EVE 201 Chapitre # 1 Les composantes de la demande globale 1/ Offre globale, demande globale et ajustement macroéconomique Microéconomie : "Tout ce qui est produit est forcément consommé" l'offre crée sa propre demande (loi de Say) Rôle central de l'offre Base : rationalité Macroéconomie : La demande globale va déterminer la quantité offerte par les entreprises, en application du principe keynésien de la demande effective Rôle central de la demande globale Base : anticipations / Auteur clé : J. M. Keynes Principe keynésien : la demande effective Les entreprises vont déterminer leur niveau de production et d'investissement, en fonction de la demande qu'elles pensent avoir à satisfaire. C'est-à-dire que les entreprises sont bien conscientes que la demande qui va leur être adressée (= demande effective) est différente de la demande potentielle. Définitions Offre globale : quantité de production réalisée à une période donnée, par l'ensemble des entreprises résidentes. Demande globale : quantité de biens et services demandée par une période donnée, par les ménages, les entreprises et l'État (administrations publiques) On note Y l'offre globale et C la consommation des ménages, I celle des entreprises et G celle de l'État (dépenses publiques). Y=C+I+G Condition d'équilibre sur marché des biens et services, en économie fermée Y + M = C + I + G + X ↔ Y = C + I + G + (X - M) Condition d'équilibre, en économie ouverte C + I = demande privée demande interne G = demande publique X = demande externe X - M = solde commercial Représentation graphique marché global, ø marché d'un bien et service particulier P D PPE P : niveau général des prix Y : quantités produites ou demandées __ : offre globale __ : demande globale C E PE A B Y YE YPE 1° temps : Y ø P 2° temps : relation positive entre Y et P 3° temps ; courbe d'offre verticale : ø Y, seule P segment [AB] segment [BC] segment [CD] EVE 201 Exemple : cas où les capacités de production sont utilisées à 100% PLEINEMPLOI Point d'équilibre : E (YE ; PE) où Y = C + I + G ≠ Limite : ne permet pas le plein-emploi des facteurs de production YE < YPE Situation non satisfaisante dans la mesure où on ne satisfait pas tous les besoins que l'on pourrait satisfaire. Il existe néanmoins un équilibre de sous-emploi. Conjoncture : les économistes sont confrontés à une nouvelle réflexion concernant la production de richesses et le niveau de "bien être". Ce graphique traduit parfaitement les différentes visions économiques. Logique keynésienne : segments [AB] et [BC] tout supplément de demande se traduit par une des quantités produites (c'est-à-dire Y ) Logique néoclassique : segment [CD] tout supplément de demande se traduit par une des prix. Composantes de la demande globale Prise en compte des variations de stocks car coûteux Étude de la contribution de la demande globale à la croissance du PIB Rôle important de la consommation Y = C + I + G + (X - M) ↔ y = ∆C / C + ∆I / I + ∆G / G + ∆(X -M) / (X-M) [% : taux de croissance] 2/ La consommation Définitions Somme de la dépense de consommation des ménages et des consommations individualisables incluses dans la dépense de consommation finale des administrations. Dépenses de consommation des ménages : dépenses que les ménages supportent directement. Part des dépenses de santé, d'éducation, de logement, restant à leur charge, après remboursements éventuels. Les loyers imputés, que les ménages propriétaires de leur résidence principale se versent implicitement à eux-mêmes. Les consommations individualisables incluses dans la dépense de consommation finale des administrations Celles dont les bénéficiaires peuvent être précisément définis (des dépenses pour l'éducation et pour la santé). Graphique 1979 : choc pétrolier 1981 : politique de relance 1983 : politique de rigueur désindexation des salaires sur les prix 1984 - 1986/87 : reprise de la consommation utilisation de l'épargne des ménages 1990 : chute du Mur de Berlin, réunification de l'Allemagne financée par les hausses des taux d'intérêts. 1193 : = dernière période de récession qu'a connue l'économie française (depuis, ø taux de croissance négatif) taux d'intérêt très élevés 1997 : fort rebond de la croissance grâce à la croissance économique mondiale (notamment USA & Asie qui ont dopé les exportations françaises) EVE 201 Facteurs explicatifs Le revenu Revenu disponible = revenu destiné à la consommation et à l'épargne Y = C + S + T ↔ Y - T = C + S = Yd Y = revenu C = consommation Revenu Utilisation du S = épargne disponible, pour revenu par les T = impôts consommer et ménages Yd = revenu disponible épargner Loi psychologique fondamentale / J. M. Keynes : la consommation augmente avec le revenu, mais dans une proportion moindre. D'après la formule ci-dessous, les ménages qui ont la plus forte propension à consommer sont les ménages qui ont le revenu le plus faible. C = c.Yd ↔ c = C / Yd o Ici, c propension moyenne à consommer (PMC) ≠ c = ∆C / ∆Y propension marginale à consommer (PmC) o On a donc, quand c = C / Yd, PMC = PmC ≠ quand c = C / Yd + b, PMC ≠ PmC o Par définition, 0 < c < 1 ≠ Limite de cette loi : les décisions du consommateur sont affectées par des anticipations. Celles-ci sont prises en compte par Keynes, mais elles demeurent difficilement évaluables. Il est donc tout aussi difficile de les appréhender. Revenu permanent / Théorie de Milton Friedman : prise en compte des anticipations dans le comportement des consommateurs. Ce qui influence les dépenses des ménages, ce n'est pas le revenu disponible, mais le revenu permanent. Revenu permanent = ce que les ménages espèrent gagner en moyenne, au cours de leur vie professionnelle Par conséquent, pour un même niveau de salaire, tous les individus ne vont pas autant consommer, en raison des perspectives d'évolution de leurs salaires respectifs. Également, conséquence en matière de politique économique : si on admet que c'est bel et bien le revenu permanent qui affecte les dépenses de consommation, tout ce qui est considéré comme revenu transitoire n'aura pas d'effet sur la consommation. Exemple : Prime Pour l'Emploi Les taux d'intérêt Les ménages font un arbitrage entre consommation et épargne, c'est-à-dire qu'ils vont décider du pourcentage de leur revenu disponible qu'ils vont consacrer à l'épargne. D'où l'importance des taux d'intérêt. Quand les taux d'intérêt sont élevés, les consommateurs sont incités à épargner, au profit de la consommation. Les prix 4 3 2 1 0 -1 Consommation des ménages Pouvoir d'achat des ménages En %. Source : INSEE 2004 2003 2002 2001 2000 1999 1998 1997 1996 1995 1994 1993 1992 1991 1990 1989 1988 1987 1986 1985 1984 1983 1982 1981 1980 -2 1979 Il existe une relation assez forte en consommation des ménages et pouvoir d'achat. EVE 201 Les anticipations des ménages Constitution d'une épargne de précaution par de la consommation, notamment quand les ménages craignent pour leur emploi. 3/ L'épargne Définition : part du revenu non consommée. L'épargne est donc un flux qui nourrit le stock de patrimoine. Épargne financière : achat d'actifs monétaires et/ou financiers Action (titre de propriété) Obligation (titre de créance) Placements monétaires Épargne non financière : acquisition d'actifs réels (logement) Résidence primaire Résidence secondaire Autres logements Taux d'épargne : rapport entre l'épargne brute et le revenu disponible brut (%) Taux d'épargne financière : rapport entre la capacité de financement et le revenu disponible brut (%) Facteurs explicatifs Le revenu L'épargne augmente avec le revenu, mais dans une proportion plus importante. s = ∆S / ∆Y 0<s<1 c+s=1 Quand revenu courant > revenu permanent épargne ≠ quand revenu courant < revenu permanent ø épargne, endettement Les taux d'intérêt Taux d'intérêt = coût du crédit, pour ceux qui empruntent = taux de rendement, pour ceux qui épargnent Plus les taux d'intérêt sont élevés, plus les ménages sont incités à épargner. Les prix Effet d'encaisses réelles : les ménages ont pour objectif non pas un montant d'épargne nominale, mais un montant d'épargne réelle, c'est-à-dire déflatée par les prix. Maintient d'un niveau de vie = épargne de précaution Anticipations des ménages Il existe trois raisons majeures d'épargner : consommation différée (ou investissement), épargne de précaution et épargne de spéculation. Théorie du cycle de vie Expliquer l'évolution du revenu, de la consommation et de l'épargne d'un individu au cours de sa vie. Les ménages cherchent à maximiser l'utilité de leur consommation future. Les individus épargnent seulement pour eux-mêmes. L'individu répartit sa consommation au cours du temps et accumule une richesse qu'il consommera au cours de sa retraite. Pouvoir explicatif Le taux d'épargne global est constant au cours du temps, que les gains en capital affectent la consommation de manière très limitée L'épargne globale est déterminée de manière endogène par des facteurs aussi bien économiques que démographiques (structure par âge de la population et l'espérance de vie) et enfin que, dans la comparaison empirique des systèmes de retraites, l'introduction d'un système par répartition entraînerait une chute du taux d'épargne. EVE 201 S T Retraite Fin de l'activité professionnelle Début de l'activité professionnelle (nombreux investissements) 4/ Les dépenses publiques et le rôle de l'État Le rôle de l'État : les 3 fonctions économiques de l'État. Dans les années 1950, Musgrave a proposé une synthèse des fonctions du rôle de l'État. Allocation des ressources Produire ce que le marché ne produit pas ou incorrectement Exemple : transports (service, aménagement du territoire), logements sociaux… Régulation Difficultés des marchés à trouver un équilibre Exemple : marché du travail aide à l'embauche, qualifications, contrat de travail plus souple [CNE - permet à une entreprise de petite taille de recruter avec une certaine flexibilité / période d'essai de 24 mois] Redistribution Corriger les inégalités Allocations via impôts apaiser les risques de conflits, permettre à l'économie de rester stable + justice sociale Réduire les inégalités c'est-à-dire réduire les écarts entre les plus riches et les plus pauvres Lutter contre les inéquités Corriger les défaillances de certains marchés Déséquilibre de production Externalités négatives Absence d'autorégulation Politique économique Définition : ensemble des décisions des pouvoirs publics en vue d'orienter l'activité économique dans le sens de l'intérêt général L'approche orthodoxe Fonctions régaliennes de l'État / "État gendarme" : justice, sécurité, défense ø intervention dans l'activité économique, sauf veillez à ce que la concurrence prévale sur tous les marchés. Économie de marché concurrentielle créer le maximum de richesse Gestion budgétaire : logique comptable c'est-à-dire on ne dépense que ce que l'on a. "Gérer comme un bon père de famille" = ne pas s'endetter Dette publique = ce que l'État emprunte pour financer le déficit public. Pacte de stabilité et de croissance : impose aux pays de la zone € d'avoir un équilibre budgétaire. Si celui-ci n'est pas atteint, ils doivent avoir un déficit ne dépassant pas les 3% de leur PIB. L'approche keynésienne Le PIB observé ne correspond pas au PIB potentiel car les facteurs de production ne sont pas utilisés au maximum de leurs capacités. L'État tente de rapprocher le PIB observé du PIB potentiel. EVE 201 Simulation : l'équilibre global & le multiplicateur des dépenses publiques Y = C + I + G Y = c.Y + I + G (1) C = c.Y (2) I = Io ∆I = 0 (3) G = /G (4) Sachant que c = 0,8 ; Io = 200 & G = 150, QUID de Y ? (1) Y = 0,8.Y + 200 + 150 Y.(1 - 0,8) = 350 Y = 1750 Si c = 0,6 Y = 875 Une réduction de la propension à consommer entraîne une réduction de la production et donc du revenu national. Si G = 300 & c = 0,8 Y = Une augmentation des dépenses publiques entraîne une augmentation plus que proportionnelle du produit national. Multiplicateur d'investissement public (noté M) M = c.∆Y + ∆G / ∆G = 1 / (1 - c) = ∆Y / ∆G M = 2800 - 1750 / 300 - 150 M=7 Si ∆G = 150 ∆Y = 750 L'intervention de l'État est bénéfique dans l'activité économique, dans la mesure où les dépenses publiques ont un effet multiplicateur…