La Lettre d’ADELI n° 63 – Printemps 2006 31
Codage
L’émetteur matérialise son message en supposant
que le destinataire maîtrise le code qu’il utilise.
La communication verbale, orale ou écrite, utilise une
langue alors que la communication non verbale
repose sur la compréhension implicite de signes non
exprimés par le langage, comme le geste, la couleur,
l’intonation, le style ; la compréhension et l’interpré-
tation de ces manifestations non verbales sont forte-
ment dépendantes des cultures respectives de
l’émetteur et du destinataire.
Contexte
Une communication s’inscrit dans un environnement
particulier : date, lieu, situation, événements. Ce
contexte, qui est supposé commun à l’émetteur et au
destinataire, n’est généralement pas codé dans le
message.
Protocole
Une communication s’effectue selon un protocole
convenu entre les interlocuteurs : signal de déclen-
chement de la communication, identification du
message, identification de l’émetteur, avis de
réception, etc.
Typologie des destinataires
Communication interpersonnelle – un seul destinataire
Un émetteur envoie un message codé à un destina-
taire qui le décode.
Cette relation bilatérale est l’une des bases de la vie
sociale. La compréhension est proportionnelle à
l’intensité de la connivence des interlocuteurs qui
recherchent une synergie au moyen de cette
communication.
Communication de groupe - plusieurs destinataires
ciblés
Un émetteur adresse à une catégorie d’individus, un
même message, articulé autour de la culture du
groupe (préoccupations partagées, références cultu-
relles communes, même système de valeurs).
Communication de masse – une foultitude de
destinataires divers et variés
Un émetteur (ou un ensemble d’émetteurs liés entre
eux) s’adresse à tous les destinataires disponibles en
leur adressant le même message, via un vecteur
banalisé : affichage, presse, publipostage, radio,
télévision.
Cette communication veut jouer un rôle d’influence et
de persuasion ; la propagande est une dérive de la
communication de masse. L’absence de rétroaction
accentue la dissymétrie entre un émetteur actif et des
destinataires passifs.
Les risques de la communication
Toute communication est sujette à deux types de
perturbations :
dégradations dues aux caractéristiques techniques
du vecteur (interruption, interception, bruit, parasite
etc.) ;
malentendus liés aux facteurs humains des interlo-
cuteurs (refus, incompréhension, interprétation,
contresens etc.).
Pour pallier ces risques, la maîtrise des communi-
cations fait appel aux apports de deux familles de
disciplines :
les sciences et techniques de transmissions qui
régissent les vecteurs : c’est l’objet des TIC ;
les sciences humaines et sociales qui analysent les
caractéristiques de l’émetteur et des destinataires.
Les méthodes d’analyse
Qui dit quoi, à qui, par quel vecteur, avec quels
effets ?
Cette grille de questions guide l’analyse d’une
communication.
Qui : l’émetteur.
Dit quoi : le contenu.
À qui : le ou les destinataires.
Par quel vecteur : le média.
Avec quels effets : les influences sur les interlocu-
teurs.
Les six fonctions du message (d’après Jakobson1)
Un modèle d’analyse, plus récent, développe un
point de vue centré non plus sur la transmission d’un
message, mais sur le message lui-même ; il intègre
six fonctions que nous résumons très succinctement :
fonction référentielle : le contexte qui conditionne
l’interprétation et la compréhension du message ;
fonction expressive : la finalité recherchée par la
volonté de l’émetteur qui engage sa conviction ;
fonction persuasive : la capacité à influencer le
destinataire ;
fonction métalinguistique : le codage conventionnel
utilisé pour la matérialisation du message ;
fonction sensible : le style (lyrisme, poésie) du
message ;
fonction relationnelle : l’établissement d’un climat
entre émetteur et destinataire.
1 Roman Jakobson (1896-1982). Linguiste russe ; il a fondé l’école
de Prague et terminé sa carrière à Harvard.