BELLEGUIC Pascalou
Mémoire de Psychiatrie – TCEM 1
CHU de Caen - 4
II - A propos d'une situation clinique
Monsieur C. est âgé de 30 ans lors de sa première consultation en CMP en Juin 2003. Il est marié, et
père de 3 enfants. Il a un emploi et n'a pas d'antécédent psychiatrique.
Il consulte suite aux pressions de son entourage. Il se plaint de problèmes de voisinage : depuis
deux mois, il perçoit des bruits inquiétants provenant des domiciles qui l'entourent et selon lui, il est
souvent la cible d'insultes et de menaces. De plus, il rencontre des difficultés relationnelles avec ses
collègues de travail, pour des raisons qui lui sont impossibles à préciser. Tous ces ennuis génèrent
une angoisse importante.
Il est diagnostiqué un premier épisode psychotique aigü : un traitement neuroleptique par
Risperidone et un suivi en centre médico-psychologique lui sont proposés.
Rapidement, l'observance thérapeutique est mauvaise et le suivi devient irégulier. Le patient
continue de présenter des idées délirantes de persécution : il se plaint de harcèlement moral et
d'accusations de la part de ses voisins et collègues.
Après 4 mois d'évolution, la famille est épuisée par les propos de monsieur C., dont les dires ne sont
pas vérifiés par l'entourage. De plus, celui-ci se renferme sur lui-même, s'isole de plus en plus et
perd son travail.
En Octobre 2003, l'épuisement des ressources familiales, l'aggravation de la symptomatologie et la
faible compliance aux soins conduisent à l'hospitalisation de monsieur C., à la demande d'un tiers,
sa femme. Il est opposant, ne comprenant pas l'intêret de cette mesure. Selon lui, il ne présente
aucune pathologie, et les problèmes qu'il rencontre proviennent d'autrui.
L'entretien psychiatrique retrouve une acutisation du délire qui devient très envahissant, de
mécanismes intuitifs, interprétatifs et hallucinatoires, à thématique de persécution, peu systématisé,
avec adhésion complète, angoisse et répercussions socio-professionnelles. La résurgence d'un
syndrome délirant associé à un syndrome dissociatif (barrages, alogie, émoussement affectif) font
évoquer une décompensation de schizophrénie paranoïde.
La reprise du traitement neuroleptique anti-productif permet d'améliorer le contact du patient. Les
idées délirantes et le retrait social s'amendent. Après plusieurs sorties d'essai, monsieur C. sort
définitivement du service.