Le contrat est donc un accord de volontés entre plusieurs personnes (il se distingue de l’acte
unilatéral qui est un acte de volonté d’une seule personne) en vue de créer des obligations (il se
distingue de la convention qui désigne tout accord produisant des effets juridiques : convention
collective)
Le contrat désigne également le document qui constate cet accord de volontés.
2) La classification des contrats
Il existe des contrats nommés et des contrats innommés. Les contrats nommés sont prévus et
réglementés par la loi, tandis que les contrats innommés ne bénéficient d’aucune réglementation
spécifique (contrat d’abonnement, d’hôtellerie, contrat lié à l’informatique.). Les contrats innommés
sont très nombreux, puisque le principe de la liberté contractuelle permet aux parties d’imaginer toute
sorte de contrat, à condition de respecter l’ordre public et les bonnes mœurs.
a) Classification selon la forme : le contrat consensuel, réel ou solennel
Le contrat consensuel se forme par la seule rencontre des volontés, aucune condition de forme n’est
exigée pour la validité du contrat. En droit français, c’est le principe.
Le contrat réel : la formation du contrat exige en plus de l’accord des parties, la remise matérielle
d’une chose au débiteur. Exemples, le contrat de prêt et le contrat de dépôt ne se forment qu’après
remise de la chose prêtée ou déposée.
Le contrat solennel : la rédaction d’un acte authentique (acte rédigé par un officier public) ou d’un
acte sous seing privé (acte rédigé entre particuliers)est une condition de validité de l’acte.
b) Classification selon le contenu du contrat
Contrat synallagmatique ou contrat unilatéral : Le contrat synallagmatique est celui qui fait naître,
à la charge des parties, des obligations réciproques et interdépendantes. Chacune des parties est à la
fois créancière et débitrice de l’autre. Par exemple, le vendeur a le droit d’exiger le prix et il a
l’obligation de livrer la chose, l’acheteur s’engage à payer le prix et il a le droit d’exiger la remise du
bien acheté.
Le contrat unilatéral est celui qui ne fait naître d’obligation qu’à la charge de l’une des parties, celle
– ci n’est que débitrice, l’autre n’est que créancière. Par exemple dans le contrat de prêt, seul
l’emprunteur est tenu de l’obligation de restituer la chose prêtée. Dans la donation, seul le donateur a
l’obligation de transférer la propriété du bien. Cette distinction est capitale en matière de preuve.
Contrat à titre onéreux ou contrat à titre gratuit : dans le contrat à titre onéreux chacune des parties
reçoit un avantage qui est la contrepartie de celui qu’elle fournit à l’autre (le contrat de travail). En
revanche, dans le contrat à titre gratuit, une des parties procure à l’autre un avantage sans rien recevoir
en contrepartie (la donation)
Contrat commutatif ou contrat aléatoire : le contrat commutatif est celui dans lequel chacune des
parties connaît dès sa conclusion l’étendue des obligations qu’elles s’imposent. Dans un contrat
aléatoire, l’étendue de l’obligation de l’une des parties au moins, dépend d’un événement incertain.
Exemple de contrat aléatoire : le contrat d’assurance, les prestations de l’assureur varient en fonction
de la survenance de certains événements, la loterie…
Contrat de gré à gré ou contrat d’adhésion : les dispositions (clauses) du contrat de gré à gré font
l’objet d’une discussion entre les parties (vente d’un appartement). En revanche dans un contrat
d’adhésion, les clauses du contrat sont imposées par la partie la plus puissante économiquement, à
l’autre partie qui ne peut qu’y adhérer ou refuser totalement (contrat d’assurance, de transport
SNCF…)
c) Classification selon la durée du contrat
Contrat à exécution successive ou contrat à exécution instantanée : dans le contrat à exécution
instantanée, les obligations sont susceptibles d’être réalisées de façon immédiate (vente au comptant) ;
en revanche dans le contrat à exécution successive, la réalisation des obligations ou d’une partie
d’entre elles s’échelonnent dans le temps (le contrat de travail, de location…)
Contrat à durée déterminée ou contrat à durée indéterminée : dans le contrat à durée déterminée, le
terme du contrat est fixé dès la conclusion du contrat, en revanche dans un contrat à durée
indéterminée, le contrat se poursuit indéfiniment tant qu’il n’est pas rompu par une des parties.