La rhétorique
Le « rhetor » dans la Grèce Antique, c’est l’orateur.
La rhétorique est donc l’art de parler en public et de la manière la plus efficace. Finaliste, elle a pour
but de convaincre les auditeurs. Elle se définie comme une technique de persuasion.
L’ancienne rhétorique comprenait 4 grandes parties :
- Invention : Ensemble des règles pour le choix des idées, des arguments par exemple.
- Disposition : Règles pour l’agencement et présentation des idées.
- L’élocution : Règles pour la mise en valeur de ces idées, notamment grâce à l’utilisation des
figures.
- Prononciation : Règles pour intonation ; Débit / Mimique
Nous admettons, suivant une tradition ancienne que la rhétorique met en jeu deux niveaux de
langage :
- Le « langage propre »
- Le « langage figuré »
La figure de rhétorique est une opération qui fait passer d’un niveau de langage à l’autre.
C’est supposer que ce qui est dit de façon « figurée » aurait pu être dit de façon plus directe, simple et
neutre.
Qu’y a t-il de plus dans la proposition figurée que dans la proposition simple ? Qu’est ce qui dans la
proposition figurée avertit l’auditeur qu’elle ne doit as être prise au mot ?
Et si l’auditeur restitue la proposition simple, qu’a t-il reçu de plus que si cette proposition simple avait
été seule prononcée : si l’on veut faire entendre une chose, pourquoi en dit-on une autre ?
On apportera un peu de lumière si (comme Freud dans « Le mot d’esprit »), on fait intervenir les
concepts de désir et de censure. La rhétorique s’appuie sur la transgression des normes.
Nota : Tissot, peintre français de l’époque impressionniste française du 19ème.
« J’ai épousé un ours » dit une femme en parlant de son mari : normes transgressées : sexuelles,
sociales, physiques…
Comme dans la publicité.
Toute figure de rhétorique pourra s’analyser ainsi dans la transgression feinte d’une norme. Suivant
les cas, il s’agira des normes du langage, de la morale, de la société, de la sexualité, du monde
physique, de la réalité…
On comprend ainsi les libertés que la publicité s’octroie avec l’orthographe, avec la grammaire,
l’emploi intensif qu’elle fait de l’humour, de l’érotisme, du fantastique…
Les normes contestées, en littérature, sont essentiellement celles du bon langage et les figures de
rhétorique présentent une certaine similitude avec les troubles de la parole.
Dans l’image, les normes en cause ont surtout celles de réalité physique, telle que les transmet la
représentation photographique.
L’image rhétorisée dans sa lecture immédiate s’apparente au fantastique, au rêve, aux hallucinations :
la métaphore devient une métamorphose, la répétition dédoublement, l’hyperbole gigantisme, l’ellipse
lévitation,
La multitude des figures classiques peut se réduire à un petit nombre d’opérations fondamentales
concernant les figures de diction et les figures de construction.
En définitive, il y a deux opérations fondamentales :