le quand les bâtiments prennent forme

JOURNAL
QUAND LE CENTRE BUS DEVIENT QUARTIER
LE
No 1 NOVEMBRE 2015
L’ÉVÈNEMENTL’ÉDITO
QUAND LES BÂTIMENTS PRENNENT FORME
Les murs de l’ancien dépôt sont tombés. La poussière
est retombée. L’étape de démolition est achevée.
Depuis 10 mois, c’est un nouveau chantier qui a commencé.
Il aura fallu enlever 80 000 m3 de terre
pour mettre le sol à niveau. 9 500 m3
de béton ont été injectés pour combler
les anciennes carrières sur lesquelles
reposait l’ancien dépôt. Désormais,
on construit. Et cela va très vite.
L’étape des fondations achevée, les bases
du projet sont ainsi érigées et la structure
des bâtiments perceptible.
Alors qu’une équipe d’ouvriers termine
la couverture du futur centre bus du côté
de la rue du Père Corentin, une autre
équipe commence les bureaux RATP
de l’immeuble de la rue de la Tombe-
Issoire. Sur l’ensemble du terrain,
le gros œuvre est désormais terminé.
Place au futur.
Après la pose de la première pierre
en février dernier, le chantier bat son
plein au cœur du quartier avec les travaux
de fondation qui touchent à leur fin.
Comme vous le savez, ce projet immobilier
me tient particulièrement à cœur puisqu’en
modernisant son centre bus, la RATP offre
non seulement un service de plus grande
qualité à ses voyageurs, mais participe
également pleinement à une meilleure
intégration urbaine en permettant
la construction de 650 logements dont
350 logements étudiants, 170 logements
sociaux et 90 logements privés, ainsi
que la construction d’équipements
publics. Cette opération est une première
illustration concrète du protocole d’accord
signé en décembre 2014 avec la Ville
de Paris pour permettre la construction
d’ici 2024 de 2 000 logements dont
50 % de logements sociaux. Et marque
l’engagement de la RATP pour une ville
mixte, durable et intégrée.
Elisabeth Borne
Présidente-directrice générale de la RATP
Atelier Seraji Architectes & Associés

AU CŒUR DU PROJET PERSPECTIVES
LA VIE DU CHANTIER
LE CENTRE BUS LE PLUS MODERNE
DE LA RATP AURA 133ANS
C’est une page de l’histoire du quartier de la Porte
d’Orléans qui se tourne : ouvert à l’époque
des hippomobiles, le centre bus de la Porte d’Orléans
connaît aujourd’hui sa plus grande révolution
dont l’achèvement est prévu pour 2017. Petit rappel
des faits, pour ceux qui auraient raté un épisode…
Durant 128 ans, le dépôt de la Porte
d’Orléans a constamment évolué.
Malgré des aménagements réguliers,
il est devenu trop exigu et ses ateliers
doivent être modernisés pour mieux
répondre à l’augmentation de l’offre
de transport d’aujourd’hui et de demain.
Face à un tel défi, le groupe RATP a fait
le choix de maintenir ce centre bus en
son emplacement historique, pour éviter
aux bus des trajets « à vide » vers un lieu
de parking éloigné, et donc des dépenses
et une consommation énergétique
supplémentaires.
La solution vint avec l’idée d’installer
le centre bus en sous-sol, et d’exploiter
la surface foncière dégagée pour construire
des logements et des équipements publics
en superposition.
Solution idéale car elle permet de financer
les travaux de modernisation et de
fonctionnement du centre bus,
sans accroître la dette de l’entreprise.
Pour réaliser ce projet, la RATP a conclu
un accord avec la Mairie de Paris,
partenaire du financement de nouveaux
logements sociaux et étudiants,
d’une crèche et d’une halte-garderie.
Le plus grand changement pour le nouveau
centre bus est donc son emplacement
en sous-sol. Seul l’entretien se fera
à l’étage supérieur, bénéficiant ainsi
de l’éclairage naturel du soleil.
Le dépôt, étalé sur toute la surface
de la parcelle historique (1,7 ha)
pourra accueillir 50 bus supplémentaires,
soit 195 au total. Il sera couvert par
une épaisse dalle de béton offrant
les meilleures conditions de sécurité
et d’isolation acoustique, constituant
un socle commun pour l’ensemble
des constructions du nouveau quartier
et pour un véritable jardin suspendu.
CONSTRUIRE
UNE VIE DE QUARTIER
Créer un quartier entier à partir
d’un atelier et d’une zone de parking
des bus est une ambition qui dépasse
la simple construction de bâtiments
et d’infrastructures. Le projet des Ateliers
Jourdan – Corentin – Issoire, conçu
et développé par le groupe RATP et la Ville
de Paris, réunit tous les ingrédients
pour favoriser une vraie vie de quartier.
Le groupe RATP dispose, à Paris intra-muros, de plusieurs sites
de maintenance et de remisage âgés de plus de 100 ans,
difficilement relocalisables. La Ville de Paris, pour sa part,
doit faire face aux limites de son parc immobilier en matière
de logements sociaux et de logements étudiants, dans un tissu
urbain déjà très dense. Fort de ce constat, la RATP a conclu
avec la Ville de Paris, un protocole d’accord pour créer à Paris,
dans le cadre de la rénovation de ses sites industriels
et à l’horizon 2024, 2 000 logements, dont au moins 50 %
de logements sociaux.
Le centre bus actuel se transforme donc pour s’ouvrir
sur la vie urbaine, en l’incarnant sous sa forme la plus vivante
et diversifiée : le quartier.
Ainsi, différents profils sociaux, usages et rythmes de vie,
sont invités à cohabiter, autour d’un projet commun
et dans des espaces différenciés. D’où le projet de création
de 191 logements sociaux familiaux et 365 logements
étudiants… auxquels s’ajouteront 96 logements privés
en accession à la propriété.
Il s’agit enfin de déployer un environnement architectural
moderne, varié et qualitatif. Dans ce but, 3 cabinets d’architecture
ont été sélectionnés sur concours, s’occupant chacun
d’une partie du projet, et tous ensemble du centre bus RATP.
Ainsi, au final, chaque immeuble affiche sa personnalité,
un style unique et une conception originale, tout en s’intégrant
dans une harmonie d’ensemble. Tout a été pensé pour que
ce nouveau morceau de ville bénéficie d’emblée d’une véritable
« vie de quartier ».
Quel est votre rôle dans le projet ?
J’ai été désigné par la RATP et sa filiale
dédiée au logement social, Logis-Transports,
pour coordonner la conception du projet
et diriger l’ensemble des prestataires
(architectes, bureaux d’études, entreprises
générales…).
Quelle est la difficulté technique
de ce chantier ?
Le plus compliqué est de faire cohabiter
des locaux aux fonctions multiples,
comme un centre bus et une crèche.
Nous devons donc concilier des contraintes
très variées. Par exemple, la structure
standard d’un logement exige un pilier
tous les 6 m, alors que celle d’un centre
bus est d’un poteau tous les 15 m.
Quels sont les enjeux de l’étape à venir ?
Dans la même opération, nous avons
plusieurs chantiers spécifiques :
un centre bus, des logements sociaux,
des logements privés, une résidence
étudiante et des équipements publics,
soit autant d’interlocuteurs différents.
L’enjeu essentiel de la phase
de construction est de coordonner
l’avancée des différents chantiers,
en sachant que chaque évolution
a un impact sur le reste du projet.
TROIS QUESTIONS À VINCENT SOUYRI,
DIRECTEUR DES OPÉRATIONS
Pour en savoir plus
lesateliersjourdan.fr
Rue de la Tombe-Issoire
Rue du Père Corentin
Boulevard Jourdan
Atelier Seraji Architectes & Associés
Atelier Seraji Architectes & Associés
ECDM Emmanuel Combarel Dominique Marrec architectesÉric Lapierre Architecture

LE SAVIEZ-VOUS ?
2014
AVRIL
OCTOBRE
FIN DES TRAVAUX
DE DÉMOLITION
FIN DU COMBLEMENT
DES CARRIÈRES
2015
SEPTEMBRE
FIN DE LA CONSTRUCTION
DES FONDATIONS
2016
FIN DU GROS ŒUVRE
ET LANCEMENT
DES AMÉNAGEMENTS
DÉCEMBRE
2017
SEPTEMBRE
FIN DE LA CONSTRUCTION
ET AMÉNAGEMENT
DU CENTRE BUS
PRINTEMPS
LIVRAISON
DES LOGEMENTS
ET DU CENTRE BUS
LE CENTRE BUS
EST TOUJOURS EN SERVICE !
Pour assurer le service aux voyageurs pendant toute la durée du chantier,
le centre bus de la Porte d’Orléans a été déplacé provisoirement à Bagneux.
Ainsi, aucune des 17 lignes de bus concernées n’est perturbée du fait des travaux.
QUI FAIT QUOI ?
Maîtres d’ouvrage
RATP
Logis-Transports (SA d’HLM,
filiale du groupe RATP),
maître d’ouvrage délégué
SEDP (société d’études
et de développement patrimonial,
filiale du groupe RATP)
Mairie de Paris
Financeurs du logement social
État (préfecture de Paris)
Région Ile-de-France
Ville de Paris
Amallia (collecteur du 1 % logement)
Caisse des dépôts
Maîtres d’oeuvre
Architecte : Éric Lapierre (Atelier ELEX)
Architecte : Nasrine Seraji (Atelier ASAA)
Architectes : Emmanuel Combarel
& Dominique Marrec (Atelier ECDM)
Partenaires
CROUS (gestionnaire de la résidence
universitaire)
Paris Habitat (propriétaire
de 49 logements sociaux familiaux)
Coût total de l’opération (hors foncier) :
145 M¤ dont 48 M¤ pour le centre bus
financés par l’opération immobilière
réalisée en surface.
SUR LE CHANTIER
Conception et réalisation : bdc conseil - Photos : Gérard Rollando, photothèque RATP et Tendance Floue.
Centre bus provisoire à Bagneux