L. Brugières [Mode de compatibilité]

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Prédispositions
génétiques aux
cancers de l’enfant
L, Brugières, IGR
FACTEURS EVOQUANT UNE PREDISPOSITION
GENETIQUE
AU CANCER DE L ’ENFANT
- Jeune âge au diagnostic
- Caractère bilatéral ou multifocal
- Association à d ’autres tumeurs
du sujet jeune dans la famille
- Tumeurs primitives multiples
Risque de cancer chez les apparentés (1)
Etude du long term survivors group
• Etude de l’histoire familiale de 13,703 malades (56,759 apparentés
au 1er degré)
• Augmentation du risque de cancer chez les frères et sœurs (SIR 1.5;
95% CI: 1.35-1.7)
•
•
•
•
•
•
Leucémies
Hodgkin
LNH
Néphroblastomes
Sarcomes des tissus mous
Tumeurs osseuses
(SIR, 1.3)
(SIR, 1.5)
(SIR, 1.8)
(SIR, 1.9)
(SIR, 1.5)
(SIR, 1.6)
• Augmentation plus importante du risque chez les frères et sœurs
(SIR, 2.4) et les enfants (SIR,15.0) des malades avec tumeurs
multiples
• 70% des frères et sœurs développent leur cancer à l’âge adulte
Cancer Epidemiol Biomarkers Prev 2005;14(8):1922
Cancers et malformations
• Examen clinique systématique dans 2 cohortes:
– 1073 pts (898 anciens pts et 275 nouveaux) (my 21 ans)
– 1007 enfants scolarisés (âge my 10 ans)
• Résultats :
– Anomalies morphologiques majeures chez 26.8% des cas vs
15.5% des contrôles (P 0.001)
– Anomalies mineures chez 65.1% pts vs 56.2% (P 0 .001).
– > 3 anomalies mineures chez 15.2% of pts vs 8.3% (P0.001).
– 44 pts avec syndrome de prédisposition identifié
Cancers et malformations
Etude de Merks (JAMA 2008)
Malformations les plus fréquentes
• Fentes palpébrales étroites
• Asymétrie des mb inférieurs
• Prolongation du plis
palmaire transverse
• Pied large
• Métatarses courts
• Phalange distale du pouce
courte
• Angiome cutané
• Ongles convexes
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Rétrognathie
Ailes du nez hypoplasiques
Grandes oreilles
Paume de la main large
Scoliose
Hypertélorisme
Grande taille
Microcéphalie
Macrocéphalie
Protocole Tumeur et
développement
• Enregistrement systématique des tumeurs
associées à une anomalie de développement
• Consultation de génétique
• Banking des prélèvements
Principales situations conduisant à
une consultation d’oncogénétique
pédiatrique
•
•
•
•
ATCD familiaux de cancers
Secondes tumeurs
Tumeurs associées à des anomalies congénitales
Tumeurs survenant à un âge inhabituellement
jeune
• Tumeurs associées à une prédisposition
génétique dans plus de 10% des cas
Cancers pédiatriques nécessitant une
évaluation génétique même en dehors de
toute histoire familiale (1)
Rétinoblastome
RB1
Corticosurrénalome
p53, BWS, NF1,…
Gliome du chiasma optique
NF1
Carcinome des plexus choroïdes
p53
Tumeurs rhabdoïdes
SMARCB1 (INI1)
Médulloblastomes avant 5 ans
SUFU, PTCH
Phéochromocytome/paragangliome
VHL, NF1, RET, SDH
Cancer médullaire de la thyroïde
RET
Cancers pédiatriques nécessitant une
évaluation génétique même en dehors de
toute histoire familiale (2)
Néphroblastomes bilatéraux
WT1, BWS
Hépatoblastomes, tumeurs desmoides
APC
Pneumoblastome, tumeurs de Sertoli
DICER
Méningiomes
NF2
Carcinomes rénaux
VHL, NF2
Carcinomes de type adulte
Principaux syndromes de prédisposition aux
tumeurs de l’enfant
• Rétinoblastome
• Anomalies du développement: WAGR, Drash, BWS, syndromes
cardio-facio-cutanés
• Hamartomatoses : NF1, NF2, FAP, VHL, Bourneville, Gorlin,
• Anomalies de réparation de l’ADN : Ataxie télangiectasie, Fanconi,
Bloom, XP, HNPCC ,CMMR-D, Rothmund Thomson
• Syndrome de Li-Fraumeni
• Néoplasies endocriniennes multiples
• Anomalies chromosomiques: trisomie 21, Turner, Klinfelter
• Divers : mutation de INI1, mutation de SUFU, mutations de ALK,
mutations de DICER
SYNDROME DE LI ET FRAUMENI
Prédisposition héréditaire au cancer transmise sur
un mode autosomique dominant
Plusieurs types de cancers en particulier :
- Sarcomes des tissus mous
- Ostéosarcomes
- Cancers du sein
- Tumeurs cérébrales
- Corticosurrénalomes
- Leucémies
Famille Li-Fraumeni
Sein bilatéral, 40
50
Leucémie, 33
Sein, 40
Ostéosarcome, 42
Non
porteur
Porteur
Atteint
Sein, 35
TC, 32
TMM, 7
Leucémie, 6
ASCO
SYNDROME DE LI ET FRAUMENI
Critères de Chompret
• Un individu présentant une tumeur du spectre étroit (
sarcome, TC, ADCC, leucémie, sein) avant 46 ans ET un
apparenté au premier degré ou au second degré
présentant un cancer du spectre (sauf sein) avant 56
ans ou des cancers multiples
• OU un individu présentant deux cancers du spectre
étroit quelque soit l’âge
• Ou patient avec corticosurrénalome ou carcinome des
plexus choroides quelque soit l’âge
• Sensibilité : 83% - spécificité : 47%
Syndrome de Li-Fraumeni
Anomalies moléculaires
• Mutations germinales de p53
– 70% des LFS typiques (sarcomes + 2 apparentés au 1er ou 2ème
degré avec cancer avant 45 ans)
– 47% % des LFS selon les critères de Chompret
• Expérience française:
– 1730 individus analysés
– 214 familles avec mutation de TP53 identifiées
• 83% répondent aux critères de Chompret
• La plupart des autres : cancer du sein avant 36 ans
Tumeurs du syndrome de Li-Fraumeni
Répartition des tumeurs chez les patients dans la série française
(552 tumeurs chez 322 patients )
Tumeurs du syndrome de Li-Fraumeni
Répartition des tumeurs chez les enfants dans la série française
(132 tumeurs chez 70 enfants)
Secondes tumeurs
• 43% des patients ont des tumeurs multiples
– 30% dans le champs d’irradiation
Syndrome de Li-Fraumeni
Age à la première tumeur
• Age médian : 25, 9 ans
• F 28 ans
• G 22,7 ans
• 22% avant 5 ans
LFS : impact du sexe et du type de mutation
sur l’âge au 1er cancer
Syndrome de Li-Fraumeni
Conseil génétique
• Proposition de recherche de mutation de p53 chez le
proposant
→ Implications:
• Indications de la radiothérapie
• Surveillance ultérieure
• Dépistage des apparentés sains dans la famille
• Proposition de recherche de mutation de p53 chez
les apparentés sains:
→ Implications:
• Surveillance
• Diagnostic anté-natal
Tester les enfants : Précautions
•
Efficacité des interventions médicales encore
imparfaitement démontrée
•
Problèmes psychologiques
•
Préserver l’autonomie des mineurs
•
Peut permettre un diagnostic précoce
•
«Chance» de ne pas être porteur
ASCO
• Etude de 8 familles LFS avec 33
porteurs de mutation de P53
identifiés
• Résultats
– 18 avec surveillance intensive : 7
tumeurs détectées ; tous vivants avec
un recul médian de 2 ans
– 10 non surveillés : 12 tumeurs.
Seulement 2 vivants
– EFS à 3 ans 100% dans le groupe
surveillé vs 21% dans le groupe sans
surveillance
SYNDROME DE LI-FRAUMENI
Propositions de surveillance
•Protocole LIFSCREEN : étude randomisée comparant 2
types de bilans annuels:
•Standard avec examen clinique, NFS, écho abdopelvienne, surveillance mammaire et IRM cérébrale
•Même bilan avec IRM corps entier
• Recommandations 2014 : examen clinique, NFS, écho
abdo-pelvienne, surveillance mammaire et IRM cérébrale
Mutations biallélique des gènes
MMR
CMMR-D
Constitutionnal MMR Deficiency Syndrome
Gènes MMR et cancer
gènes : MSH2, MLH1, MSH6, PMS2
Appartiennent au système MMR : réparation des
misappariements
Mutation d’un seul allèle
• Augmentation du risque de
cancer du colon (60-70%) et
de l’ovaire (30-60%) à l’âge
adulte
• Augmentation du risque de
cancer de l’estomac et de
cancers urologiques
Mutation des 2 allèles
• Risque de tumeurs multiples
dans l’enfance (Leucémies,
lymphomes, tumeurs
cérébrales, tumeurs
digestives)
• Taches café au lait
Génétique du syndrome HNPCC
gènes : MSH2, MLH1, MSH6, (PMS2)
Appartiennent au système MMR : réparation des misappariements
Mutation constitutionnelle d'un gène MMR
Inactivation accidentelle du second allèle dans une cellule
EXTINCTION en IHC dans la tumeur
PHENOTYPE MSI
(microsatellite instability)
Inactivation de gènes cibles
importants dans le fonctionnement
cellulaire
CANCER
Famille avec mutation homozygote de
PMS2
TC
GBM
GBM GBM
myofibromatose
CCR
CAL Polypes infantile
Polypes
CAL
K uro
Expérience Française
:
• 56 tumeurs
• Age médian à la 1re
tumeur : 7 ans [1-33]
Age médian : 21 ans
Fibrosarcome
1
33%
Age médian : 11 ans
[3-24]
Ostéosarcome
2
67%
Ly B
2
13%
Autres
tumeurs
3
5% Hémopathies
15
Tumeurs du
27%
spectre Lynch
20
36%
LAM
3
20%
LLT
10
67%
Age médian : 6 ans
[1-30,]
Tumeurs
cérébrales
18
32%
Medullob
lastome
2
11%
Tumeurs
gliales
16
89%
[11-33]
Age médian : 10 ans
[3-40]
Tumeurs associées au CMMRD
• Tumeurs bénignes
–
–
–
–
29
Polypes à partir de 8 ans
Adénomes hépatiques
Pilomatricomes
neurofibromes cutanés ou plexiformes
Autres atteintes cliniques
(données françaises)
• Atteinte Cutanée (>80%) :
– Taches café au lait : 20/23
– Taches dépigmentées : 5/23
– Nævi congénitaux : 4/23
– Autres éléments de NF1 : 2/23
• Malformations cérébrales
– Cavernomes, hamartomes : 4/27
• Retards scolaires : 2/27
Tests diagnostiques
• Immunomarquage MMR : extinction de
l’immunomarquage pour l’une des 4 protéines
MMR dans le tissu tumoral et le tissu sain
• Biopsie cutanée
• Test MSI (tumeur et sang)
• Séquençage des 4 gènes MMR
• Test fonctionnel basé sur la résistance aux
drogues
31
CMMRD - traitement
• Implications thérapeutiques
– 53% des décès après la première tumeur – excès d’échec ???
– 60% des malades qui survivent à leur première tumeur en
développent une 2ème
– Résistance aux drogues :purinethol, temozolomide
– Efficacité des anti PDL1???
Pas d’excès évident de toxicité
Overall survival (5 years)
Event-free survival (5 years)
1.0
Event-free survival
Overall survival
1.0
0.8
0.6
0.4
0.2
0.0
0
12
24
36
Months
48
60
0.8
0.6
0.4
0.2
0.0
0
12
24
36
Months
48
60
Indication de test pour CMMRD (Wimmer et al 2014)
33
CMMRD : Surveillance
Vasen et al 2014
Prédisposition au
medulloblastome
5 sous-types histologiques
(OMS2007)
MB classique
MB desmoplasique
nodulaire
MB à grandes cellules
36
MB avec nodularité
extensive
MB anaplasiques
Anomalies génétiques et MB
Kool et al Cancer Cell, Volume 25, Issue 3, 2014, 393 - 405
Syndromes de prédisposition aux
medulloblastomes
• Médulloblastomes SHH
– Syndrome de Gorlin
– Mutations de SUFU
– (Syndrome de Li-Fraumeni)
• Medulloblastomes de la voie wnt : polypose
adénomateuse familiale
• Medulloblastomes et anomalies de réparation
– Anémies de Fanconi et mutations BRCA2
– Mutations bi alléliques de MMR
– Syndrome de Nijmegen
Syndrome de Gorlin
Critères majeurs:
- Carcinomes basocellulaires (CBC)
multiples et /ou CBC < 30 ans
- Kystes odontogéniques
- Pits Palmo-plantaires
- Calcification cérébrale (faux cerveau ++)
- Histoire familiale de Gorlin
Critères mineurs:
- anomalie congénitale squelette
- macrocéphalie
- dysmorphie faciale
- fibrome cardiaque ou ovarien
- Médulloblastome, méningiome
Gorlin= 2 critères majeurs ou 1 critère majeur + 2
critères mineurs
Incidence estimée
à 5%
40
– Mise en évidence de LOH 10p25 dans les MB
– Identification du gène SUFU en étudiant une LOH en
10q
– séquençage de ce gène dans une série de 46
échantillons de medulloblastomes :
• 4 mutations tronquantes : 3 germinales et une
somatique
• dans un cas symptômes proches d’un Gorlin
– dans les 4 cas : MB desmoplasiques
41
(Taylor : Nature Genetic 2002)
Mutations de SUFU et MB familiaux
•Pénétrance
incomplète
•MB desmoplasique/
MBNE
•Age < 3 ans
Brugieres et al, J Med Genet, 2010
• Etude de 131 medulloblastomes sporadiques
8 porteurs de mutations de SUFU
- tous sauf un avec MB desmoplasique
- héritées d’un parent bien portant dans 4 cas /5
- Signes associés:
- Macrocranie
- Hypertélorisme
- Carcinomes baso-cellulaires
4
3
1
3 porteurs de mutations de PTCH
– Tous avec carcinomes baso cellulaires
– Un avec méningiomes à répétion
Brugières et al, 2012
Mutations SUFU et
medulloblastomes
• Incidence des mutations germinales de SUFU
– En fonction de l’âge :
• 8/43 (18%) avant 3 ans
• 0/88 après 3 ans
– En fonction du sous-type histologique :
• 3/3 MBEN
• 4/20 (20%) desmoplastique/nodulaire
• 1 histologie classique subtype.
• Au total : 7/10 enfants de moins de 3 ans avec
histologie desmoplasique
Brugières et al, 2012
Prise en charge des porteurs de mutation SUFU
• Suivi des porteurs sains
– IRM cérébrale (fréquence? Durée de la
surveillance?)
– Surveillance de la peau
• Diagnostic pré-natal ???
• Nécessité de travailler sur les gènes
modificateurs
45
Mutations de TP53 et
médulloblastomes
– Identifiées dans 10% des médulloblastomes au
niveau somatique (surtout médulloblastomes de la
voie WNT)
– Impliqués au niveau constitutionnel dans les
médulloblastomes de sous-type SHH souvent
associés à une amplification de N MYC et/ou un
chromotrypsis sur la CGH array
non précisé
astrocytome
épendymome
plexus choroïdes
glioblastome
médulloblastome
46
gliome
oligodendrogliome
Mutations bialléliques des gènes
MMR et medulloblastomes
47
En pratique
• Tous enfant porteur d’un medulloblastome avant
5 ans doit être vu en consultation de génétique
• Indication à une recherche de mutation de SUFU
– MB desmoplasique ou MBNE
– Autres histologie si macrocranie, ATCD familiaux de
basocellulaires ou de méningiomes ou de décès de
nourrissons,
• Recherche d’autres syndromes de prédisposition.
48
Syndrome de prédisposition aux tumeurs
rhabdoïdes
Tumeurs cérébrales (ATRT) ou extra) cérébrales caractérisées par une
inactivation biallélique de SMARC B1 (INI1)
Syndrome de prédisposition aux
tumeurs rhabdoïdes
• Mutations ou délétions germinales de
INI1/SMARCB1 (22q11) dans plus de 20% des cas
• Fréquences des mutations germinales en fonction
de l’âge
– 0-6 mois
– 6-12 mois
– > 12 mois
60% cas
50%
15%
• Formes de novo ou héritées d’un des 2 parents mosaïques germinales
• Prédisposition aux AT/RT, tumeurs rhabdoïdes extrarenales, schwannomes multiples, méningiomes
• Importance du conseil génétique
Tumeurs rhabdoides : démarche
génétique
1. Identification de la mutation de SMARCB1
présente dans la tumeur
2. Recherche de la mutation sur les lymphocytes de
l’enfant
Si mutation absente : tumeur sporadique
Si mutation présente : tumeur associée à une prédisposition
3. Si la mutation est identifiée chez l’enfant, la
rechercher chez les parents
•
•
51
Si positif, mutation héritée (risque de 50% pour les frères
et sœurs)
Si négatif, possibilité de mosaïque germinale (risque de
récurrence dans la fratrie < 5%)
NF1
• Incidence : 1/2500 à 1/3000 naissance
• Génétique :
- transmission AD
- pénétrance élevée
- expressivité variable
50% cas sporadiques
50% cas familiaux
- mutation germinale inactivatrice du
gène NF1 responsable d’une activation constitutive
des protéines ras
NEUROFIBROMATOSE TYPE 1
Critères de diagnostic :
Présence de 2 ou plus des signes suivants :
- ≥ 6 tâches café au lait > 5 mm avant la puberté et >
15 mm après
- ≥ 2 neurofibromes
- éphélides axillaires ou inguinales
- nodules de Lish
- gliome du chiasma
- atteinte osseuse spécifique
- NF1 chez un apparenté de degré 1
54
NF1 et tumeurs
• Risque relatif x 4 par rapport à la population
générale
• Les plus fréquentes sont les tumeurs bénignes
– Neurofibromes cutanés
– Neurofibromes plexiformes
– Gliomes de bas grade
• Tumeurs malignes rares (4%) mais graves
– de novo
– ou par dégénérescence d’une tumeur bénigne
Type de tumeur
Prévalence dans la NF1
GVO
5-15%
Astrocytome
5-15%
TMGN
1-5%
Rhabdomyosarcome <1%
Leucémie myeloïde
0.5-1%
Phéochromocytome 0,1-5%
Ganglioneurome
1%
Neuroblastomes
<1%
Pheochromocytome et
paragangliome
• maladie génétique héréditaire chez 70% des enfants avec un
pheo/paragangliome < 10 ans et 56% avant 18 ans
• atteinte multifocale de PGL ou d’une atteinte bilatérale de
PHEO très évocatrice d’une maladie génétique
• nombreux gènes de susceptibilité :
– VHL (maladie de Von Hippel-Lindau),
– RET (impliqué dans les NEM2),
– NF1 (associé aux neurofibromatoses de type 1),
– SDHAF2, SDH-A, B, C ou D (4 sous-unités de la succinate
deshydrogénase mitochondriale)
Phéochromocytome et
paragangliome
• Etude Internationale sur une série de 263 pts
PHE/PGL:
– 49 pts de moins de 20 ans
– Sur le plan génétique :
• lien entre présence de métastases (éventuellement
secondaires) et mutation de SDH B : 72% mutation de
SDHB chez les métastatiques et 23% dans les formes
localisées
• lien entre localisation et type de mutation :
– Localisation cervicale SDHD
– Localisation retropéritoneale SDHB
En pratique
• Tout PHEO/PGL doit bénéficier d’une
consultation d’oncogénétique
• L’immunomarquage de la tumeur peut
orienter vers un syndrome de prédisposition
• Le type de syndrome va conduire à définir les
modalités de suivi
• Le diagnostic pré-symptomatique peut ensuite
être proposé aux apparentés
Prédisposition génétique associée
aux mutations de DICER 1
• DICER 1 : gène impliqué dans le métabolisme
des RNA et notament les miRNA
• Spectre tumoral :
– Pleuropneumoblastome
– Tumeurs de Sertoli Leydig
– Pinéalobalstome
– RMS embryonnaire du col utérin et ovaire
– Néphromes kystique
Association à des goitres multinodulaires
Mutations de DICER
Tumeurs fréquentes
Tumeurs rares
Tumeurs très rares
Pleuropneumoblastome
Carcinome thyroidien
différencié
Sarcome anaplasique du
rein
Goitre multinodulaire
néphroblastome
medulloblastome
Néphrome kystique
Polypes intestinaux
RMS de la vessie ou ovaire
Tumeur de SertoliLeydig de l’ovaire
Medullo-épithéliome des
corsp cilaires
Neuroblastome
RMS embryonnaire du
col utérin
Hamartome
chondromésenchymateux
nasal
Tumeur de la granulosa
juvenile
Blastome pituitaire
Gynadroblastome
Pinéaloblastome
PNET du col utérin
Mutations de DICER
• Transmissions autosomique dominante
• Pénétrance mal connue :
– < 50% chez les femmes
– < 20% chez les hommes
NMG : goitre multinodulaire
SLT Tumeurs de Sertoli Leydig
Mutations de DICER
Modalités de suivi non encore établies
– Intérêt du diagnostic précoce du pleuropneumoblastome
• Diagnostic moléculaire chez lesNN dans les familles
• Radio d ethorax dans le spremières semaines de vie
• Scanner thoracique à 3 mois
– Intérêt du suivi des écho abdomino-pelviennes
pour les TSL non établies
La consultation de génétique
L’HISTOIRE FAMILIALE
Evaluer la probabilité
pour un cancer d ’être
héréditaire
Conseil génétique
approprié
Prise en charge
médicale adéquate
ASCO
Arbre Généalogique
d. 70
K sein, dx 41
62
K sein, dx 49
d. 52
67
35
d. 80
65
d. 85
55 Diabète, dx 45
59
52
30
ASCO
Vérification de l’histoire familiale
Arbre avant vérification
Après vérification
K utérus
K os
d. 59
K
prostate
K ovaire
dx 43, d. 49
K sein
dx 45
d. 59
Adénome
prostate
dx 54
ASCO
Arbre généalogique «dynamique»
Histoire initiale
2 ans plus tard
K côlon, 50
K côlon, 50
K endomètre
44
Polypes côlon
48
ASCO
Test génétique
Identifier les personnes à haut risque de
développer un cancer
Porteurs : mise en place de protocoles de
surveillance, de prévention, à évaluer
Non porteurs : diminution de l’anxiété,
surveillance identique à celle de la
population générale
Recherche: améliorer l’évaluation du
risque par des études portant sur les
gènes modificateurs, les interactions gèneenvironnement
Test d’un cas atteint
A tester pour
rechercher une
mutation familiale
inconnue
Colon Ca, 42
Colon
Ca, 45
Proposant = 1ère
personne vue en
consultation
ASCO
Deux types de test génétique
1/ Test du cas index
2/ Test d’un apparenté lorsqu’une mutation
a été identifiée
Test du cas index
1/ Long, car nécessité de cribler
l’ensemble du ou des gènes impliqués
2/ Signification limitée d’un résultat négatif
(pas de mutation identifiée)
2bis/ Interprétation difficile d’une mutation
faux-sens
3/ Etape limitante car si résultat négatif :
pas de test possible chez les apparentés
Résultats « négatifs » cas index
= absence d’identification de mutation délétère
Expliqués par:
Soit absence réelle de prédisposition
Soit mutation indétectable dans le gène étudié
Soit Implication d’un autre gène
Soit sujet analysé atteint d’un cancer sans être porteur
de la prédisposition familiale
Absence de mutation dans une famille ne veut pas dire
absence de prédisposition héréditaire: LE DOUTE PERSISTE
73
Résultats « positifs »
•
•
•
•
Prédisposition avérée
Confirmation sur 2° prélèvement
Evaluation du risque d’autres cancers
Prise en charge en conséquence
(surveillance, ..)
• Test pré-symptomatique disponible
pour les apparentés
Résultats cas index :
variants de signification inconnue
Situation fréquente
Inutilisable pour la famille…
Impact psychologique délétère majeur
Situation à anticiper en amont
75
Test d’un apparenté – Test ciblé
1/ Simple, basée sur la mutation identifiée
chez le cas index
2/ Résultats obtenus en quelques semaines
3/ Signification claire d’un résultat négatif
Implications pour la famille
• choix individuel
• impact sur les
membres de la
famille
ASCO
Décret no 2000-570 du 23 juin 2000
Conditions de prescription
«Le consentement... doit être libre et éclairé par une information
préalable...et donné par écrit
«Chez une personne asymptomatique... la prescription...ne peut
avoir lieu que dans le cadre d'une consultation médicale
individuelle...effectuée par un médecin oeuvrant au sein d'une
équipe pluridisciplinaire rassemblant des compétences cliniques et
génétiques...(qui) doit être déclarée au ministre chargé de la santé
«attestation...remise au praticien agréé réalisant l'examen »
«la personne concernée (doit) obtenir le consentement de (ses
apparentés) »
Loi de bioéthique 7 juillet 2011
Préalablement à la réalisation d'un examen des caractéristiques
génétiques d'une personne, le médecin prescripteur informe
celle-ci des risques qu'un silence ferait courir aux membres de
sa famille potentiellement concernés si une anomalie génétique
grave dont les conséquences sont susceptibles de mesures de
prévention, y compris de conseil génétique, ou de soins était
diagnostiquée. Il prévoit avec elle, dans un document écrit, les
modalités de l'information destinée aux membres de la famille
potentiellement concernés afin d'en préparer l'éventuelle
transmission. Si la personne a exprimé par écrit sa volonté d'être
tenue dans l'ignorance du diagnostic, elle peut autoriser le
médecin prescripteur à procéder à l'information des intéressés.
Décret no 2011-814 du7 juillet 2011
Article 2
Conditions de communication des résultats
seul le médecin prescripteur de l'examen des caractéristiques
génétiques est habilité à communiquer les résultats de cet examen à la
personne concernée
Décret no 2011-814 du7 juillet 2011
Article 2
Conditions de communication des résultats
En cas de diagnostic d'une anomalie génétique grave, sauf si la
personne a exprimé par écrit sa volonté d'être tenue dans l'ignorance
du diagnostic, l'information médicale communiquée est résumée dans
un document rédigé de manière loyale, claire et appropriée, signé et
remis par le médecin. La personne atteste de cette remise. Lors de
l'annonce de ce diagnostic, le médecin informe la personne de
l'existence d'une ou plusieurs associations de malades susceptibles
d'apporter des renseignements complémentaires sur l'anomalie
génétique diagnostiquée.
A qui faut-il proposer une consultation de
génétique?
• Antécédents de cancers avant 45 ans chez un
apparenté proche (degré 1 ou 2)
• Cancers multiples
• Syndromes malformatifs
• Cancers survenant à un âge inhabituel
• Toutes les tumeurs dont le risque d’être associées à
une anomalie génétique est > 10%
• Tous les patients qui le souhaitent
Que faire quand il n’y a pas de
piste précise?
• Limite entre soin et recherche
• Prélèvement systématique du sang de l’enfant
et de ses parents
• Consentement pour la recherche
• Stratégies de recherche :
– Séqençage en trio
– Panels de gènes
Conclusion
• Les cancers de l ’enfant sont le plus souvent en
apparence sporadiques
• Importance de rechercher attentivement des signes
évoquant une prédisposition :
– Jeune âge au diagnostic
– Malformation même mineure
– Antécédents familiaux de cancer
• La consultation de génétique est souvent utile dans
les familles avec des antécédents de cancer pour faire
la part entre les cancers sporadiques et ceux associés
à une prédisposition
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