L’homme n’est pas u être à part issu d’une origine sublime mais, comme tous les autres vivants, un produit de la
vie et de son évolution, au moral et au physique. L’humanité n’est qu’une espèce animale, la dernière apparue au
terme de l’évolution sur terre. Cependant, l’homme n’est pas le but de l’évolution, car l’élan vital ne poursuivait
aucun objectif précis.
Néanmoins, on peut le considérer comme la « raison d’être » de l’évolution sur la terre, non par son organisation
physique qui aurait pu être différente, amis par sa signification en tant qu’être moral.
L’humanité est la seule espèce en effet, dans laquelle l’élan vital est parvenu à surmonter la résistance de la
matière. Sa supériorité, l’homme la doit à celle de son cerveau qui, par sa capacité illimitée à monter des
mécanismes opposés les uns aux autres, permet à la conscience de s’intensifier et de choisir ses réponses en se
rendant aussi indépendante des automatismes corporels.
Mais ce succès, pour une bonne part, reste à l’état de possibilité. En tant qu’espèce en effet, l’humanité infléchit
toutes ses facultés dans le sens de l’utilité. Comme toute espèce, elle tend à se conserver et à se répéter, plutôt qu’à
continuer d’évoluer.
En définitive, ce n‘est pas l’espèce humaine qui est la raison d’être de l’évolution mais ces personnalités morales
hors du commun qui, de loin en loin, en émergent.
L’ensemble du mouvement de la vie dans les espèces n’a donc pas d’autre sens que de susciter des âmes d’élite
capables de replacer leur volonté dans l’élan créateur pour en continuer l’action.
Cosmologie et théologie
Contrairement à l’opinion la plus répandue qui tient la matière pour une réalité positive incontestable, Bergson n’y
aperçoit qu’un processus négatif : « de l’action qui se défait ». En revanche, la réalité positive que la matière ne
fait que dégrader est nécessairement une mouvement en direction inverse du sien : par définition, c’est une force
immatérielle, correspondant à « de l’action qui se fait », et, par suite, créatrice.
Cette force est donc de l’ordre de la conscience ; la matière résulte d’un mouvement originel de conscience qui
s’est inversé : « le physique est simplement du psychique inverti » (L’évolution créatrice). Pour produire cette
inversion, il n’est pas besoin de l’action d’une cause supplémentaire ou d’une initiative de la conscience qui
viendrait contrecarrer le mouvement premier de celle-ci ; la simple interruption de la causalité créatrice suffit pour
que surgisse le mouvement inverse : la philosophie du plein se conjuguant avec celle de la mobilité, ce qui ne
saurait s’anéantir ne peut, s’il s’interrompt que se renverser.
Vie et matière ont même principe : la vitalité en constitue la positivité tandis que la matérialité en manifeste
seulement la finitude.
La création
L’univers est l’ »œuvre d’une conscience créatrice qui se matérialise en cherchant à se réaliser. Le bergsonisme st
donc une doctrine créationniste mais qui implique une refonte complète de la notion de création.
La création ne s’est pas faite d’un seul coup, une seule fois pour toutes, mais progressivement, et elle continue de
se poursuivre.
L’univers « n’est pas fait, mais se fait sans cesse » (L’évolution créatrice)
Dieu, l’expérience mystique