• • • • avec les autres hommes. Le philosophe doit instruire le peuple pour le rendre raisonnable en politique. La tâche du philosophe est donc la vulgarisation au sens noble, par la production de généralités, en isolant dans un ensemble de résultats leur esprit global. Le peuple doit accéder à la science, fondamentalement accessible aux intelligences ordinaires. Une science gardée secrète serait une mystification, son but premier étant de rendre les hommes plus sages. La science a une fonction sociale qui est de créer une libre unanimité. La philosophie positive doit donc faire connaître les vraies lois de fonctionnement de l'esprit humain, permettre de réorganiser l'éducation, de stimuler le progrès des sciences par la coopération des disciplines, dans le but de permettre à la société de se réorganiser méthodiquement. La sociologie est la science la plus complète dans la classification encyclopédique des savoirs. L'étude positive de l'homme s'organise autour de l'étude psychologique des comportements humains (les mœurs, institutions, le langage). • Pour Bergson, la conscience que chacun a de soi est une méthode de connaissance en philosophie. La séparation opérée par Bergson est celle de l'extériorité et de l'intériorité ; la science n'a pas accès à cette dernière, ou bien en la déformant. Intériorité et extériorité !" • • • • II. Bergson (1859-1941) La question de la durée !" • • • • • La science soumet le temps à la mesure et au calcul ; elle parle du temps de la même manière qu'elle parle de l'espace, c'est-à-dire comme d'un cadre neutre et indifférent, homogène. Par opposition avec le temps de la science dont on isole des moments, en faisant abstraction de ce qui s'y passe, la durée est le temps vécu indivisible. La durée est une saisie intuitive de la réalité qui fait coïncider la conscience avec son objet. Grâce à cette intuition « nous éprouvons la continuité indivise et indestructible d'une mélodie où le passé entre dans la présent et forme avec lui un tout indivisé ». L'intuition n'est pas seulement un contact immédiat, direct : c'est aussi le développement progressif de ce contact qui est approfondi. Bergson refuse donc de disqualifier l'expérience intérieure ; il va à l'encontre de la théorie rationaliste, qui relativise notre connaissance et lui refuse la capacité à résoudre les questions métaphysiques. • • Cette séparation correspond ainsi à la distinction radicale du monde physique et de la vie psychologique. L'intériorité et l'extériorité de l'être sont de nature différente. Les objets extérieurs nous apparaissent dans l'espace de manière discontinue, comme distincts les uns des autres. En revanche notre vie intérieure est un mouvement continu. La durée est une totalité constamment changeante, jamais identique à elle-même : c'est une différence continuelle, ou hétérogénéité pure. La durée est en un sens le « fond » de la réalité, dont l’espace et la matière ne seraient que l’extériorité immobile, figée. Comme elle change toujours, notre vie intérieure est imprévisible et ne se réduit à aucune nécessité. La durée est le développement continu d'une personne libre. Nous n'avons que rarement accès à notre propre durée parce que notre existence se déroule surtout dans l'espace : la vie sociale nous oblige à découper la durée comme de l'espace et nous masquent notre propre réalité. Et le langage conduit à ce découpage de notre durée pour rendre commune dans la vie sociale une réalité subjective. Il y a donc en l'homme deux moi, dont l'un serait comme la projection extérieure de l'autre, sa représentation spatiale et sociale. Nous sommes donc des êtres doubles, à la fois intérieurs et extérieurs à nous-mêmes. MemoPage.com SA ® / 2006 / Auteur : Joëlle Herry / Expert : Véronique Brière • Le but de la philosophie positive est de fonder la physique sociale comme science de la société. Elle a pour mission de remédier à l'éparpillement des savoirs, qui est la conséquence de la spécialisation poussée des recherches. • Cet émiettement a des conséquence négatives sur la société, en empêchant la coopération sociale qui unit les savants entre eux et La philosophie positive !" • C'est une loi historique qui explique l'évolution de l'intelligence humaine et des régimes politique, en fonction du développement de l'imagination et du sentiment. • L'état théologique : c'est le moment de la croyance à des agents doués de volonté, expliquant tous les phénomènes de la nature (fétichisme, polythéisme, monothéisme). • L'état métaphysique : c'est le régime de l'abstraction, où l'esprit métaphysique évolue et où les puissances divines sont remplacées par des essences, des qualités et des principes abstraits, dont on parle comme s'ils s'agissait d'agents concrets. Cet état est la transition entre l'état précédent et l'état positif. • L'état positif : c'est l'état normal de l'intelligence adulte. Il est définitif, parce que conforme à notre condition ; il est normatif, c'est-à-dire qu'il fixe la règle de ce qui est normal. • L'esprit positif est celui qui renonce aux recherches vaines des causes pour s'attacher aux lois de la nature. Le mot "positif" désigne le réel par opposition au chimérique, la certitude opposée à l'indécision. La loi des trois états !" Comte veut édifier une philosophie des sciences et poser les principes d'une politique rationnelle. I. Comte (1798-1857) Comte / Bergson