- d’autre part, l’enchevêtrement particulièrement complexe de participation croisée entre
les différentes sociétés du groupe, garantie un contrôle d’ensemble étroit, malgré des
participations directes relativement modestes ;
- ajoutons enfin, que l’absence de comptes consolidés favorise le pouvoir de négociation
des présidents des chaebols face à des partenaires extérieurs.
Ainsi la Fair trade commission relève que l’autocontrôle se maintenait en 1997 autour de 43%
en moyenne pou les 30 premiers groupes, et qu’il était plus élevé pour les plus grands :
Hyundai(60%), Samsung(49%), Daewoo(41%), LG(40%).
Le management des chaebols, quant à lui, est caractérisé par une hiérarchie verticale,
construite sur un modèle bureaucratique, avec à la tête de cette organisation pyramidale, le
fondateur, qui dispose d’une légitimité charismatique.
1-2. Une diversification financée par l’endettement
Un autre trait des chaebols tient au niveau important de l’endettement. Ainsi, à la fin de
l’année 1997 le ratio d’endettement (dettes/fonds propres) moyen et officiel, des trente
premiers groupes, atteignait 570%, ce qui est représentatif du capitalisme coréen, qui a
construit son développement sur la dette, faute de capitaux propres conséquents. Cet
endettement s’inscrit dans l’objectif prioritaire de croissance des groupes.
Les chaebols sont excessivement diversifiés. Les activités des 6 premiers chaebols avant
la crise, allaient de l’automobile à l’agroalimentaire en passant par la finance, la construction
navale, les télécommunications, etc. Ceci s’explique notamment :
- par les moyens, mis à leur disposition par l’Etat afin de les inciter à croître et à se
diversifier, même en période de pénurie de facteurs ou financement ;.
- par ailleurs, la concurrence oligopolistique, intense entre les groupes, les a conduit à ne
pas laisser un seul marché sous le seul contrôle d’un concurrent, et donc là encore, à se
diversifier ;
- un autre argument explicatif est la volonté pour le « patriarche », président d’un chaebol,
de pouvoir offrir à chacun de ses enfants la direction d’une société ;
- enfin il faut aussi tenir compte de la rationalité de la structure conglomérale dans le cas
d’une industrialisation tardive. En effet, dans ce cas-là, l’apprentissage technique et
organisationnel constitue un savoir-faire spécifique, pouvant être réutilisé dans la
diversification et qui permet ainsi de bénéficier d’économies, à la base d’un avantage
compétitif. Il est plus facile et moins risqué de réutiliser un même de type de savoir-faire
dans une autre branche, que d’essayer de monter en gamme en l’absence d’avantage
technologique.
1-3. L’hégémonie des grands chaebols dans le tissu industriel
Si ces éléments sont caractéristiques des chaebols, il existe au sein de ceux-ci une
hiérarchie.
On distingue les chaebols de premier rang, au nombre de cinq : Hyundai, Samsung, LG,
Daewoo, SK en 1997 (quatre, depuis la faillite de Daewoo en 1999), et les petits chaebols
entre la 6ème et 30ème place. Les quatre grands représentaient ainsi plus de la moitié de la
production des 30 premiers chaebols, soit environ 7% du PIB en 2000 ; la taille du premier
groupe, en fonction du chiffre d’affaire de1997, est par exemple 30 fois supérieure à celle du
10ème.