III. La gestion prévisionnelle des emplois et compétences 1. L’analyse des emplois et des métiers : • Un concept de base : la Qualification • L’Analyse du travail : base de la GRH et GPRH • Examen systématique de toutes les caractéristiques, attributs, responsibilités et exigences spéciales de l’emploi pour préparer le descriptif d’emploi • Schéma de base : 1. Définir la mission/l’activité de l’emploi : les contours de l’emploi 2. Définir le profil de l’emploi : connaissances, savoir-faire, … Traduction de la mission en savoir-faire 3. Définir le profil du titulaire de l’emploi : style individuel Traduction du profil en style, en portait -robot descriptif de poste / emploi / fonction 2. Démarche de base de GP : • L’Analyse prévisionnelle : l’anticipation La gestion des emplois pose une question centrale pour la GRH : celle de l’anticipation GPP, GPE, GAEC : toujours le même schéma : Recherche d’une adéquation des besoins de l’entreprise et des ressources disponibles Il s’agit d’analyser, prévoir et chercher à réduire les écarts pour maintenir une bonne adéquation • Schéma de base 3. Variété des démarches de GPE • Selon le niveau de projection : Quelle visibilité ? Dans quelle mesure est-on capable de faire des projections ? De viser les cibles ? • Selon la taille de la population étudiée : 4. Variété des situations des entreprises face à la GPE • Selon le niveau d’adaptation actuel besoins / ressources • Selon les caractéristiques de l’environnement concurrentiel 5. Différentes conceptions de la GPRH -1- Situation de l’emploi Gestion prévisionnel le des effectifs Gestion prévisionnel le des carrières Gestion prévisionnel le des emplois Gestion prévisionnel le des compétence s Objectif central Théorie sousjacente Managemen t scientifique Instruments caractéristique s Modèles de simulation et d’optimisation Plein emploi Conjuguer satisfaction et efficacité École des relations humaines Plan individuels de carrière Crise de l’emploi Éviter les situations de crise Entreprise citoyenne Répertoire des métiers, carte des emplois Crise de l’emploi Développer Modèle de l’employabil production ité flexible Plein emploi Ajustement s quantitatifs Référentiels des compétences 6. Précautions et critères de réussite d’une GPEC • Précautions à prendre Choisir la population adaptée Choisir un horizon temporel adapté Définir et avoir une structure de poste Identifier des lois d’orientation • • Critères de réussite Un environnement favorable et un contexte facilitant Un responsable GPEC préparé Des outils et des procédures Du temps et des moyens Un processus de changement maîtrisé De la gestion des compétences au management par les compétences • Les "compétences" : révolution ou gadget ? • Origine du développement : • Évolution de l’environnement • Évolution des structures organisationnelles • Qualification et attentes des salariés • La compétence devient le nouveau concept appliqué lorsque les postes s'enrichissent en même temps que leur stabilité et leur durée de vie devient incertaine • Le concept d'un individu occupant un poste n'est plus la meilleure façon de penser en ce qui concerne l'organisation et le management des individus. • Le passage d'une approche de l'organisation et du management fondée sur les postes à une approche fondée sur les compétences est un changement -2- fondamental qui impose de changer pratiquement tous les systèmes de management d'une organisation • Les compétence(s) : c'est quoi ? Niveau stratégique : les compétences fondamentales de l'entreprise (Core Competencies) : les aptitudes essentielles, techniques ou organisationnelles que l'entreprise doit développer pour gagner un avantage concurrentiel Niveau opérationnel : les compétences professionnelles : les aptitudes essentielles que les individus doivent développer pour être efficaces dans leurs fonctions. A CAP 2000 : savoir-faire opérationnel validé Donnadieu (1994) : ensemble de connaissances, de savoir-faire et de comportements structurés en fonction d'un but dans un type donné de situation de travail Leboyer (1993) : synthèse opérationnelle d'aptitudes, de connaissances et de savoir-faire, activement adaptée aux exigences de la situation • Quelle déclinaison opérationnelle ? Au niveau national : le ROME (Répertoire Opérationnel des Métiers et des Emplois) : identification des métiers à partir des compétences de base communes à un ensemble d'activités Au niveau d'un secteur d'activité : l'accord A CAP 2000 : accord précisant les conditions de mise en œuvre d'une "logique compétence" : prendre en compte les connaissances et l'expérience des salariés dans les métiers pratiqués (et non plus les qualifications requises par les postes), créer les conditions de mise en œuvre des compétences par les salariés, en tirer les conséquences : formation, rémunération, … • Intérêt et limites de l'approche : Intérêts : Des repères Une flexibilité et une rapidité d'ajustement Un choix élargi Des bases pour la formation et une reconnaissance Limites : Habitudes, traditions, lourdeur et rigidité Remise en cause des qualifications Difficulté de l’opérationalisation des définitions et fiabilité des évaluations Coûts de l'investissement et des conséquences (rémunération…) IV. Le développement des RH : recrutement, formation et carrière -3- 1. La gestion du processus de recrutement : • Le processus de recrutement : un objectif principal : réduire les risques d'une mauvaise sélection différents acteurs : DRH, N + 1, cabinet recrutement, agence de communication pour l’emploi, collègues… différentes phases : de l’analyse préalable à l’intégration, autour du processus de sélection de candidats • Risques de la sélection : Effet de halo : sur-focalisation sur certains éléments Effet de projection : risque de clonage Effet placebo : une situation anormale modifie le comportement Effet de désirabilité sociale : orientation des comportements des candidats vers une norme crue positive (bluff) Effet d’attente : a-priori … entretien conforte les attentes du recruteur Besoin de multiplier les sources et d’utiliser les outils les plus performants • Performance des outils de recrutement : Fiabilité ou fidélité (précision) : une mesure du même phénomène avec le même instrument conduit au même résultat Validité : lien entre résultats de l’outil de sélection et comportements au travail (capacité de prédiction de l’outil) Pouvoir de discrimination : capacité à identifer des profils types et à différencier Des qualités pratiques : acceptabilité et coût 2. La gestion de la formation professionnelle : • Aspects juridiques : une obligation de financement Origine : loi de 1971 offrir une 2° chance aux salariés afin de leur assurer une promotion sociale obligation de financement de la formation par les entreprises et droit à un congé pour formation pour les salariés obligation de financement des entreprises Pour les entreprises de plus de 10 salariés : obligation de consacrer l’équivalent de 1.55 % de la masse salariale à la formation des salariés. (1.6 % au 1/1/6) 0.4 % pour la formation des jeunes (contrat de professionnalisation), versé à des organismes collecteurs ; 0.25 % pour le droit du salarié à un Congé Individuel de Formation (le CIF), versé à des organismes collecteurs (OPACIF) 0.9 % pour le plan de formation interne, à l'initiative de l'entreprise. L’entreprise devra justifier de ses dépenses auprès de l’administration (déclaration 2483). Pour les entreprises de –moins de 10 salariés : obligation de consacrer l’équivalent de 0.40 % de la masse salariale (0.55 % au 1/1/5). • Pratiques des entreprises : croissance continuelle des taux de contribution : 2.34 % (1986) – 3.34 % (1997) -4- les proportions de masse salariale allouées vont bien au delà du minimum légal multiples organismes de formation : entre 35 000 et 45 000 secteur public : CNAM, CNED, GRETA, FAC dans chaque université secteur para-public : AFPA + services consulaires secteur privé : géants (CEGOS, CESI) + … Mais les inégalités vis-à-vis de la formation sont nombreuses : taille d'entreprise entreprises - de 20 salariés : 1.7 % / 4.7 % dans entreprises + 2000 salariés. 60% des PME consacraient en 2003 juste l’équivalent de 1.5% profite surtout aux plus diplômés … profite principalement aux hommes plutôt qu’aux femmes est développée sous la forme de session de formation moins longues moins qualifiante, c’est-à-dire qui débouche sur un diplôme Beaucoup moins de lien entre formation et promotion : la formation consiste principalement dans l’ajustement des compétences à l'évolution des métiers • Points clés de la réforme « Formation tout au long de la vie » (loi 4 mai 2004) : Intégration de nouveaux collaborateurs : le Contrat de Professionnalisation public : jeunes de – de 26 ans (sans qualification ou souhaitant compléter leur formation initiale) et demandeurs d’emploi de 26 ans et + Forme : CDD, CDI, Contrat de Travail Temporaire Durée : entre 6 et 12 mois Les actions de professionnalisation doivent représenter entre 15 et 25 % de la durée totale du contrat (minimum : 150 heures) Rémunération : 55 à 70 % du SMIC pour jeunes de 16 à 25 ans / 100 % du SMIC pour 26 ans et + Effets : Suppression des contrats de qualification, d’adaptation et d’orientation Exonération de charges patronales URSAFF si – de 26 ans ou 45 ans et + Valorisation des compétences : DIF, VAE et BC le Droit Individuel à la Formation (DIF) Public : Titulaire d’un CDI (1 an) ou d’un CDD (4 mois) Droit acquis : 20 heures / an / salarié, cumulable sur 6 ans. Caractéristiques : S’effectue hors du temps de travail. Mis en œuvre à l’initiative du salarié, avec accord employeur Quand demande, employeur dispose d’un mois pour réponse Si réalisé hors du temps de travail : versement d’une allocation de formation (50% salaire net, exonérée de charges sociales) La Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) Public : salariés avec 3 ans d’expérience, souhaitant valider leurs acquis pour acquérir tout ou partie d’un titre / diplôme/ certification -5- À l’initiative du salarié ou de l’employeur Le Bilan de Compétences (BC) Public : salariés avec 5 ans d’expérience, dont 12 mois dans l’entreprise À l’initiative du salarié ou de l’employeur • Les différents stades de gestion de la formation • Élaboration d'un plan de formation Phase d’investissement : nécessité de mettre en place un outil de gestion central pour la réussite de la politique de formation de l’entreprise : le plan de formation. Un outil de synthèse des choix de l’entreprise sur les moyens affectés l’année suivante au développement des compétences Il consiste, in fine, en la mise en regard, face aux objectifs à atteindre, d’heures et de budgets consacrés à leur traitement. Attention cependant : l’approche de la formation doit : être liée au management global de la performance (y compris organisationnelle) et non réduite à un raisonnement en volume budget/heures prendre en compte les individus (entretiens annuels), les objectifs de l’unité (axe améliorations) et les orientations à plus LT de la direction (stratégie) Le plan s’organise autour de 3 catégories d’actions (4 mai 2004) : Actions d’adaptation au poste de travail : Se déroulent pendant le temps de travail, avec maintien du salaire Actions d’évolution ou de maintien dans l’emploi : Se déroulent pendant le temps de travail, avec maintien du salaire (mais hors décompte d’heures supplémentaires et de repos compensateurs), dans la limite de 50 heures / an Actions de développement des compétences : Se déroulent pendant ou hors temps de travail Si hors du temps de travail : dans la limite de 80 heures / an / salarié et versement d’une allocation formation équivalente à 50 % salaire net • Gestion amont Détermination des besoins : les besoins de formation sont nombreux, mais se concentrent sur l’évolution des compétences et la flexibilité. Parmi les différents besoins, on retrouve : formations obligatoires poursuite des actions engagées formations liées à la stratégie besoins de formation des unités formation à la sécurité formation de l’encadrement autres souhaits personnels de formation : solution par CIF -6- Utilisation d’un cahier des charges dont les grandes étapes concernent l’identification de : Problème à résoudre Population concernée ( taille, niveau, expérience) Résultats attendus et moyens d’évaluation Objectifs opérationnels (compétences à acquérir) Dispositif de formation (durée, forme, pédagogie, …) Éléments de gestion (contraintes temps/budget) Conditions de réussite Pour opérer une organisation du recueil d’information et les arbitrages entre tous les besoins, besoin de suivre un calendrier rigoureux : Mai N : élaboration principes généraux Juin N : transmission des unités et responsables hiérarchiques Septembre N : arbitrage + synthèse besoin + pré-chiffrage Octobre N : élaboration budget prévisionnel Novembre N : présentation Comité d’Entreprise Janvier N + 1 :début de l’exécution Mai N + 1 : 1er bilan d’exécution • Gestion aval L’évaluation de la formation : une étape fondamentale, réalisée sous deux forme : A « chaud » : recueil d’indice de satisfaction A « froid » : évaluation des progrès : Sur la base de grille d’évaluation de l’attendu Et du transfert effectif des acquis en situation de travail ? ? ? … Plus une évaluation d’ensemble : répartition par catégorie % d’évaluation réalisée % où aucune formation durant 3 dernières années … Tendances d’évolution de la formation • Externalisation progressive de la gestion administrative de la formation • Revivification des méthodes • Enjeux de la validation : VAE 3. La gestion des carrières : Carrière : une succession d’emplois Pour gérer les carrières, il faut prendre en compte, pour le présent et le futur : Les besoins de l’entreprise Les attentes exprimées par la salarié Les potentiels individuels L’évolution des RH dans l’entreprise se traduit par différentes formes de mobilité : Verticale Horizontale Géographique Fonctionnelle • La nécessaire adaptation au contexte Entreprise : caractéristiques et orientations -7- Orientations de l’entreprise Critères d’évolution Résultats Réalisation d’objectifs Respects des procédures Respect des règles, réussite examens, ancienneté Loyauté, esprit d’équipe Maintien de l’ambiance Développemen Potentiel t individuel Type de mobilité Moyens Interne et externe Interne Autonomie, délégation Interne Pouvoir, mentors, information interne Interne et externe Entretien d’orientation, bilan professionnel de compétences, formation Règles formalisées, grille, examens, concours Adaptation aux caractéristiques de la population : Nécessité de prendre en compte des groupes distincts pour améliorer la gestion des carrières ex : cadres, jeunes, expatriés, chercheurs, … Adaptation aux caractéristiques individuelles des salariés: Selon les « ancres de carrière » (Schein) : 3 composantes : Talents et capacités auto-perçues Motivations et besoins auto-perçus Attitudes et valeurs auto-perçues Selon les phases de la vie professionnelle des individus : Exploration Formation de base Croissance Crise de milieu de carrière Retrait progressif • Des principes généraux pour une gestion efficace des carrières : Base : l’écoute Chercher à comprendre la réalité des rapports et comportements humains au delà des discours et images stéréotypés Outils : identification des compétences et potentiels Croiser les deux dimensions -8- Faible potentiel Fort potentiel Faible performance Bois mort Réserve Forte performance Piliers Étoile Logique : l’anticipation La gestion des carrières constitue une partie de la GPEC Lien à la visibilité pour construire des hypothèses de carrières Avec l’incertitude, la GC doit s’adapter : » Développer la flexibilité » Encourager la polyvalence » Encourager mobilité interne (horizontale) et externe Avec la logique compétence, on sort du schéma classique (qualification requise / fonction exercée) pour s’appuyer sur les compétences développées par l’individu V Le suivi et le contrôle de la GRH : la « performance RH » Quels effets ? Quelles mesures fiables des effets ? Quel(s) lien(s) entre pratiques de GRH et performances des entreprises ? -9- Comment évaluer la performance RH ? Question universelle mais réponses nombreuses par la diversité des contextes Cadre d’analyse : le positionnement de la fonction RH : 1) Expert administratif 2) Champion des salariés 3) Agent de changement 4) Partenaire stratégique Expert administratif : Gérer efficacement les tâches administratives : Agir comme opérationnel efficace dans l’administration du personnel, en mobilisant moyens humains et matériels avec une productivité exemplaire Qualité et intrants des processus RH : • Effectifs consacrés à la fonction (/ effectifs gérés) • Coûts : charges de perso, dépenses de fonctionnement, … • Service de qualité : ??? Création de valeur et usage comme levier d’efficacité ??? Champions des salariés : Évaluer la satisfaction des « clients internes » : Améliorer les niveaux d’engagement et de compétences, en écoutant et en répondant aux besoins afin de maximiser les contributions Niveau de satisfaction des salariés et outils de rétention : • Enquêtes de satisfaction (internes et/ou externes) • EAA • Quid des intérêts parfois contradictoires : comment être champion de tous les salariés ? ) Partenaire stratégique : Réalisation de la politique générale de l’entreprise, en alignant les pratiques de GRH aux grandes orientations de l’entreprise Traduction des objectifs génériques en objectifs « RH » : • Tableau de bord prospectif RH (HR Scorecard) • Conditions : existence d’une stratégie, formalisée, déclinable pour le DRH et soutien de la DG Agent du changement : créer une organisation renouvelée Transformation des organisations : vérification de faisabilité, identification de conditions de succès, préparation, encouragement, diffusion. DRH : accompagnateur du changement, par l’organisation de formations et de communication interne, mais rarement évaluateur du changement (rôle contradictoire) Missions de la fonction RH et pratiques d’évaluation se doivent d’être développées en cohérence Cadre d’analyse : le contexte et l’outil de GRH : 1) Analyse du contexte : 1) Externe : environnement, marché, … 2) Interne : historique, structure, culture, logique de management - 10 - – Analyse de l’outil de GRH : – Objectifs et enjeux – Dimensions et caractéristiques : collectif / sélectif / indiv, obligatoire / facultatif, quant / quali, formalisé, fixe / évolutif, participatif / imposé, … – Les acteurs : concepteurs et utilisateurs – Cohérences conceptuelle et instrumentale – Causes des dysfonctionnements : paradoxes dans la pratique RH, dans l’outil, dans les rôles des acteurs 1) Préconisations : solutions à argumenter, compte tenu du contexte et des analyses, en prévoyant leurs conséquences et limites - 11 -