Séance 1
Les codes de la lettre
Support : Mme de Sévigné, Correspondance
Dominante : Lecture
La lettre est un genre obéissant à des codes qui permettent de l’identifier
rapidement.
I. La situation d’énonciation
1) Émetteur et destinataire (en jaune)
La lettre met en contact :
- un émetteur = celui qui l’écrit (identifiable grâce à "je" + une signature) =
Mme de Sévigné ;
- un destinataire = celui à qui elle est destinée (identifiable grâce à "tu/vous"
+ des GN servant à le désigner) = Mme de Grignan, sa fille.
La lettre est signée et suppose une réponse.
2) Lieu et date
La lettre ne prend de sens que si l’on sait dans quelles conditions elle a été
rédigée : qui l’a écrite, à qui, mais également où et à quel moment.
Le lieu d’où écrit Mme de Sévigné est indiqué dans l’en-tête (= « Livry ») et
précisé par l’expression « au bout de cette petite allée sombre » et par l’adverbe ici,
qui sont des déictiques = mots qui ne prennent de sens que par rapport à la
situation d’énonciation.
La date est également mentionnée dans l’en-tête (= 24 et 26 mars 1671).
II. L’expression des sentiments
1) Une communication différée
La lettre est une forme de communication écrite et différée, car il s’écoule un
certain temps entre le moment où la lettre est écrite et celui où elle est lue.
L’emploi des temps verbaux porte la marque de ce décalage : l’émetteur
emploie le présent pour désigner le moment de l’écriture et le futur pour
évoquer les réactions du destinataire :
« Je ne sais en quelle disposition vous serez en lisant cette lettre. »
La lettre favorise donc la sincérité et les aveux, celui qui s’exprime n’étant pas en
face de celui auquel il s’adresse.
Les faits antérieurs au moment de l’écriture seront évoqués au passé
composé :
« Il n’y a point d’endroit où je ne vous aie vue. »