environnement instable. On peut se demander quelle partie des pertes est due aux défauts de
paiement et quelle partie est due à la perception de la diffusion du risque systémique.
Certains économistes ont annoncé la crise, mais personne n’a voulu tenir compte de
leur avis. Lorsque les gens se trouvent dans un état d’euphorie, ils se disent que personne ne
peut prédire l’entrée dans une zone dangereuse. Ils pensent que comme l’homme se trouve
dans une zone inexplorée de l’économie, le risque ne se manifeste plus comme avant.
Galbraith, un « sage » de Harvard, disait que la solution était d’être sceptique, car lorsqu’il y a
une bulle, on croit toujours que les principes établis ne valent plus. Schumpter, lui, disait du
capitalisme qu’il n’était jamais stationnaire. Le problème étant de découvrir comment le
capitalisme crée et détruit les structures existantes.
La finance comportementale. Le taux de défaillance des ménages par rapport à la
nature de leurs engagements financiers est un élément important à analyser. Avant, lorsque les
ménages avaient des difficultés financières, ils arrêtaient de rembourser en premier lieu les
frais de leurs cartes de crédits, ensuite leurs emprunts sur les voitures et puis seulement leurs
emprunts hypothéciares ; ce qui est logique en fonction de l’utilité de ces biens. Cela
explique d’ailleurs bien la raison pour laquelle les crédits des cartes de crédits ont un taux
plus élevé : faciles à obtenir, ils n’offrent aucune garantie. Dans la crise des subprimes, ce
sont, avant tous les autres, les crédits hypothécaires qui ont été défaillants, alors même que
certains n’avaient pas de difficultés financières et honoraient leurs autres crédits. Pour
comprendre cela, il faut comprendre que la possession d’une maison est vue différemment
aux Etats-Unis et chez nous. Acheter une maison aux USA revient à effectuer un placement
qui va rapporter à court ou long terme et ne représente pas un attachement particulier, comme
c’est le cas chez nous. De plus, il existe des régulations aux Etats-Unis qui ont facilité le non-
remboursement des emprunts immobiliers. Un plan de remboursement alternatif est prévu
pour l’emprunteur hypothécaire qui a des problèmes financiers. La disparition des dettes
lorsqu’un individu est insolvable contre cession de biens mis en gage est également
envisageable. La conclusion de ce chapitre est que c’est l’éclatement de la bulle immobilière
qui a entraîné la crise des subprimes, et non l’inverse
.
La crise bancaire
Lorsqu’un établissement de crédit reçoit des dépôts et octroie des crédits, il crée de la
monnaie (devient un multiplicateur de crédit). Il doit donc trouver un arbitrage entre risque
d’intérêt et risque de crédit afin d’éviter des pertes de fonds propres et des risques de retraits
de dépôts. La titrisation consiste à découper les risques en différentes tranches (avec des taux
d’intérêts propres à chaque tranche). Les crédits sont transformés en titres échangeables, des
obligations, qui sont des produits dérivés. Les avantages de cette technique sont la division
des risques, la diminution de la concentration des crédits, l’amélioration de la solvabilité des
crédits et de l’allocation du capital. On retrouve donc des crédits américains dans les banques
européennes. Les banques US cèdent les crédits qu’elles octroient. Les établissements de
crédits deviennent donc des intermédiaires, mais pas uniquement pour les crédits immobiliers,
il s’agissait aussi de crédits de voitures etc. En plus de cela, il existe des rehausseurs de crédits
qui donnent des garanties aux établissements de crédit pour qu’ils obtiennent une notation
Exact, c’est la thèse de l’auteur. Ce qu’il me semble sous-estimer, par contre, c’est que le développement des
« subprimes » et de leur titrisation peut avoir contribué à développer la bulle immobilière. La bulle immobilière
a rendu les subprimes attrayants d’abord, fragiles ensuite. L’éclatement de la bulle immobilière a alors mené à
la « crise » des subprimes.