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été décrites, en particulier sur les chromosomes 1p, 9q, 14q et 22q (pertes ou
gains chromosomiques). Le profil d’altération de l’ADN pourrait être différent
selon le stade évolutif de la tumeur (8).
Caractéristiques cliniques
Soixante pour cent environ des tumeurs stromales digestives siègent dans
l'estomac, 25% dans l'intestin grêle (le plus souvent dans l’iléon), 5 à 10%
dans le côlon-rectum (1, 7). Les autres localisations sont rares (œsophage,
pancréas, épiploon et mésentère). Les tumeurs stromales gastro-intestinales
sont initialement asymptomatiques, jusqu’à ce qu’elles deviennent volumi-
neuses ou entraînent une complication. De ce fait, leur découverte fortuite est
relativement fréquente, par exemple lors d’une endoscopie digestive haute. Les
symptômes les plus fréquents sont un saignement digestif (lorsque la tumeur
est ulcérée) ou des douleurs abdominales non spécifiques, plus rarement une
masse palpable. Les autres symptômes possibles sont une anorexie, une
dysphagie, un syndrome obstructif, une perforation, de la fièvre ou un ictère
obstructif (7).
Diagnostic
Le diagnostic de tumeur stromale gastrique peut être évoqué lors d’une endo-
scopie devant une tumeur d’allure sous-muqueuse, parfois ulcérée. Au niveau
du grêle, le diagnostic est souvent fait à un stade plus tardif. Le diagnostic peut
enfin être porté au stade métastatique.
L’écho-endoscopie est le meilleur examen pour caractériser les tumeurs
sous-muqueuses du tractus digestif haut ou du rectum (9). L’aspect écho-endo-
scopique des tumeurs stromales digestives est souvent typique : lésion
hypo-échogène, souvent homogène, développée à partir de la quatrième
couche hypo-échogène, à limites régulières, d’aspect parfois fasciculé. Certains
critères écho-endoscopiques prédictifs de malignité des tumeurs stromales
ont été établis par plusieurs études rétrospectives (10) : la taille de la lésion
(> 3 cm), l'existence d'une nécrose centrale, des contours mal limités, l’envahis-
sement d'organes de voisinage, la présence de zones kystiques intra-tumorales.
En revanche, la présence d’adénopathies est rare.
Le scanner abdominal permet de détecter les tumeurs de grande taille. Si
l’aspect n’est pas spécifique, certaines caractéristiques peuvent être évocatrices
de tumeur stromale. Il s’agit le plus souvent de tumeurs volumineuses, avec un
développement plutôt extraluminal, à rehaussement périphérique, avec un
centre volontiers nécrotique, et peu infiltrantes en périphérie (11). Le scanner
peut aussi révéler un envahissement d’organes de voisinage ou la présence de
métastases hépatiques. L’entéroscopie, l’entéro-scanner et la vidéo-capsule sont
les examens les plus sensibles pour visualiser une tumeur du grêle de petite
Tumeurs rares du tube digestif et du péritoine 245