II – Qu`est ce que la nouvelle macro économie classique

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Théories et politiques économiques :
De Keynes à la nouvelle économie classique
1er chapitre : Keynes et la théorie générale
I – L’émergence des idées keynésiennes
A – Le contexte des idées
Au début du siècle, la pensée économique est structurée autour de 2 grands courants :
- le courant socialiste
- le courant « libéral », une vision microéconomique qui s’intéresse aux comportements
humains. Avec 2 sous courants : le courant marginaliste avec WALRAS, il s’agit d’un
marché d’enchère sans interaction mais avec rationalité des agents économiques qui ne
sont informé que des prix, et le courant de l’école autrichienne qui critique la vision
normative, l’individu n’est pas rationnel mais il est parfaitement informé et il existe
des interactions.
Dans ce contexte, les idées keynésiennes remettent en cause la vision orthodoxe qui consiste à
partir des individus pour aboutir à la société.
B – KEYNES
Il naît dans une famille d’économiste en 1883 à Cambridge, dans un contexte politique et
familial plutôt conservateur et marqué par les idées victoriennes. Il fréquente le lycée d’Eton
et l’université de Cambridge. Grande ouverture sur les milieux artistiques, et influence de
Freud : ses lois sont des lois psychologiques.
A Cambridge, il fait partie de la société de conversation des apôtres qui dénoncent
l’utilitarisme et la morale victorienne qui va à l’encontre de la liberté. Ce cercle se dit non
conformiste et immoraliste, il ne prétend pas prendre position, ne pas fournir un jugement.
Recherche de l’harmonie , tolérance, ils tentent de comprendre les comportements humains.
En 1906, travaux sur les fondements des probabilités. Il a la volonté de reconstruire la pensée
économique en la fondant sur le fait que l’individu a des motivations complexes, il évolue
dans un monde complexe, face à une incertitude radicale. Face à l’incertitude, on ne peut
s’appuyer que sur l’éthique.
En 1907, départ pour l’office des Indes.
En 1909, retour à l’université de Cambridge où il écrit sa thèse.
Keynes est découvert lors de la 1ère guerre mondiale où il travaille sur la fluctuation des
monnaies au niveau européen. Lors de la conférence de Versailles, il démissionne du fait de
son désaccord avec la volonté de faire payer l’Allemagne.
Positionnement politique de Keynes méconnu : conservateur, membre du parti libéral
britannique, anoblissement à la chambre des lords., proche du travaillisme qu’il cherche à
rapprocher de libéraux.
Il meurt en 1946.
II – le positionnement économique de Keynes
A – Critique de lois
- le principe de diffusion de JB SAY
selon lequel tout s’équilibre naturellement, idée de circuit. KEYNES ne pense pas à
l’équilibre, il réfléchit dans une politique de déséquilibre.
- la loi de détermination de l’investissement par l’épargne
Traditionnellement, raisonnement à l’équilibre : le demande est fonction de l’investissement,
et l’offre de monnaie de l’épargne, l’équilibre offre/demande aboutit au prix des produits.
Pour KEYNES, il faut raisonner en terme de dynamique, car l’investissement génère de
l’épargne, le rôle du système financier est donc d’injecter des liquidités. Les investisseurs
veulent investir même s’ils n’ont pas d’argent disponible. Ce n’est pas l’épargne qui sert de
base à la société mais l’investissement.
- dichotomie entre secteur monétaire et secteur réel
Selon la théorie économique, il existe un secteur réel où se fixent les prix des biens et un
secteur monétaire où on échange de la monnaie. Mais les taux d’intérêt ne concerne pas la
question de l’offre et de la demande. Les marchés ne sont pas séparés car il y a un
arbitrage des individus entre consommer et épargner.
- théorie quantitative de la monnaie
Selon les théories économiques, la masse de monnaie en circulation détermine la valeur de la
monnaie : la valeur de la monnaie augmente quand les stocks d’or diminuent.
Mais KEYNES n’admet pas cette théorie. Pour lui, il existe un lien entre la masse
monétaire et le niveau des transactions du fait de l’arbitrage des individus entre épargne
et consommation.
Pour les individus orthodoxes, la théorie économique pense qu’il y a un ajustement automatique et qu’il ne peut y avoir de chômage involontaire et de crise de surproduction grâce au
rééquilibrage du système par la disparition de producteurs.
Mais KEYNES insiste sur l’existence d’un déséquilibre car il existe une différence
effective entre offre et demande d’où la crise de surproduction. La théorie économique
doit décrire une réalité et non pas des normes. Il réintroduit le rôle du temps dans l’économie
en montrant que le futur n’est pas prévisible et en faisant de l’incertitude radicale l’élément
central de sa théorie. Pour lui il faut agir à court terme et sur la monnaie car il pense que la
monnaie est au centre du système, elle joue un rôle primordial dans l’anticipation des acteurs
de l’économie.
Pendant les périodes d’incertitude, l’épargne est favorisée ainsi que le chômage, l’épargne est
un moyen de faire face à l’incertitude. La thésaurisation joue donc un rôle essentiel dans le
système.
B – Quelques théories économiques de KEYNES
- Théorie du taux d’intérêt de KEYNES
le taux d’intérêt mesure la prime qu ‘il faut offrir aux acteurs économiques afin
d’inciter les gens à conserver leur richesse sous une autre forme que la thésaurisation.
Les taux d’intérêt trop élevés empêchent l’investissement et génère le chômage, les taux
d’intérêt trop faibles peuvent avoir des effets positifs mais aussi décourager l’épargne. Pour
Keynes, l’investissement n’est pas limité par l’épargne préalable, il est le moteur de l’activité
économique et la décision d’investir est le principal déterminant du niveau de la production,
de l’emploi et du revenu. Les entrepreneurs sont poussés par un dynamisme naturel qu’est
l’esprit animal, la volonté de s’enrichir.
L’investissement suscite une épargne qui lui est égale. Le système crée l’épargne car il
existe un effet multiplicateur lié à la circulation de la monnaie. Dans ce système, rôle central
de la confiance des entrepreneurs.
- Loi entre revenu, consommation et épargne
Plus le revenu augmente, plus la brèche entre revenu et consommation s’accroît : la
propension à consommer baisse quand le système s’enrichit, c’est l’épargne qui est
favorisée.
- le problème de la redistribution des revenus
Deux vices du système économique : plein emploi non assuré et répartition de la fortune et
des revenus arbitraire et manque d’équité. Le système génère des inégalités qui proviennent
de la mauvaise répartition entre épargne et consommation.
C – Synthèse de la pensée économique de KEYNES
Le contexte de raisonnement :
- incertitude
- individus non rationnels
- rôle des anticipations , c’est la vision propre à chaque individu qui importe, mais
cette vision ne correspond pas à la réalité. Le futur est déterminé par cette vision.
- rôle essentiel de la monnaie « pont entre le passé et l’avenir »
- préférence des individus pour la liquidité
- pour se dessaisir de la monnaie, nécessité que l’individu y trouve un intérêt, d’où
l’existence du taux d’intérêt
III – la révolution keynésienne
Mises en oeuvre pratique de la vision théorique de KEYNES mais mises en oeuvre sur la base
d’interprétation de sa théorie.
Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie en 1936
Conclusion alarmante : la machine économique peut rester immobilisée indéfiniment.
Idée d’irréversibilité du système, pas de sécurité automatique qui ramènerait à l’équilibre.
KEYNES justifie l’intervention de l’Etat.
Analyse de la spirale de la crise : revenus se contractent, l’épargne disparaît puis la monnaie
disparaît. Toute crise économique est une crise de liquidité, la crise entraîne un
assèchement de l’épargne.
L’Etat est garant de l’intérêt général, il doit permettre de lutter contre le déséquilibre du
système économique qui est, par nature, déstabilisé.
Anti- révolution keynésienne symbolisée par HAYEK, La présomption fatale
Courant néo-autrichien : courant central des idées ultra-libérales avec raisonnement
individuel. Pour eux, l’individu est mal informé, ils peuvent se tromper et être l’objet
d’illusion comme l’illusion monétaire. L’Etat ne doit pas intervenir car il va tromper les
individus.
Le processus de production demande du temps qui peut être économisé par le détour de
production, le risque est la crise de surproduction. Si les entrepreneurs investissent
massivement, ils vont augmenter le détour de production, mais les clients ne suivent pas et il
y a crise du fait de la faible rentabilité.
Les Autrichiens critiquent la vision de KEYNES, HAYEK ne croit pas à la vision de
l’équilibre général, il lui reproche de négliger le temps dans l’analyse mathématique et il est
contre l’intervention de l’Etat. Chez HAYEK, les individus ont une rationalité limitée dans
un monde complexe où ils ne peuvent obtenir une information parfaite. Pour HAYEK, la
société est un ordre spontané, à l’inverse de l’intervention de l’Etat qui suppose que la société
peut être organisée rationnellement. La société serait donc le fruit d’une longue évolution qui
va vers une amélioration constante de la société.
Affrontement de 2 visions du droit : le droit comme ordre spontané et la vision rationnelle du
droit.
D’après HAYEK, la crise est due à l’insuffisance de l’épargne. Il existe 2 taux d’intérêt
différents : le taux naturel de l’intérêt lié à la productivité du capital et aux préférences intertemporelles des agents et le taux monétaire déterminé par le système bancaire. HAYEK dit
qu’il y a un déséquilibre entre le taux naturel et le taux monétaire.
Il considère que le système économique ne s’ajuste pas automatiquement, il faut du
temps, les crises s’expliquent par des déséquilibres entre les différents taux d’intérêt.
Allongement du processus de production par le surinvestissement et déséquilibre entre
investissements et épargne souhaités par les agents. Les agents veulent à tout prix investir ce
qui amène un épuisement de l’épargne. Situation de surinvestissement d’où l’absence
d’épargne. Les entrepreneurs vont chercher à se financer autrement que par l’épargne, c’est à
dire par l’augmentation des prix, c’est l’épargne forcée. Surinvestissement découlant d’une
politique monétaire laxiste fondée sur l’illusion de la stimulation de l’économie par
l’inflation.
Au point de vue politique, la vision de Hayek est opposée à celle de KEYNES. Pour
KEYNES, la baisse de l’investissement est la cause de la grande dépression de 1929. Il
faut donc relancer l’activité économique par la consommation et l’investissement.
Pour Hayek, c’est la politique monétaire qui est responsable, il faut baisser les salaires.
IV – Les politiques de la théorie générales
Pour KEYNES, les rapports entre théorie et politique économiques sont complexes. La
théorie n’implique pas obligatoirement la politique, tout dépend des circonstances . Il a ouvert
plusieurs perspectives qui tiennent d’abord du diagnostic puisque le capitalisme est une
« maladie chronique » avec 2 symptômes : le chômage involontaire et la répartition
inégale des revenus. Les phénomènes cycliques ne sont pas des phénomènes
conjoncturels mais des conséquences inévitable du capitalisme.
- la propension marginale à consommer est trop faible du fait de l’inégalité des revenus
- l’instabilité de l’investissement du fait du contexte d’incertitude
Différentes cures proposées, d’où différentes interprétations de la théorie de KEYNES.
Position conservatrice de KEYNES, il préconise le maintien d’entreprises privées qui vont de
pair avec l’inégalité des revenus. Position anti-socialiste. Il peut être très radical : l’Etat peut
être le seul en mesure de prendre en charge l’investissement nécessaire pour stimuler la
demande effective et l’utilité sociale > justification de l’intervention de l’Etat pour les grandes
infrastructures. A côté d’une socialisation de l’investissement ou d’une planification,
KEYNES va parfois jusqu’à appeler à une transformation radicale de la société avec
l’euthanasie des rentiers, car ce qui va à l’épargne ne va pas à le demande.
mais jusqu’à quel niveau faut-il poursuivre une politique de plein emploi selon KEYNES ?
Si le taux de chômage est trop faible, des tensions apparaissent sur le marché avec
l’augmentation des salaires pour recruter et débaucher, ce qui provoque de l’inflation. Keynes
fixe le niveau à 4,5% au dessus duquel l’inflation est relancée. KEYNES accepte le
chômage, nécessaire à l’équilibre, ce qu’il critique c’est trop de chômage.
Certains auteurs distinguent le chômage keynésien qui peut être réduit par les politiques
keynésiennes, et les chômage classique.
A partir des années 1940, la question du chômage est au centre des politiques économiques
avec une vision tournée vers une politique de plein emploi. Vision du plein emploi s’impose :
- rapport de la SDN en 1945 avec les concepts de droit au travail et de plein emploi
- en Grande Bretagne, Beveridge écrit 2 rapports sur les assurances sociales avec l’idée
de redistribution et sur le plein emploi
- USA : loi sur l’emploi d’inspiration keynésienne en 1947
- La Havane en 1948 ; conférence de l’ONU sur le commerce et l’emploi qui se donne
comme objectif le plein emploi
Tous ces travaux négligent les problèmes qui vont se poser si on atteint le plein emploi. Car
d’après Johan ROBINSON, le chômage permet un équilibre automatique du système.
Deux optiques d’applications de la théorie keynésienne :
socialisation de la demande : redistribution des revenus
socialisation de la production : nationalisations
A partir de 1945, d’autres objectifs viennent s’ajouter au plein emploi : élargissement de la
protection sociale, politique du logement, de santé, d’éducation.
Cet ensemble est appelé politique keynésienne mais il ne reflète pas la théorie de KEYNES.
Exemples de politiques dîtes « keynésiennes »
- Allemagne fédérale
Economie sociale de marché, surtout socialisation de la demande avec l’association des
syndicats aux conseils d’administration. Fédéralisme interventionniste.
- Grande Bretagne
Positionnement politique libéral tourné vers le travail.
- France
Intervention de l’Etat accentuée par la tradition colbertiste, nationalisations massives : anciens
services publics, banques, Renault, planification indicative par le commissariat général au
plan. Politique de socialisation de la demande, protection sociale, régime de retraite par
répartition.
- pays scandinaves
Socialisation très forte de la demande
- Hollande
Objectifs nouveaux fixés par l’Etat : favoriser l’émancipation de certains groupes, paix
internationale. Elargissement de la politique keynésienne.
- USA
Volonté de soutenir la demande politique de redistribution, discrimination positive.
Les Etats mettent en place un système de statistique, de comptabilité nationale pour mesurer
l’activité économique sur des bases keynésiennes : revenu national, consommation des
ménages et investissement. A partir de ces agrégats, on fixe le budget de l’Etat.
Mais problème de calcul avec le travail informel, le travail au noir, l’auto production et le
travail des femmes.
V – Une nouvelle orthodoxie : la synthèse néoclassique
Avec le modèle ISLM de John ICKS en 1937.
Il fait le lien entre la théorie de KEYNES et la théorie des marchés des orthodoxes dont
WALRAS. Cet article jette les bases de la macro économie keynésienne moderne que
beaucoup ne considèrent pas comme keynésienne. Ce modèle sert de base aux grands modèles
de prévision des Etats occidentaux. L’objectif de ICKS est de prévoir les conséquences des
politiques économiques. Ce modèle est récusé par les keynésiens les plus fondamentalistes :
les post keynésiens, car ils la jugent trop simple et trahissent KEYNES.
A – Le modèle ISLM
Il prend en compte trois marchés : le marché des biens, celui de la monnaie et le marché
des titres.
Les biens sont soit consommés, soit investis. La production des biens est à l’origine des
revenus. La monnaie sert de moyen de transaction, elle augmente avec le revenu. La
monnaie est aussi un moyen de réserve, on la détient à titre de précaution. La monnaie
est également détenue à des fins de spéculation (problème de la trappe à liquidité : l’argent
disparaît du système économique). Le marché des titres est une alternative à
l’investissement et à la détention de monnaie.
Le modèle ISLM prend en compte toutes les interdépendances entre les offres de biens, de
monnaie et de titres. Toutes les offres et les demandes sont liées par des égalités comptables
au sens de la loi de WALRAS. C’est un modèle keynésien avec des marchés en équilibre.
Il y a égalité des offres de biens, de monnaies ou de titres.
B – La relation d’équilibre des biens : la courbe IS
Y = C + I + G
Y : production nationale
C : biens de consommation
I : investissement
G : dépenses gouvernementales
Si l’Etat veut relancer l’économie, il peut baisser les taux d’intérêt en agissant sur I, ou
baisser les impôts en agissant sur C.
Le revenu des ménages peut être utilisé dans la consommation ou dans l’épargne :
Y = C + S
avec S : l’épargne
d’où S = I + G
Ces égalités sont uniquement comptables, elles se définissent à un moment donné sur la façon
dans les revenus vont se répartir et les agents vont arbitrer. Ce sont des comptabilités ex post :
elles mesurent après.
C – Relations entre les variables
Keynes introduit l’idée de fonction de consommation, c’est l’idée que la consommation
des ménages va croître avec le revenu, mais à un rythme plus faible : plus le revenu
augmente, plus la propension à consommer diminue et plus la propension à épargner
augmente.
Donc, dans une population qui s’enrichit, à un moment donné, l’épargne va être favorisée, ce
qui tend à justifier les inégalités.
Hypothèse de Keynes : l’investissement diminue quand le taux d’intérêt augmente, car
l’efficacité marginale du capital est décroissante, car la rentabilité attendue de
l’investissement doit être égale au taux d’intérêt.
- relation d’équilibre pour l’offre de biens
Lien implicite entre le revenu et le taux d’intérêt. La baisse du taux d’intérêt provoque
une hausse de l’investissement et une hausse de revenu. Possibilité de relancer
l’économie par la baisse des taux d’intérêt (ex : actuellement aux Etats Unis avec
Greenspan). L’investissement des entreprises provoque de l’embauche, une hausse de la
production et une hausse des revenus. C’est l’effet multiplicateur. La courbe IS représente les
couples d’équilibre entre le revenu et le taux d’intérêt : si le taux d’intérêt diminue, le revenu
augmente. Mais ce n’est pas toujours vrai dans la réalité : c’est le phénomène de la
trappe à liquidité.
- relation d’équilibre pour la monnaie
Courbe LM. On considère que la courbe d’offre de monnaie est exogène, elle est fixée par
le autorités. Cette offre de monnaie M est confrontée à la demande de monnaie L. La
demande de monnaie est une fonction croissante du revenu car elle augmente avec les
transactions. Elle est aussi fonction décroissante du taux placé car la monnaie non placée
ne rapporte rien. De plus, plus le taux d’intérêt est élevé, plus la spéculation est
importante.
Une hausse des revenus correspond à une hausse de la demande de monnaie pour les
transactions. ceci n’est valable que jusqu’à un certain niveau compte tenu de
l’hypothèse selon laquelle plus le revenu augmente, plus la tendance à épargner est forte,
une hausse des revenus se traduira alors par une hausse des taux d’intérêt, c’est la
caractéristique d’une société de riches. Car dans une société de pauvres, la demande de
monnaie pour les transactions a tendance à ne pas avoir d’influence sur les taux
d’intérêt.
- l’équilibre du modèle
L’équilibre du modèle E vérifie l’équation IS qui donne l’équilibre sur le marché des biens et
l’équation LM qui donne l’équilibre sur le marché de la monnaie. Le déplacement de la
courbe IS se traduit par une hausse du revenu qui joue alors à plein puisque les agents vont
consommer tout ce qu’ils vont gagner. Dans un premier temps, la hausse du revenu va se
traduire par un effet de relance important, si elle se poursuit au cours du temps, il faut arbitrer
entre continuer à dépenser ou placer son argent du fait des taux d’intérêt plus élevés. Il y a
effet d’éviction : la dépense supplémentaire et la hausse du revenu qui l’accompagne absorbe
une partie de la monnaie disponible pour les transactions et limite la quantité qui peut servir à
d’autres usages.
Cas de la politique monétaire : l’Etat crée de la monnaie par la planche à billet ou par
une baisse des taux d’intérêt. LM se déplace vers le bas du fait de la baisse des taux
d’intérêt avec pour effet indirect d’augmenter les revenus, car la baisse des taux
d’intérêt provoque un investissement des entreprises (politique actuelle américaine). La
politique monétaire ne connaît pas, au contraire de la politique budgétaire, d’effet
d’éviction. Elle provoque une hausse du revenu et une baisse des taux d’intérêt qui
favorise l’investissement privé.
La politique économique dépend du choix des agents économiques et de la confiance dans
leur monnaie. S’ils n’ont pas confiance dans leur monnaie : effet Gresham, pas de confiance
dans la nouvelle monnaie qui va remplacer l’autre.
D – Les failles du modèle
-
-
-
Les variables sont nominales, il n’y a aucune référence au niveau des prix alors que la
création monétaire a une influence sur le niveau des prix. Ce modèle correspond à un
raisonnement à l’équilibre et sans inflation. En réalité, la hausse des revenus peut
provoquer une hausse des prix. Et le raisonnement à l’équilibre empêche l’apparition
du chômage dans le modèle, trahison vis à vis de Keynes.
La création monétaire est considérée comme exogène, les autorités peuvent la faire
varier à leur guise. or ceci n’est pas vrai, la masse monétaire est endogène car la
banque centrale fixe uniquement des taux d’intérêt directeurs.
Aucun rôle n’est donné aux anticipations.
VI – La courbe de Phillips
Le chômage involontaire est possible, pourtant ISLM ne l’étudie pas. Pourtant c’est une
question majeure qui révèle des salaires trop élevés, la rigidité à la baisse des salaires.
Etude de PHILLIPS sur les variations des salaires et le niveau de chômage. La politique
économique doit arbitrer entre inflation et chômage . Pour lui, 5.5% de taux de chômage
assure la stabilité du taux de salaire.
Ex : un pays, grâce aux politiques de relance keynésiennes, réduit sont taux de chômage à
5.5%. Il doit alors décider entre continuer cette politique ou relancer l’inflation. Car s’il arrête
sa politique, des tensions vont apparaître sur le marché du travail, ce qui va provoquer une
hausse des revenus et relancer l’inflation.
Le chômage keynésien peut être réduit, il est sensible aux variations de l’économie, mais
les politiques keynésiennes butent sur le mur de l’inflation.
Une augmentation de l’inflation va conduire les salariés à revendiquer un maintien de
leur pouvoir d’achat et les salaires vont donc augmenter. Le salaire est un outil
économique qui permet de régler l’inflation et le chômage.
Cette courbe est contestée par les monétaristes car elle ne tient pas compte des anticipations.
Cette courbe semble montrer qu’il ne peut y avoir à la fois inflation et chômage, elle est
contestée dans les années 70 du fait de la stagflation.
Bilan : L’idée révolutionnaire de KEYNES est le contexte d’incertitude qui explique
l’aspect non prévisible des comportements. Pour Keynes, le capitalisme est une maladie
chronique, on ne peut pas laisser faire. Deux types de mesures contra- cycliques qui
visent à contrarier les cycle : politiques monétaires qui agissent sur la quantité de
monnaie en circulation par l’intermédiaire des taux d’intérêt, politiques budgétaires qui
soutiennent la demande, ce sont des politiques de redistribution. La vision de Keynes est
une vision de déséquilibre.
2ème chapitre : Résurgence du Keynésianisme et politique néolibérale
La théorie générale de KEYNES a terrassé la théorie libérale classique fondée sur le principe
de diffusion. A l’initiative d’HAYEK, regroupement des économistes libéraux dont
FRIEDMAN est le porte parole. Ils ont une foi solide dans la théorie néoclassique des prix ,
idée que le marché libre est le meilleur système d’allocation des ressources. Ils s’opposent à
l’intervention de l’Etat et donc aux Keynésiens.
Les économistes libéraux disparaissent de l’actualité de 1945 à 1980, mais le libéralisme n’a
pas disparu, c’est son actualité.
RUEF : «Toutes les turpitudes de notre régime, j’en ai toujours trouvé les causes dans les
interventions de l’Etat. »
I – Milton Friedman et le monétarisme
A – Les monétaristes
Idée centrale de FRIEDMAN : la quantité de monnaie en circulation
Autres monétariste : BRUNNER, BODIN qui montre que c’est l’afflux d’or et d’argent du
Nouveau Monde qui est la cause de la hausse des prix et que c’est donc la hausse de la
quantité de monnaie en circulation qui provoque l’inflation, COPERNIC.
La plupart des économistes libéraux, sauf KEYNES, admettent que quand il y a trop de
numéraire, la monnaie perd de la valeur. Pour KEYNES, quand on injecte de la monnaie, on
crée de la richesse.
Théorie de FISHER :
masse monétaire = montant total des transactions (multiplié par) niveau général des prix.
offre
= demande
et si la masse monétaire augmente, les prix s’ajustent à la hausse.
Mais KEYNES raisonne en dynamique, si la masse monétaire augmente, c’est les transactions
qui vont augmenter car il y aura plus de monnaie en circulation.
B – Les théories de FRIEDMAN
demande totale de monnaie = demandes individuelles agrégées.
Par nature la demande de monnaie est stable. Par contre l’offre de monnaie est déterminée par
les autorités monétaires, elle est beaucoup plus volatile. Le niveau général des prix est
déterminé par l’offre de monnaie. Il faut donc encadrer l’offre de monnaie.
Idées de FRIEDMAN
Il faut donner un cadre stable pour permettre un retour automatique à l’équilibre ; il
faut des mesures pro cycliques qui ne contrarient pas les cycles. Le rôle de l’Etat est de
maintenir la stabilité du système. Il préconise des impôts simples variant en fonction des
revenus. La règle de stabilité est la discipline monétaire, l’offre de monnaie doit suivre la
demande de monnaie, il faut rechercher l’équilibre. L’Etat doit donc viser l’équilibre
budgétaire dans une optique de minimisation des dépenses, sans augmenter les impôts pour
gonfler les dépenses. Mais il ne faut pas faire confiance aux hommes politiques, et la règle de
discipline monétaire doit alors être inscrite dans la Constitution pour la soustraire à l’arbitraire
des politiques.
Il dresse une liste d’interventions de l’Etat incompatibles avec le capitalisme libéral où il
s’attaque à toutes les entraves à la liberté de la personne, il s’oppose à l’étatisme. Il associe
libéralisme économique et social. Il s’oppose à la vision protectionniste et nationaliste
américaine.
Il propose de mettre en place des bons d’éducation qui comblerait les inégalités sociales, il
pense mettre le même système en place pour la protection sociale. Il propose également un
impôt sur le revenu négatif : tout le monde paie l’impôt et il y a ensuite une redistribution
sous forme de chèques pour les plus défavorisés. Disparition des services publics, c’est le
marché qui sélectionne les activités rentables. Les gens votent par l’acte de consommation.
Autre idée de FRIEDMAN : compte d’épargne pour frais médicaux, privatisation du système
de santé
En matière de chômage, l’économie a besoin du chômage pour s’équilibrer, refus de
l’idée du plein emploi, le chômage donne de la flexibilité au système. L’économie à
l’équilibre contient un taux de chômage naturel qui dépend des caractéristiques
structurelles de l’économie., de l’arbitrage des agents entre travail et loisirs, idée de
chômage volontaire.
Les politiques keynésiennes viennent buter sur le chômage naturel et provoque de
l’inflation, pour FRIEDMAN, il peut donc y avoir du chômage ET de l’inflation. La
potentialité de baisse du chômage est d’autant plus faible que le taux naturel de chômage est
faible.
Solution de Friedman : libéralisation du marché du travail qui a pour conséquence de
multiplier les travailleurs pauvres qui vont se vendre à n’importe quel prix.
Friedman caractérise deux éléments de chômage : une part sensible à la conjoncture et
une part sensible à la structure des marchés du travail.
Pour lui, les politiques économiques ne doivent pas être du ressort des politiques, il faut des
institutions économiques. Le chômage a une composante structurelle et chaque pays doit faire
le choix de société le plus adapté à sa situation.
II – Libéralisme et mouvement conservateur
Richesse et pauvreté , G. GILDER
Les politiques sociales sont l’obstacle principal à la croissance économique et à la survie
de la civilisation menacée par les rêves d’état stationnaire , les modes de vie alternatifs et
immoraux, les revendications écologiques. « l’aide aux chômeurs, aux déviants, aux
prodigues, ne peut que les inciter à se multiplier et constitue une menace d’éclatement de la
société »
Une partie le société américaine adopte la position ultra-libérale associée à un comportement
conservateur. Mouvement conservateur associé à l’économie de l’offre . C’est la courbe de
LAFFER : à un certain niveau d’impôt, les gens font tout pour fuir l’impôt, l’impôt tue
l’impôt. Il ne faut pas pénaliser les riches sinon ils ne produisent plus. Ils défendent
l’idée de moins d’imposition pour les classes favorisées.
Le mouvement des libertariens de DAVID FRIEDMAN : courant antiétatiste,
anarchisme de droite associé au capitalisme. Comme l’Etat est basé sur la coercition, il ne
peut pas être le garant d’un contrat social. Croyance ultime dans le marché, meilleure façon
possible de gérer toutes les interactions humaines.
III – Impérialisme et théorie néoclassique
A – La théorie du capital humain
A partir des années 60, le domaine de l’économie s’élargit à toutes les décisions humaines :
suicide, justice, mariage...
SCHULTZ et BECKER
Le concept de capital humain est l’idée que les hommes dépensent pour eux de différentes
manières, pas seulement dans un but de plaisir immédiat mais aussi pour se procurer des
revenus futurs pécuniers ou non, espérance de revenu futur. Ce raisonnement repose sur la
notion de coût d’opportunité, raisonnement des hommes du type coût / avantage.
BECKER
Idée que la fécondité est la fonction inverse du revenu. Investissement dans du capital
humain, dans la formation, émigrer pour une formation meilleure, accepter un moins bon
emploi mais avec formation.... Tout ceci peut être considéré comme un investissement car il y
a une notion de retour de capital. La théorie du capital humain est une théorie générale des
décisions humaines qui peut s’étendre au mariage, au divorce....
1 – La question de la formation, de l’éducation
Dans les années 60, l’éducation est considérée comme une demande en biens d’éducation
qui dépend des goûts, des revenus familiaux et du prix, c’est une fonction de
consommation qui ne tient pas compte de la stratégie des parents et des enfants. Alors
que le capital humain met l’accent sur la stratégie des parents et sur l’anticipation des
étudiants en matière de rémunération. Les étudiants adaptent leur cycle d’étude aux
anticipations qu’ils font sur le marché du travail. Les étudiants investissent dans des
études uniquement s’ils savent qu’ils auront accès à des professions qui leur permettront
de rembourser leurs études. Cette théorie est valable dans un contexte social où l’Etat ne
prend pas en charge l’investissement du capital humain. Quand la santé et l’éducation relèvent
du secteur public, le capital humain joue moins son rôle car l’investissement est pris en
charge.
2 - La question de la formation professionnelle
Formation professionnelle s’effectue sur le tas ou en dehors de l’entreprise. Elle dépend des
anticipations des travailleurs sur leur formation professionnelle : est ce que j’accepte
d’être moins payé avec une formation sur le tas, ou plus payé en payant moi même ma
formation ?
La réponse dépend des perspectives sur le marché du travail, de l’âge du salarié. En effet, un
jeune a tendance à renoncer à une rémunération importante temporairement du fait de sa
volonté de se former, alors qu’un travailleur plus âgé a peu d’espérance d’augmentation de ses
revenus futurs, l’attraction de la formation est donc faible, il préfère le gain immédiat.
Défaillances de la théorie : on raisonne tout en pécunier, le choix de formation ne dépend pas
des revenus, l’influence d’appartenance à une classe sociale est limitée dans la notion de
capital humain.
B – L’hypothèse du crible ou de la sélection sur titre
C’est la théorie moderne du capital humain. Le marché du travail est capable d’absorber
des travailleurs ayant des niveaux de formation de plus en plus élevés, à condition que les
rémunérations liées à l’éducation puissent baisser.
Les travailleurs vont investir dans leur formation en fonction des revenus qu’ils
anticipent. Mais il y a de plus en plus de travailleurs qualifiés et le marché va pouvoir
trouver son équilibre, à condition que les diplômés acceptent des salaires inférieurs. Il y
a une déqualification et une dévalorisation des diplômes.
La variance des rémunérations au sein des professions n’est pas liée à l’ancienneté chez
las cadres, elle est justifiée par l’expérience et par le fait que les diplômes sont moins
valorisés au cours du temps. Ce qui explique la double échelle des salaires dans les grandes
entreprises : les jeunes et les anciens ne sont pas payés de la même façon. Rôle de la sélection
sur titre : valeur du diplôme varie au cours du temps. Par ex, les jeunes diplômés acceptent de
se vendre à un prix plus faible malgré leur diplôme.
Question des asymétries d’informations entre l’employeur et l’employé.
L’employeur fait un pari sur les capacités futures du candidat, il agit dans un contexte
d’incertitude. Il se sert du niveau d’études comme un crible. Le diplôme est un moyen de
cerner les traits de caractères des étudiants car les compétences s’acquièrent sur le tas.
Sélection des employés sur les aptitudes à la formation.
Lien entre rémunération et longueur des études, place centrale de cette idée.
Dans la théorie du capital humain, idée que la formation universitaire n’est que la
première partie de la formation.
La théorie du capital humain est adaptée à l’économie, l’éducation contribue à la croissance,
elle permet de fournir un critère de sélection aux employeurs et de fournir des travailleurs
aptes à la formation.
Mais la théorie du crible rend compte de la difficulté du salaire des employés de longue
date. Selon cette théorie, le salaire du jeune doit être inférieur à celle du plus âgé. Pour
les employés de longue date, il est possible d’évaluer leurs performances . La corrélation
entre longueur des études et niveau de rémunération augmente durant les 15 premières
années du fait du coût de rotation des travailleurs. Un salarié formé peut partir, d’où le régime
de promotion à l’ancienneté pour le retenir.
Les sélections par titres influencent les politiques d’éducation. L’augmentation du
nombre de diplômés ne fait que déplacer vers le haut les critères d’embauche. Et la
situation est identique pour des niveaux d’études différents. Les écarts de salaire resteront
donc les mêmes et l’éducation ne permet pas de réduire les inégalités. Mais l’élévation du
niveau scolaire permet de fournir des signaux de qualité aux employeurs d’où la nécessité des
politiques d’éducation.
La nouvelle économie de la famille.
Dans la théorie du capital humain, toutes les décisions sont liées à l’économie et à l’arbitrage
coût / avantage. Dans cette optique, la famille est une unité de production multipersonnelle
qui va maximiser une fonction de production dont les variables sont les marchandises et le
temps, les aptitudes et le savoir des différents membres. La taille des ménages, la structure par
âge, la profession et l’éducation joue un rôle essentiel dans la théorie de la famille.
ex : les enfants sont un bien de consommation durables dont les parents désirent consommer
les services. La hausse du revenu familial provoque la substitution de la qualité des enfants à
leur quantité. Relation négative entre le revenu et la fécondité, ce qui justifie les politiques
sociales car plus le revenu augment, moins on fait d’enfants.
C – L’économie de l’altruisme, de la charité
L’augmentation des revenus d’un donneur augmentera dans l’acte charitable de façon non
proportionnelle. Alors l’augmentation des revenus des bénéficiaires de cette charité aura
l’effet contraire. La charité tue la charité, en incitant les gens qui reçoivent à ne pas donner.
Résultat contesté.
D – L’économie de la justice
Un délinquant va optimiser une fonction coût ou probabilité d’être pris / avantages. Il est plus
découragé par la probabilité d’être pris que par la sanction car il a le goût du risque. D’où la
nécessité de peines dissuasives. Le raisonnement économique justifie donc un ordre
conservateur.
Théorie du mariage : il faut voir si l’utilité attendue du mariage est supérieure à l’état de
célibataire ou de recherche d’un partenaire plus approprié.
Gains de complémentarité dans le mariage : productivité du temps investi dans les activités
non marchandes, possibilité d’acquérir des biens du marché.
Les gains dépendent de la beauté, de l’intelligence, de l’éducation et affectent la productivité
non marchandes et les possibilités marchandes. La monogamie est la forme la plus efficace du
mariage car elle conduit à des rendements économiques décroissants : la productivité
différente de chacun pour une même tâche et la complémentarité conduisent au mariage.
Répartition des tâches selon le principe comparatif et selon le marché du travail.
Cela conduit à un ordre conservateur et non libéral BECKER nous permet de dire qu’il faut se
méfier de l’impérialisme de l’économie
3ème chapitre : Nouvelle macro économie classique, la théorie des
anticipations rationnelles.
A la fin des années 70, les théories keynésiennes sont critiquées par les monétaristes et par un
nouveau courant : la nouvelle macro économie classique qui reprend la critique de Friedman
selon laquelle Keynes ne prend pas en compte les comportements microéconomiques qui
peuvent contrecarrer les politiques économiques.
Théorème de neutralité des politiques économiques : hypothèse de rationalité des agents
économiques, une politique publique par les agents, dans ces conditions est inefficace. La
nouvelle macro économie rejoint donc les libéraux sur le fait qu’il ne faut pas mettre en
place de politiques économiques.
Les crises sont liées à des chocs externes, politiques, technologiques, que l’économie
subit. Auteurs : LUCAS, SAGENT.
Les agents sont très difficiles à tromper, comme chez WALRAS, les agents sont
rationnels mais pas nécessairement informés. Pour qu’une politique réussisse, elle ne
doit pas être anticipée. Ici fondements microéconomiques de la macroéconomie. Alors que
KEYNES passe directement par la macroéconomie pour comprendre les politiques
économiques.
I – Les hypothèses d’anticipation rationnelle
On retrouve l’idée de HAYEK selon laquelle les agents économiques connaissent aussi bien
la politique économique que ceux qui les gouvernent. Les agents anticipent pour choisir
l’épargne ou la consommation. Il y a une critique des théories de Keynes sur l’incertitude
radicale. Les politiques de KEYNES sont des politiques de court terme, par nature efficaces
selon lui et toujours crédibles.
Pour FRIEDMAN, les agents ont des anticipations adaptatives , ils font toujours ce qu’ils ont
fait dans le passé, ils sont routiniers. Les agents sont intelligents et en situation
d’apprentissage : ils s’appuient sur les faits et l’expérience économique pour prévoir la future
valeur des prix. Il ont une connaissance des grands enchaînements de la théorie économique.
Si l’information disponible est parfaite, et que les agents sont rationnels, alors les valeurs
réelles seront égales aux valeurs anticipées. Mais si l’information disponible est imparfaite,
alors le résultat anticipé ne sera pas le résultat réel. L’agent tire alors les conséquences de son
erreur et cherche à mieux s’informer. Progression de la connaissance des agents , mémoire
des agents.
Cette idée d’anticipation rationnelle est un acquis de la nouvelle économie moderne.
II – Qu’est ce que la nouvelle macro économie classique ?
Base : l’économie est par nature équilibrée, équilibre au sens de WALRAS. Les prix sont
flexibles et la monnaie est neutre. Ce système retourne naturellement à l’équilibre.
Anticipations rationnelles des agents mais ces derniers ne sont pas nécessairement informés
mais ils utilisent au mieux leur information. Il existe un chômage naturel, celui de
FRIEDMAN, lié aux conditions structurelles et institutionnelles, et un chômage volontaire
où les agents font un arbitrage entre travail et loisir.
Dans le cas d’une politique monétaire à la KEYNES avec baisse des taux d’intérêt,
l’effet attendu est une relance de l’investissement et donc de l’embauche.
- 1er cas : les agents sont surpris par la baisse des taux d’intérêt. Les entreprises
investissent, embauchent. Progressivement la politique s’épuise car les agents anticipent
la fin. Politique efficace avec effet de surprise, effet s’estompe au cours du temps quand
elle bute sur le chômage naturel.
- 2ème cas : le gouvernement annonce à l’avance sa politique. Les agents intègrent
la donnée dans leurs prévisions et savent que ça se traduira par des tensions
inflationnistes. Ils vont donc augmenter leurs coûts, ce qui va créer de l’inflation et faire
baisser les taux d’intérêt. Inefficacité de la politique monétaire.
Les politiques monétaires sont difficile à manier. Selon LUCAS, pour qu’une politique
monétaire soit efficace, il faudrait tromper les agents.
Pour lui, ce n’est pas la valeur des monnaies qui explique les cycles économiques., ce
sont les chocs monétaires. ex : choc pétrolier 1973. Le système se déséquilibre par un choc
externe, un choc non anticipé qui provoque un effet de surprise. Si l’économie n’est pas
touchée par des chocs externes, en théorie, elle ne fluctue pas. Il existe également des chocs
internes id est des chocs de productivité.
LUCAS veut faire baisser le chômage naturel par une baisse du RMI par exemple, qui
conduirait les salariés à arbitrer moins facilement pour le chômage volontaire. En théorie il n’
y a pas d’accord entre taux de chômage naturel et taux de chômage effectif. Un secteur peut
avoir une baisse d’activité, alors il doit y avoir transfert des chômeurs dans un autre secteur.
Hausse du chômage et notamment du chômage naturel s’il y a sectorisation du travail. Une
partie du chômage naturel peut être diminuée par la formation qui favorise la
circulation des travailleurs.
Question de la crédibilité des politiques économiques. Pour LUCAS, une politique
anticipée est inefficace car non crédible. La meilleure politique économique c’est pas de
politique économique. Théorème de neutralité ou d’inefficacité des politiques
économiques de BARRO ET GROSSMAN : dans le cas des anticipations rationnelles,
les agents modifient leur décision à l’annonce de la politique. Les politiques économiques
actives de type pro cyclique sont inefficaces.
Le modèle des anticipations rationnelles élimine la distinction court terme / long terme
des monétaristes. Avec les anticipations adaptatives, on peut améliorer l’emploi à court
terme par la croissance de la masse monétaire. Une seule politique est possible surprise et
crédibilité. L’Etat ne doit même pas prévenir l’état des chocs exogènes car il n’est pas mieux
informés que agents sur l’apparition des chocs et leurs conséquences.
critique de la politique budgétaire avec le théorème de la neutralité budgétaire : il n’y a
pas d’illusion fiscale des agents économiques car si les dépenses publiques augmentent,
ou s’il y a des allègements fiscaux, les agents vont épargner car ils pensent que dans les
futur, les impôts vont augmenter.
L’Etat n’est pas condamné par principe mais parce qu’il est inefficace.
PRESCOTT et KYDLAND relativisent les thèses de LUCAS. L’Etat peut parfois
intervenir par le biais de politiques discrétionnaires. Mais question de la cohérence
temporelle car si l’Etat change de politique en cours de route, sa crédibilité est mis à
mal.
Crédibilité : donner un cadre stable aux prévisions des agents, tenir son engagement,
disposer d’un régime de sanction.
4ème chapitre : Le renouveau keynésien
Le modèle keynésien orthodoxe fait une synthèse du modèle ISLM. Depuis la fin des années
80, le nouveau mouvement keynésien veut apporter des réponses aux critiques qui ont été
faites à ce modèle. Pour eux les cycles économiques ne sont pas dus qu’à des chocs
externes. L’économie peut être déstabilisée durablement et un renouveau est impossible
sans des politiques économiques. Les marchés ne sont pas nécessairement flexibles , il
peut exister des rigidités ce qui explique que les crises durent. BLANCHARD parle
d’effet d’hystérésis, les crises durent même quand elles sont terminées car il existe un
chômage de longue durée non reconvertible, id est un chômage involontaire. Mais il
existe aussi un chômage sensible aux politiques pro-cycliques.
La vision moderne du keynésianisme cherche à donner des bases microéconomiques au
modèle keynésien.
I – Les différentes écoles keynésiennes
A –Le keynésianisme de longue période
Théoriciens de la croissance des années 50 à 70. Pour eux , la croissance s’équilibre à long
terme.
B – L’école de Cambridge ou les post- cambridgiens
KALDER et ROBINSON
Ils veulent lier Keynes et Marx.
C – Courant de la synthèse néo- classique
Courant de la synthèse néo- classique qui tente de concilier Keynes et Walras. Modèle ISLM
de ICKS, SAMUELSON.
D – Les néo- keynésiens
MALINVAUD
Théorie du déséquilibre.
E – La nouvelle économie keynésienne
Il tentent d’intégrer les apports du raisonnement microéconomique moderne à la
macroéconomie. Modèles d’anticipation.
II – Les théories néo- keynésiennes ou la théorie du déséquilibre
MALINVAUD et DREZ.
En ce qui concerne le marché du travail, on peut rester dans le déséquilibre de sous
emploi et il peut exister du chômage involontaire car les agents économiques ont des
raisonnements rationnels mais pas forcément optimisateurs, ils peuvent se contenter de
situations d’attente. C’est particulièrement vrai si la crise est sectorielle. C’est l’effet
d’éviction, l’économie éjecte du marché du travail les travailleurs non qualifiés. Les
marché sont rationnés, il y a du chômage involontaire.
Théorie qui cherche à donner des bases microéconomiques à la théorie macro- keynésienne.
Base micro : les acteurs vont rechercher un optimum sans le trouver et vont se contenter d’un
sous optimum. Effet de report.
On raisonnera en terme de rigidité des prix sur les marchés rationnés. Les gens diplômés
se reportent sur les métiers de techniciens qui eux se reportent...... au bout de la chaîne :
chômage involontaire. Si reprise de l’activité, ajustement par le haut, et il faut alors se
préoccuper de la formation.
La théorie du déséquilibre s’applique sur tous les marchés. L’échange des individus ne va
pas se faire au prix d’équilibre concurrentiel, les agents ne peuvent donc pas acheter tout ce
qu’ils désirent. Règles de rationnement avec possibilité de report voire reports cumulatifs
qui peuvent engager une économie vers le déséquilibre. Lorsqu’il y a offre excédentaire de
biens, les agents sont rationnés par leur salaire ce qui limite la demande effective, ils se
reportent ce qui limite la demande effective. Les entreprises sont rationnées car elles ne
vendent pas tout ce qu’elle voudraient, ce qui limite leurs achats. Or les marchés sont
interdépendants, les effets de report se développent. L’effet multiplicateur va provoquer
la crise.
Système, comme chez WALRAS, avec un commissaire priseur qui crie les quantités. Les
agents formulent des offres et des demandes, mais elles ne sont pas réalisables car les agents
se trompent car ces demandes sont effectives après avoir été rationnées. Introduction de la
notion de salaire de réserve, id est le salaire auquel on estime avoir droit, qui n’est pas n’est
pas égal au salaire réel.
Système critiqué car l’ajustement sur le marché du travail ne se fait pas seulement sur les
quantités mais aussi sur les salaires.
Comment rendre efficace un marché rationné ? Comment limiter les pénuries ? car si on laisse
les agents se débrouiller seuls, déséquilibre, les plus faibles trinquent. On pourrait établir des
règles de priorité : discrimination positive, tirages au sort ou systèmes d’enchère.
La théorie du déséquilibre n’envisage pas les asymétries d’information. dans cette théorie, pas
d’incertitude : système mécaniste, prix fixes, agents preneurs de prix, la seule chose qui bouge
ce sont les quantités.
III – La nouvelle économie keynésienne : bases méthodologiques et principes théoriques
Refus postulat d’ajustement continu des marchés, car si adaptation automatique des
marchés, il n’y a aucune raison qu’on aboutisse à une demande effective insuffisante. Le
marché ne règle pas tout. Incapacité du système de prix à s’ajuster assez vite, ce qui a un
effet sur la production et sur l’emploi. Les chocs économiques peuvent être durables et
se traduire par du chômage involontaire.
GORDON montre qu’il existe des rigidités qui ne peuvent pas être réduites par les
politiques économiques.
ROMER se demande si la monnaie est neutre : si oui, les politiques économiques ne sont pas
possibles (Federal Reserv), si non réhabilitation de la politique monétaire (banque centrale
européenne). Il se demande si les imperfections réelles des marchés sont essentielles pour
comprendre les phénomènes économiques : si non comme pour la nouvelle macro économie
classique, la norme est un marché flexible équilibré où l’imperfection est l’écart par rapport à
une norme. Si oui, la règle est le marché imparfait.
Dans la nouvelle économie classique, les agents sont preneurs de prix, ils adaptent leur
comportement par rapport au prix affiché par le commissaire priseur mais ils n’ont pas
d’influence sur les prix.
Dans la nouvelle économie keynésienne, les prix sont fixés en oligopole ou en monopole, les
agents sont faiseurs de prix. La concurrence monopolistique est la base de la nouvelle
économie keynésienne. Les auteurs s’entendent avec les auteurs interventionnistes sur
l’existence d’un chômage involontaire sur lequel il faut agir. Le marché est imparfait et
incomplet du fait du rationnement. Le marché du travail est particulier car il est hétérogène,
segmenté avec des agents non rationnels au sens économique.
IV – Les théories néo- keynésiennes et les cycles économiques
La nouvelle économie classique admet que les chocs peuvent provenir aussi bien de l’offre du
fait des surinvestissement ou des chocs technologiques, que de la demande du fait des
récessions. Frictions et imperfections qui amplifient ces chocs. Ce qui importe c’est de savoir
comment l’économie va répondre à ces chocs, en plus les chocs sont amplifiés par le
fonctionnement du système économique qui n’est pas parfait.
Analyse des défauts de coordination du système :
ex : la rigidité des prix. ou offre globale excédentaire. La rigidité des prix est un moyen de se
couvrir contre les risques en réduisant les fluctuations.
La nouvelle économie keynésienne s’intéresse également à savoir pourquoi le chômage dure :
hystérésis. Pourquoi les prix augmentent quand l’économie est en dépression ? Pourquoi les
salaires augmentent malgré la crise ? Pourquoi le chômage dure malgré la croissance ? Les
salaires sont rigides au cours du temps à la hausse. Une partie du système est stabilisée par la
rigidité des salaires. Si les ajustements doivent être faits, c’est par les quantités.
Question du chômage naturel. Dans le modèle de FRIEDMAN, le taux de chômage
d’équilibre du marché est un taux naturel de chômage associé à un taux d’inflation stable,
insensible aux politiques keynésiennes déterminé par des éléments d’offre. D’où idée de
déréglementation du marché du travail. Les politiques keynésiennes peuvent influencer le
taux de chômage effectif à court terme, le chômage revient ainsi à sa valeur naturelle.
La nouvelle économie Keynésienne accepte l’idée d’un noyau dur du chômage difficile à
faire baisser et peu sensible aux politiques keynésiennes. Ils appellent ce noyau dur
NAIRU id est taux de chômage qui ne s’accélère pas avec l’inflation. Mais à la différence du
taux de chômage naturel de Friedman, les marchés sont régulés, ce qu’il faut réguler ce sont
les conditions sociales du marché. Le NAIRU est déterminé par les rapports de force au sein
du marché, par les effets d’hystérésis, id est l’employabilité diminue au cours du temps. Le
NAIRU aurait dû baisser grâce à la flexibilisation du marché du travail/ mais les syndicats
sont moins puissants, les prestations chômage ont baissé et les législations sociales ont été
assouplies.
V – Les causes des rigidités nominales
Pour la NEK, il faut atténuer la rigidité, la viscosité des prix. Les prix s’ajustent toujours mais
avec retard. ICKS distingue les marchés à prix fixes qui ne s’ajustent pas par les prix, comme
le marché du travail, et les marchés très flexibles comme les marchés agricoles, financiers.
A – La rigidité nominale des salaires
C’est la première cause de rigidité.
Pour le néoclassiques, c’est la perturbation monétaire qui engendre une perturbation des
salaires et des prix qui vont revenir à l’équilibre. Si politique monétaire, les agents l’anticipent
ce qui provoque une augmentation des prix et annule la politique économique.
Pour les nouveaux classiques, flexibilité parfaite des prix et des salaires. Politiques
économiques inefficaces.
Pourquoi les salaires nominaux ne sont pas flexibles ? Les salaires ne sont pas
quotidiennement ajustés mais ils sont négociés sous forme de contrat.
Pourquoi la politique monétaire est efficace ? Car si les salaires sont ajustés à long terme, la
baisse des taux d’intérêt va provoquer une hausse de la consommation et de
l’investissement.
Hypothèse FISCHER : les agents économiques négocient les salaires nominaux pour des
périodes plus longues que le temps nécessaire aux agents économiques pour s’adapter aux
politiques économiques. Pour lui, on peut relancer l’économie par une baisse des taux
d’intérêt, des politiques à court terme. Le salaire réel ne s’ajuste pas automatiquement.
Deuxième cause de rigidité : coût des négociations. Elles demandent du temps et
engendrent un coût pour l’employeur et l’employé. L’employeur cherche le niveau relatif des
salaires , il doit anticiper dans le temps pour les contrats de longue durée. Plus la durée de
contrat est longue, plus il est intéressant de définir les termes pour éviter les coûts de
transaction. La non flexibilité des salaires peut s’expliquer par la stratégie des entreprises qui
cherchent à limiter leur turn over, en cas de crise elle ne veut pas qu’une autre firme
débauche.
Les contrats salariaux sont à échelonnement irrégulier, renégociation périodique des contrats
qui permet de s’adapter à la conjoncture.
B – La rigidité des prix
Le marché des biens s’adapte plus vite à la hausse qu’à la baisse. On est presque toujours
dans le système à la hausse et l’inflation car sur les marchés concurrentiel les entreprises ne
sont pas preneuses de prix. Les entreprises peuvent voir augmenter leurs prix sans perdre leurs
clients. Rigidité dans un système de concurrence car il existe un coût d’ajustement des
prix, coût de changement d’étiquette : impression de nouveaux catalogues, de nouvelles
listes de prix. Et coûts lié au temps passé à renégocier les contrats avec les fournisseurs et les
clients.
Pour une entreprise, hétérogénéité des contrats à passer avec tous ses partenaires, contrats à
long terme efficaces et prix rigides.
Autre facteur de rigidité : la fixation des prix par rapport au profit
VI – Les rigidités réelles
D’autres raisons expliquent la rigidité des prix et des salaires comme la structure de
certains marchés et certaines situations particulières.
A – Les externalités de marché en expansion
Acheteurs et vendeurs subissent un coût de recherche. Quand le marché est en expansion,
les coûts sont plus faibles car les prix sont très attractifs. Mais en période d’expansion, les
entreprises ne sont pas incitées à baisser les prix, elles accumulent les profits. En période
de crise, coûts de transaction importants, il faut aller chercher les client, les prix ne
baissent pas.
B – Les marchés de clientèle
Distinction entre marché d’enchères avec des prix flexibles et marchés de clientèle avec des
prix fixes. Dans les marchés de clientèle, la fréquence de recherche des clients est très
faible comparée à la fréquence des achats. C’est le cas par exemple du marché des
marques, où les prix sont rigides à la hausse. C’est particulièrement vrai quand les clients
subissent les coûts de recherche du produit. L’acheteur a intérêt à acheter toujours la même
marque, ça lui évite les coûts de recherche, c’est une clientèle captive. L’entreprise n’a
alors pas intérêt à changer les prix car cela pourrait donner un signal négatif, notamment
en terme de qualité. Les marques vont maîtriser leur réseau de distribution. Dans ce type de
secteur, les hausses de prix sont à la base du fonctionnement du système.
STIGLITZ donne une autre explication à la réticence des entreprises à réduire leurs prix
quand il y a une baisse de la demande. Les acheteurs ont une information imparfaite alors
le prix du produit est un signal de la qualité du produit. C’est la théorie du signal.
C – Les marchés de capitaux
Toute entreprise qui fait un investissement externe est confrontée à l’obstacle de l’asymétrie
d’information entre le prêteur et l’emprunteur, sur la qualité de l’investissement et ses
risques. Particulièrement vrai pour le banquier qui fait payer le risque. En période
d’expansion, les entreprises peuvent pratiquer l’auto- financement . En période de
récession, elles doivent faire appel au financement externe et le coût de financement
augmente car il fait payer le risque. Dans les deux cas, l’entreprise ne baisse pas ses prix.
D – Les imperfections réelles liées au salaire
La rigidité réelle des salaires est essentielle pour comprendre le fonctionnement des rigidités
économiques et le chômage involontaire. Le marché du travail repose sur des contrats de
travail implicites qui inscrivent des relations sociales. Le marché du travail régi par les lois
de WALRAS n’existe pas en soi, il est encastré dans les relations sociales.
Les employés ont une aversion au risque , ils cherchent les contrats les plus longs
possibles. Il est d’accord pour accepter un salaire faible, rigide à la baisse, inférieur à
celui dicté par le marché, en échange d’une couverture contre le risque et d’avantages.
Les contrats à long terme peuvent être renforcés, multipliés, en période d’expansion pour
fidéliser les employés. Les employés choisissent un salaire plus bas mais dans une entreprise
stable, fiable. Caractère implicite du contrat de travail très fort dans les sociétés européennes.
Autre explication : la théorie du salaire d’efficience. L’entreprise n’a pas intérêt à diminuer
les salaires réels car la productivité des travailleurs n’est pas indépendante des salaires,
l’effort est lié au salaire et il peut engendrer des coûts de surveillance des salariés.
Modèle de la sélection adverse : une firme offre des salaires élevés pour attirer les
meilleurs. Les agents sont hétérogènes par leur qualité, asymétrie d’information sur la
qualité : l’employeur ignore la qualité de l’agent. L’entreprise ne peut pas se tromper du fait
des coûts de recherche. L’entreprise doit signaler sa qualité par le salaire offert qui
influence la qualité et la quantité des candidats. Les entreprises hésitent à réduire les
salaires car les employés les plus productifs pourraient partir. En situation de chômage,
les salaires restent fixes, il y a un ajustement par les quantités. D’où existence d’un
chômage involontaire car personne n’a intérêt à faire baisser les salaires. En situation de
croissance, certains employés peuvent partir, ce qui engendre des coûts de rotation de la main
d’œuvre.
La question de l’équité : souci d’équité et de justice des employés, si on réduit le salaire le
salarié entend moins travailler ou obtenir des avantages. Le marché du travail est un
marché où les travailleurs expriment des préférences, ils ont besoin d’être motivés, la
productivité des employés décline avec le temps, les employés peuvent refuser de travailler,
ils ne sont pas liquides, rôle de la formation.... Le travail est un échange mais aussi un don.
Pour AKERLOF, les individus devraient être traités équitablement sinon leur productivité
s’en ressent. La capacité des travailleurs à faire varier la production est fonction de
l’équité. Quand le salaire équitable est supérieur au salaire d’équilibre, chômage
involontaire.
La théorie insider / outsider : il y a chômage involontaire lorsqu’il existe une segmentation
du marché entre outsider qui n’ont pas d’emploi et insider qui ont un emploi. Ces derniers
influencent les décisions des entreprises en matière de salaire et de contrat car ils participent
aux négociations collectives. Ils ont tendance à se favoriser . Un pouvoir important peut
amener l’entreprise à ne pas pratiquer d’embauche, l’entreprise connaît alors un faible
coût de rotation.
VII – Les conséquences des rigidités
A – L’excès d’endettement, l’apparition d’une crise et le rôle du prêteur en dernier ressort
Explique la crise argentine.
comment des politiques économiques peuvent contrecarrer une crise financière grave ?
article de MINSKI. Pour Keynes, l’économie monétaire est une économie où la variation des
vues sur l’avenir peut influer sur le volume réel de l’emploi. Rôle central des anticipations des
agents sur la question du chômage.
Quels risques dans une économie d’endettement ? D’après FISCHER, risque majeur de
contraction cumulative, id est il n’y a plus d’argent disponible. Certains agents ne vont
pas pouvoir honorer leurs engagements contractés lors de l’expansion. Economie de la
faillite , pertes pour les banques qui avaient consenti les prêts. Risque de faillites en
chaîne. Intervention des services publics, en dernier ressort renégociation de prêts, moratoire
sur les dettes.
A quel niveau le prêteur est efficace ? Historiquement c’est la banque centrale qui intervient
mais maintenant les pays acceptent une double circulation des monnaies.
Comment apparaît la crise ? Emprunteurs et prêteurs font des anticipations sur des
couples rentabilité / risque. Croissance : confiance, marchés en expansion, sous
estimation des risques, préférence pour le financement externe. Les entreprises
s’endettent en anticipant de leurs résultats futurs. Les obligations de remboursement
s’accumulent, les profits suivent mais les actifs ne sont pas tous liquides. Crise : les profits se
réduisent, les dettes restent les mêmes mais le banquier demande plus de garanties. Se
débarrasse de actifs les plus liquides.
Pour la NEK, une politique économique est possible car il existe des rigidités et le
marché ne se rééquilibre donc pas seul. Quelles doivent être alors les politiques
économiques ?
Les agents font des anticipations qui accroissent l’instabilité économique, des
anticipation de foule non rationnelles. Ce qui peut provoquer une contraction
cumulative, une inflation des dettes ,..... Nécessité de l’intervention des pouvoirs publics.
Prêteurs en dernier ressort : Etat ou banque centrale. Les anticipations se font par deux
types d’agents : les prêteurs qui demandent plus de garanties en période de crise, les
emprunteurs qui sont myopes sur un marché en expansion et prennent des risques. En
période de récession, les entreprises ont un portefeuille d’actifs important et sont fortement
endettées. Mais risque d’illiquidité puisque certains actifs ne sont pas liquides.
Dans le modèle de MINSKI, les entreprises vont réduire leur investissement car elles
vont chercher à se désendetter. Cette réduction de l’investissement va provoquer la
hausse du chômage. Le système se rééquilibre petit à petit et la reprise a une nature
particulière : elle est myope, elle agit comme si rien ne s’était passé, le souvenir de la crise
disparaît, le cycle reprend. Système « fou » qui oublie systématiquement ce qui s’est passé.
Pourquoi les gens oublient ? Ils ont des esprits animaux, il y a toujours des gens prêts à
prendre des risques. Plus le marché se tourne vers des actifs risqués, plus l’économie est
indépendante de ces anticipations, plus les cycles se rapprochent. Comme les
financements risqués rapportent à ceux qui ont de l’audace, les autres finissent par suivre le
mouvement. « la stabilité est déstabilisante ». Système où les preneurs de risque jouent
un rôle important, car rôle des engagements à court terme. Valorisation de la prise de
risque. Ce sont ces innovateurs qui permettent de sortir de la crise.
B – Les imperfections du marché financier et les problèmes de coordination
Idée de risque systémique du fait des problèmes de coordination : un petit
dysfonctionnement va être amplifié et va provoquer une crise, peut même conduire à
une inefficience globale.
Rôle de la vision anticipée de l’avenir, quand les agents partagent l’idée que ça va aller
mal : prophétie auto- réalisatrice.
Théorie des tâches solaires : les agents peuvent penser que les tâches solaires ont une
influence sur le niveau d’activité économique ou sur le niveau des prix. Il suffit qu’un
certain nombre de personnes y croit pour que cela se réalise. Prophétie auto- réalisatrice
qui conforte les agents dans leur croyance.
Mais avenir incertain avec les prophéties auto- réalisatrices. Si les firmes anticipent une
forte hausse de la demande, elles vont investir pour produire plus. Effet boule de neige. En
Argentine, si les agents anticipent la nouvelle monnaie elle n’aura pas de valeur.
L’intervention d’une autorité centrale est nécessaire pour résoudre les problèmes de
coordination. La NEK réhabilite les politiques économiques comme efficaces et
notamment les politiques monétaires actives. Idée d’un réglage fin de l’économie sans
casser la croissance et en essayant de récupérer des marges de manœuvre pendant la
croissance pour anticiper la crise par une hausse des taux d’intérêt notamment.
Avantage : dissuader les agents de trop s’endetter en période d’expansion, éviter le
surinvestissement. La NEK veut mettre en place une politique discrétionnaire pour chaque
période.
Comment faire face aux rigidités du marché du travail ? Dans la vision sociale libérale, le
marché du travail restera rigide mais il faut le flexibiliser en assouplissant le législation. Mais
cette solution ne fait pas l’unanimité chez les néo- keynésiens, certains privilégient les
mécanismes de redistribution avec l’idée de la prise en charge de la formation, d’un impôt
positif....
KEYNES « une bonne politique économique doit conjuguer efficacité économique,
démocratie politique, justice sociale »
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