Jorion P . (2008). L`intérêt des entreprises et celui de

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Analyse de l’intermédiation financière
ECONM831
Alain DE CROMBRUGGHE
« 2008 : L’année du krach »
(Colmant & Samson)
Penson Florence
Holtz Marie
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Table des matières
1. Introduction p.3
2. Thèse de l’auteur p.4
- Crise des subprimes p.4
- Crise bancaire p.5
- Crise boursière p.8
- A qui la faute ? p.9
- Premiers enseignements p.10
3. Fondements p.13
4. Implications p.14
5. Conclusion p.18
6. Bibliographie p.19
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1. Introduction
Le fil conducteur de ce travail est centré sur la tentative de répondre à la question
suivante : « Quels sont les agents économiques responsables de la crise de 2008 ? »
Dans la première partie, nous tentons de résumer les idées mises en évidence par
Monsieur Colmant, auteur du livre « 2008 : l’année du krack ». Il s’agit de découvrir son
point de vue à propos de la crise des subprimes, la crise bancaire, la crise boursière, mais
aussi à propos des « responsables » du krach et des premiers enseignements à en tirer.
La seconde partie est consacrée à la clarification des théories économiques abordées
par l’auteur dans son livre.
La troisième partie, intitulée « Implications » pourrait être comparée à une critique du
livre analysé. Cette critique est composée d’idées personnelles et de propositions d’autres
spécialistes de la crise. Plusieurs points seront abordés dans cette section, dont la titrisation et
les produits financiers dérivés, les accords de Bâle et le marché interbancaire.
Finalement, nous tâcherons de répondre à la question posée à l’occasion de ce travail,
en utilisant les opinions de l’auteur mais tout en essayant de garder un sens critique.
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2. Thèse de l’auteur
L’histoire prouve qu’il y a beaucoup de variations dans l’économie : des périodes
prospères sont très souvent suivies de crises (pétrole, métallurgie, ..). La dernière en date est
la crise des subprimes. On ne peut pas prévoir quand une crise va survenir, ni quand elle va
s’arrêter, car le cours de bourse n’est pas précisément modélisable. Une bulle se forme suite à
une augmentation des crédits à faible taux d’intérêt et la confiance très importante des agents
dans l’économie, ce qui entraîne une augmentation des prix.
Il ne faut pas confondre crise boursière et crise bancaire. Dans le cas de la crise
actuelle, la bourse a bien joué son rôle de fluidité des capitaux et de formation continue de
valeurs mais elle s’est écroulée à cause de la contraction conjoncturelle. Un besoin de
régulation et de transparence se fait donc sentir.
La crise des subprimes
La question abordée dans ce chapitre est de savoir si c’est l’éclatement de la bulle
immobilière qui a causé l’effondrement du crédit ou l’inverse. Les ménages, voyant les
valeurs immobilières chuter, ont décidé de ne plus rembourser leurs crédits, ce qui a mené à la
saisie de leurs maisons. A cette époque, les USA étaient en situation de plein emploi
(contrairement aux autres crises hypothécaires, où il y avait du chômage) et l’insolvabilité
était plus élevée sur les emprunts hypothécaires de 2006-2007 que sur ceux de 2003-2004. Il
est donc fort possible qu’une partie des emprunteurs aient spéculé lors de cette dernière crise.
Deux « problèmes » sont à l’origine de la crise. Le premier est la contraction
économique due à l’affaire ENRON (faillite en 2001 à cause de spéculation sur le marché de
l’électricité) et aux attentats du 11 septembre 2001. Suite à cela, la FED a diminué ses taux
d’intérêts pour soutenir la valeur des actifs réels et garder des prix élevés dans l’immobilier.
Pour élargir l’accès à la propriété, le gouvernement a également autorisé le réescompte
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des
prêts chez Freddie Mac et Fannie Mae, alors que ces crédits n’avaient pas les qualités
requises. Ceci a permis à des ménages moins solvables d’obtenir des prêts. Les prix de
l’immobilier ont donc augmenté et le risque de crédit
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s’est étendu dans ce secteur. Le
deuxième élément est la révolution internet. Celle-ci offrait des perspectives d’augmentation
de la productivité et entraînait une euphorie monétaire puisque l’argent était bon marché et
que le risque de crédit était peu à peu « oublié ». On distinguait donc à peine les bons des
mauvais débiteurs.
Les subprimes étaient un des maillons faibles de notre système économique. Ils ont
provoqué des difficultés dans les établissements de crédit et les compagnies d’assurance. Une
fois connues, celles-ci ont entraîné une perte de confiance qui a mené à une diminution des
prêts interbancaires et une contraction de la liquidité. Mais les subprimes ne sont pas les seuls
en cause, il y a aussi eu des erreurs de valorisation des instruments financiers et un
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Opération d’une banque centrale, qui consiste à escompter les effets présentés par une banque et déjà
escomptés par celle-ci, cela permet de se fournir en liquidités. L’escompte permet au détenteur d’un titre de
créance à terme de remettre ce titre à la banque. Celle-ci lui verse le montant et se fait rembourser par le débiteur
à l’échéance. Le créancer paie un intérêt à la banque, qui est appelée « escompteur ».
(http://www.universalis.fr/encyclopedie/T321684/ESCOMPTE_ET_REESCOMPTE.htm)
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Risque que l’emprunteur ne rembourse pas à l’échéance.
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environnement instable. On peut se demander quelle partie des pertes est due aux défauts de
paiement et quelle partie est due à la perception de la diffusion du risque systémique.
Certains économistes ont annoncé la crise, mais personne n’a voulu tenir compte de
leur avis. Lorsque les gens se trouvent dans un état d’euphorie, ils se disent que personne ne
peut prédire l’entrée dans une zone dangereuse. Ils pensent que comme l’homme se trouve
dans une zone inexplorée de l’économie, le risque ne se manifeste plus comme avant.
Galbraith, un « sage » de Harvard, disait que la solution était d’être sceptique, car lorsqu’il y a
une bulle, on croit toujours que les principes établis ne valent plus. Schumpter, lui, disait du
capitalisme qu’il n’était jamais stationnaire. Le problème étant de découvrir comment le
capitalisme crée et détruit les structures existantes.
La finance comportementale. Le taux de défaillance des ménages par rapport à la
nature de leurs engagements financiers est un élément important à analyser. Avant, lorsque les
ménages avaient des difficultés financières, ils arrêtaient de rembourser en premier lieu les
frais de leurs cartes de crédits, ensuite leurs emprunts sur les voitures et puis seulement leurs
emprunts hypothéciares ; ce qui est logique en fonction de l’utilité de ces biens. Cela
explique d’ailleurs bien la raison pour laquelle les crédits des cartes de crédits ont un taux
plus élevé : faciles à obtenir, ils n’offrent aucune garantie. Dans la crise des subprimes, ce
sont, avant tous les autres, les crédits hypothécaires qui ont été défaillants, alors même que
certains n’avaient pas de difficultés financières et honoraient leurs autres crédits. Pour
comprendre cela, il faut comprendre que la possession d’une maison est vue différemment
aux Etats-Unis et chez nous. Acheter une maison aux USA revient à effectuer un placement
qui va rapporter à court ou long terme et ne représente pas un attachement particulier, comme
c’est le cas chez nous. De plus, il existe des gulations aux Etats-Unis qui ont facilité le non-
remboursement des emprunts immobiliers. Un plan de remboursement alternatif est prévu
pour l’emprunteur hypothécaire qui a des problèmes financiers. La disparition des dettes
lorsqu’un individu est insolvable contre cession de biens mis en gage est également
envisageable. La conclusion de ce chapitre est que c’est l’éclatement de la bulle immobilière
qui a entraîné la crise des subprimes, et non l’inverse
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La crise bancaire
Lorsqu’un établissement de crédit reçoit des dépôts et octroie des crédits, il crée de la
monnaie (devient un multiplicateur de crédit). Il doit donc trouver un arbitrage entre risque
d’intérêt et risque de crédit afin d’éviter des pertes de fonds propres et des risques de retraits
de dépôts. La titrisation consiste à découper les risques en différentes tranches (avec des taux
d’intérêts propres à chaque tranche). Les crédits sont transformés en titres échangeables, des
obligations, qui sont des produits dérivés. Les avantages de cette technique sont la division
des risques, la diminution de la concentration des crédits, l’amélioration de la solvabilité des
crédits et de l’allocation du capital. On retrouve donc des crédits américains dans les banques
européennes. Les banques US cèdent les crédits qu’elles octroient. Les établissements de
crédits deviennent donc des intermédiaires, mais pas uniquement pour les crédits immobiliers,
il s’agissait aussi de crédits de voitures etc. En plus de cela, il existe des rehausseurs de crédits
qui donnent des garanties aux établissements de crédit pour qu’ils obtiennent une notation
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Exact, c’est la thèse de l’auteur. Ce qu’il me semble sous-estimer, par contre, c’est que le développement des
« subprimes » et de leur titrisation peut avoir contribué à développer la bulle immobilière. La bulle immobilière
a rendu les subprimes attrayants d’abord, fragiles ensuite. L’éclatement de la bulle immobilière a alors mené à
la « crise » des subprimes.
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