Additif aux propositions de correction pour le commentaire de Flaubert

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Additif aux propositions de correction pour le commentaire de Flaubert
D’abord, quelques bonnes problématiques trouvées dans vos copies.
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Par quel moyen Flaubert allie-t-il les pensées de ses personnages à une vision critique de la
société ?
Comment Flaubert critique-t-il une société dans laquelle l’idéalisme bête prime sur le réalisme
et le sens du concret ?
Comment Flaubert montre-t-il l’incompatibilité entre les deux personnages ?
Comment cette page constitue-t-elle une critique de la société de profit et de certains clichés
idéalistes ?
Comment les pensées des deux personnages reflètent-elles des conceptions morales et sociales
de la vie ?
Que signifie l’opposition entre les rêves des deux personnages ?
Comment les rêves de ces deux personnages montrent-ils des façons de penser relevant du cas
général que critique Flaubert, la bêtise humaine ?
Quel est l’intérêt de confronter ces deux rêves pour une meilleure connaissance des personnages
par le lecteur ?
Toutes ces problématiques sont utilisables , après légères modifications si vous le voulez, pour les
différents textes de Flaubert qu’il faudra expliquer à l’oral, ou pour l’entretien, si vous souhaitez le
guider dans un sens qui vous facilite la tâche.
Ensuite, de bonnes idées de commentaire sur des points de détail que je n’ai pas placés dans
ma proposition de correction.
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Le flou des rêves d’Emma opposé à la précision maniaque des rêves de Charles : opposition
entre deux natures, un calculateur près de la terre, et une rêveuse pas très réaliste.
Le rêve d’Emma est géographique, celui de Charles est temporel, celui d’Emma est linéaire,
celui de Charles est progressif : deux natures s’opposent, Emma s’imagine déjà dans un lieu
comme une touriste, Charles s’imagine dans une série d’actions qui seront à faire dans un
certain ordre.
La série d’actions qu’imagine Charles ressemble à une sorte d’emploi du temps, ou un mode
d’emploi, qu’il faudra suivre point par point : encore la nature peu imaginative de Charles, qui a
besoin de s’accrocher à des détails concrets mesurables.
Le rêve d’Emma suppose un résultat obtenu comme par miracle, déjà réalisé, tandis que le rêve
de Charles suppose un travail, ce qui montre deux morales opposées, Emma est une profiteuse,
une jouisseuse, Charles est un laborieux.
Le personnage d’Emma est introduit dans le rêve da Charles, par le fantasme de la ressemblance
mère/fille, si bien qu’Emma devient l’objet de l’attention du lecteur avant même d’avoir été
décrite, et on a une subite inversion des valeurs au passage de Berthe à Emma.
On peut faire un parallélisme entre la mère de Charles, qui lui avait trouvé une femme, et
Charles lui-même, qui envisage de trouver à sa fille un mari, un bon garçon, un peu comme lui.
Dans le monde parfait rêvé par Emma, même les statues sourient, c’est une incohérence qui
rejoint l’absolue incohérence géographique du paysage qu’elle invente, ce qui lui donne la
valeur vraiment étymologique d’une utopie (un non-lieu, un lieu qui ne peut exister).
Le caractère fortement exagéré des deux personnages, dans une opposition très forte, sert à
transmettre l’ironie de Flaubert.
La fusion mère/fille dans l’exclamation de Charles est le pressentiment d’une joie à venir, en
parallèle à une constatation non formulée d’une joie présente, celle d’avoir une femme belle.
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