
bancaire hors frontières. Le terme d’eurodevises ou d’euromonnaies est souvent employé pour désigner ces dépôts,
et l’on parle encore couramment d’eurodollars lorsqu’il s’agit de dépôts en dollars en dehors des Etats-Unis. La
raison est simple : initialement, ces dépôts étaient enregistrés dans des banques localisées en Europe et qualifiées
d’eurobanques. Aujourd’hui cette terminologie prête à confusion puisqu’on trouve des dépôts en monnaies
étrangères partout dans le monde ; l’avènement de l’euro n’a fait qu’ajouter à la confusion terminologique !
Source : P.Krugman, M.Obstfeld, M.Melitz, G.Capelle-Blancard et Matthieu Crozet, « Economie internationale », 9ième
édition, Pearson, 2013, p.656
Questions :
1) qu’appelle-t-on un eurodollar ?
Document 9
Les eurodollars apparaissent à la fin des années 1950, en réponse aux besoins générés par le volume croissant du
commerce international. Les firmes européennes qui souhaitent détenir des comptes en dollars ou emprunter en
dollars sont alors nombreuses. Les banques aux Etats-Unis sont tout à fait en mesure de satisfaire à ces demandes,
mais les entreprises européennes considèrent alors plus commode et meilleur marché de traiter avec leur propre
banque. Ce développement des eurodollars se poursuit à mesure que les monnaies européennes deviennent
convertibles. En 1957, au plus haut de la crise de la balance des paiements, le gouvernement britannique interdit
aux banques locales de prêter des livres sterling pour financer du commerce non-britannique. En réaction, les
banques britanniques ont commencé à collecter des dépôts et à octroyer des prêts en dollars. (…) C’est ainsi que
Londres est devenue – et reste encore – la plaque tournante du marché des eurodevises.