2. Le rôle déterminant de la consommation sur la croissance
A. La faiblesse de la consommation explique l’existence des crises
Malthus (classique pessimiste) s’oppose à Ricardo et estime que la production exige au
préalable un « vouloir d’achat ». « Une demande faite par ceux qui ont les moyens et la
volonté d’en donner le prix suffisent » => au temps de Malthus, favoriser les classes qui
consomment, les classes stériles des propriétaires fonciers et aristocrates.
Pour Sismondi et Marx, l’insuffisance de la consommation explique les crises de
surproduction. Cette insuffisance est une caractéristique du capitalisme ; mise en évidence
d’une relation revenu / consommation / croissance.
Le débat sur la thématique économique entre épargne et consommation réapparaît durant les
années 20 avec le débat Keynes – Pigou. Révolution keynésienne : concept de la demande
effective, demande anticipée par les entreprises. La consommation est une composante de
cette demande au même titre que l’investissement. Il y a un effet d’entraînement de l’un sur
l’autre (multiplicateur et accélérateur d’investissement). Accélérateur : variation de la
demande entraîne une variation plus que proportionnelle de l’investissement et donc de la
production.
Keynes incorpore l’importance du niveau de la consommation dans la détermination du
niveau de production. Ainsi, 65 % des entrepreneurs fixent l’emploi en fonction de la
demande.
Cette relation entre consommation et croissance est illustrée de façon mécanique par
l’équation d’équilibre national : PIB + M = C + I + G + X + S
Quand C augmente, PIB augmente.
B. Redistribution et État-Providence
Dans les années 30 est mise en place la politique du New Deal, tentative de relance de la
croissance par la consommation. Hausse des traitements pour résorber la crise avec une
certaine réussite.
Les années 50-60 voient le triomphe du compromis fordiste (production et consommation de
masse).
Pour Keynes, l’effet du multiplicateur est limité par l’épargne (« fuite hors du circuit »). Il
faut donc favoriser la consommation qui permet la variation la plus forte du revenu national.
En ce sens la politique économique de redistribution doit favoriser les ménages dont la
propension à consommer est la plus forte, c’est-à-dire les ménages les plus pauvres, les plus
jeunes et les plus vieux (ceux qui désépargnent le plus) => Keynes encourage la redistribution
par l’impôt, notamment les impôts progressifs.
On a cherché à évaluer l’impact de la consommation sur la croissance. Réciproquement, il
faut s’intéresser aux effets de la croissance sur la répartition du revenu des ménages et de la
valeur ajoutée des entreprises.
3. L’influence de la croissance sur la consommation
A. Théorie de la filière inversée de Galbraith
L’offre crée sa propre demande de par la publicité, le marketing, le crédit à la consommation
et les taux d’intérêt bas (effet de levier et désincitation à l’épargne).
B. Type de croissance et consommation
Croissance intensive (gains de productivité et innovation) : chez Schumpeter, l’innovation
de produit, de marché ou d’énergie crée de nouveaux besoins et étend les marchés : la
croissance est facteur d’élévation de la consommation.
Croissance extensive : hausse de la production sans nouveaux marchés, l’offre répond à
une demande déjà présente sans innover jusqu’à saturation du marché. Dans les années 70, la
demande de biens d’équipement et d’automobiles connue pendant les Trente Glorieuses est