Recherche économique Mercredi, le 14 février 2007 Commentaire économique quotidien Rapport semi-annuel de la politique monétaire américaine au Congrès États-Unis - Taux des fonds fédéraux 6 La Fed reste axée quelque peu sur le resserrement 5 4 % 3 2 1 févr-07 août-06 févr-06 août-05 févr-05 août-04 févr-04 août-03 févr-03 août-02 févr-02 0 Le président de la Réserve fédérale américaine Ben Bernanke a présenté le Rapport sur la Politique monétaire aujourd’hui au Congrès américain. Certains investisseurs resteront quelque peu sur leur appétit puisque le ton de la Fed est le même qu’auparavant. La Fed reste axée légèrement sur le resserrement et n’est aucunement pressée de changer les taux d’intérêt. Les pressions à la hausse sur l’inflation sont encore une fois au cœur des préoccupations de la Fed. Une multitude de phrases dénoncent clairement les risques à la hausse sur l’inflation, dont celle-ci : « la préoccupation majeure au sujet de la politique monétaire est que l’inflation ne s’estompe pas comme prévu… » Si la Fed devait resserrer les conditions monétaires, ce qui est très peu probable à notre avis, les fonds fédéraux ne pourraient pas être beaucoup plus élevés de toute façon. Les fonds fédéraux sont déjà à 5,25 % dans un contexte où la performance de l’économie semble modérée tout au plus. À notre avis, les fonds fédéraux devraient atteindre un sommet moins élevé que lors de l’année 2000 (6,50 %). Le scénario le plus probable est que les pressions inflationnistes s’essoufflent lors de la première moitié de l’année en cours. La Fed prévoit une croissance économique modérée Le discours de Ben Bernanke ne portait pas uniquement sur l’inflation. Dans l’ensemble, le président de la Fed est relativement optimiste sur les perspectives économiques aux États-Unis : « L’économie américaine devrait connaître un essor modéré cette année et l’an prochain ». La Fed prévoit une croissance du PIB réel américain variant entre 2,5 % à 3,0 % pour 2007 et de 2,75 % à 3,0 % pour 2008. La prévision de 2007 a été révisée à la baisse comparée au Rapport sur la Politique monétaire dévoilé en juillet passé (3,0 % à 3,25 %). Une chose sûre est que la Fed s’inquiète moins des répercussions néfastes du refroidissement du marché de l’habitation sur les dépenses de consommation des ménages : « la faiblesse de l’activité dans le marché de l’habitation et la plus lente appréciation du prix des logements ne semble pas s’être répandues de façon significative sur les autres secteurs de l’économie. » Même si l’impact du marché du logement sur les dépenses de consommation est moins inquiétant qu’il y a quelques mois, il est encore trop tôt pour que les ménages américains crient victoire. De plus, le comportement des entreprises américaines est un autre thème sur lequel nous devons garder un œil attentif. La vigueur dans les dépenses d’investissement a perdu un peu d’éclat en fin d’année 2006. Une faiblesse plus prononcée de l’investissement au début de 2007 pourrait venir brouiller les cartes de la Fed. Il existe donc toujours une très faible possibilité que la Fed baisse les fonds fédéraux de 25 points de base vers le milieu de l’année 2007, et ce, même si la Fed nous dit qu’une hausse des taux est plus probable qu’une baisse des taux. Certes, il ne faut pas s’attendre à une grande volatilité des rendements du marché obligataire dans les mois à venir. Toutefois, nous ne sommes pas d’avis à 100 % que les taux resteront inchangés, ce qui laisse sous-entendre que les fonds fédéraux ne bougeraient pas pour une très longue période de 18 mois au minimum. Sébastien Lavoie Carlos Leitao, Économiste en chef Sébastien Lavoie, Économiste Noramie Ouk, Assistante de recherche (514) 350-3000 (514) 350-2931 (514) 350-3006