Aristophane dit qu’à nos origines, nous n’étions pas comme aujourd’hui. Les êtres étaient doubles, et avaient
beaucoup d’orgueil. Les genres étaient plus subtils, aux nombres de trois : mâle, femelle et le 3e genre est
l’androgyne (une moitié mâle, une moitié femelle). L’homme escalade le ciel et les dieux, pour le punir le coupe
en deux dans le sens de la longueur.
Dans le cas des êtres mâles initiaux coupés en deux, il y aura deux moitiés. Ils vont chercher à restaurer l’unité
primitive. Au lieu d’être un, les êtres cherchent à être deux.
Dans le cas des êtres femelles, il y a ce même désir de complétude (ce qui explique les attirances et affinités
mâle/mâle, femelle/femelle).
D’après ce mythe, dans notre nature, nous ne sommes plus qu’une moitié c'est-à-dire une blessure qui ne se
refermera jamais. La blessure est définitive et laisse des traces. La trac mentale est le désir. Il nous fait défaut
mais il porte nécessairement sur quelque chose qui nus manque. On ne peut pas désirer ce que l’on a, ou ce
qu’on est. On ne peut pas désirer la réalité. Si le désir est fécond, c’est qu’il est capable de réaliser quelque chose
qui n’est pas. Il s’ajoute à la réalité. Notre nature peut être une blessure psychologique. A la naissance, nous
sommes chassé du paradis originel, séparé de la mère (voir complexe d’Œdipe, retrouver l’état primitif). Le
désir est marqué par l’altérité (c’est se trouver condamner à airer. Par exemple Don Juan désir une autre femme
que celle qu’il connaît, son idéal. C’est pourquoi il est condamner à chercher un être fantasmatique.
L’imaginaire va atténuer la blessure), pour améliorer la réalité (exemple de l’utopie de Thomas More et Erasme
pays idéal).
L’humanité est un bloc dans son essence même par le mythe et la blessure.
Si le désir est bien inscrit dans l’esprit de l’homme, on a une approche singulière du mal-être et du malheur.
Ont-ils des effets créateurs ? Le bonheur est-il synonyme de somnolence ? Faut-il souhaiter être
insatisfait ?
II- Objection à cette définition traditionnelle avec Deleuze
Critique de Deleuze montrant que le désir est comme un manque.
Le désir est le manque de rien. Le vide est quelque chose qui indique l’absence. Mais selon Deleuze, il est riche,
productif et fécond. Il y a parfois une surabondance de créativité
Pourquoi est-il fécond et parfois surabondant ?
Il déborde, il ne manque de rien. Par exemple, il est producteur du fantasme. Le désir s’exprime ainsi. Il n’y a
pas de manque car il y a l’expression de l’état du désir. Puisqu’il y a le fantasme, le désir n’est pas dit, il
s’exprime. La fantasme est purement intérieur mais dans le cas précis de l’art, il peut nourrir l’inspiration de
l’artiste afin d’aboutir à une œuvre.
C’est quelque chose qui devient universelle. Le désir est peut-être marqué par le manque. Ce n’est pas le besoin
qui sert de support au désir. Pour Deleuze, c’est l’inverse. Le besoin, dans sa dimension matérielle, est premier
dans les deux sens : chronologique et logique. Le désir serait alors la conséquence du besoin. Par exemple, la
nourriture est fixée par la nature, fonction objective. C’est le désir qui va prendre en charge ce besoin matériel
et biologique et lui donner la forme de la gourmandise (fantasmatiquement). C’est le besoin qui est la source du
désir. Deleuze inverse le rapport : le désir est la source du besoin. Le besoin conserve sa dimension matérielle,
qui se met au service du désir.
Par exemple la mode. C’est un moyen matériel du désir pour le besoin d’être reconnu. Autre exemple, celui de la
domination de l’homme. C’est certes un manque, mais un manque actif et productif. C’est un désir qui détermine
la recherche.
III- Faut-il juger le désir ?
C’est presque une dimension morale (voir introduction de la conscience au sens morale). Les philosophes ont des
avis différents en ce qui concerne le désir.
a- Platon
Il condamne le désir sévèrement.
Le dialogue du Phédon.
« Philosopher, c’est apprendre à mourir. »
Le désir est toujours lié au corps. Il y a un enjeu : l’âme. Le désir enchaîne le corps à ce qui est terrestre et
matériel, à l’exemple du désir de richesse où l’âme reste prisonnière du corps
SomaPour Socrate, c’est le corps d’où l’adjectif somatique.
SemaLa prison, ou le tombeau, où l’âme meurt.
Le corps est l’enveloppe matérielle de l’âme.