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ralentirait encore les formalités pour les compagnies exportant vers les Pays-Bas. Si les autres pays
suivaient cette approche, la charge de travail administratif des compagnies approvisionnant plusieurs
destinations augmenterait considérablement.
13. L'intervenant a noté que seulement 4 pour cent du bois consommé aux Pays-Bas était certifié
par le Forest Stewardship Council. Si le projet devait être adopté sans modifications substantielles, la
majeure partie du bois importée aux Pays-Bas porterait une étiquette rouge indiquant qu'il provient de
forêts gérées de manière non durable. L'image désastreuse ainsi attribuée aux produits forestiers
pourrait dissuader d'utiliser du bois ou encourager sa substitution par d'autres matériaux. Cette loi ne
permettrait pas nécessairement de lutter contre la déforestation dans les pays en développement et ne
saurait produire une incitation économique en faveur d'une bonne gestion des forêts. Elle imposerait
une obligation de certifier sans tenir compte du renforcement des capacités qui pourrait se révéler
nécessaire pour élaborer un régime de certification adapté aux circonstances locales et le mettre en
place. Elle serait discriminatoire envers les pays en développement dans l'impossibilité de faire
certifier leurs produits et entraînerait une perte d'accès au marché préjudiciable à leurs économies.
Elle ne favoriserait pas le choix éclairé du consommateur car la marque ne lui permettrait pas de
distinguer le "bon" du "mauvais" bois. L'étiquette indiquerait uniquement qu'une certification
officielle a été obtenue, sans tenir compte du fait que des produits du bois peuvent être fabriqués de
manière durable sans être certifiés. L'intervenant a noté qu'il existait un certain nombre de méthodes
adaptées aux circonstances nationales ou régionales particulières pour promouvoir la gestion durable
des forêts; la certification n'était que l'une d'elles. De nombreux gouvernements, y compris celui du
Canada, avaient établi des règlements destinés à assurer de bonnes pratiques en matière de gestion
forestière. Les autres voies possibles étaient la signature d'accords multilatéraux et le renforcement
des capacités des pays en développement. Tout en approuvant la certification facultative, il était
conscient que son efficacité n'était toujours pas démontrée et reconnaissait qu'il ne s'agissait pas de la
seule façon de promouvoir la gestion durable des ressources forestières. La certification obligatoire
constituait une approche simpliste de la question, mais pour les raisons exposées ci-dessus, il estimait
qu'elle aurait des effets contraires au but recherché.
14. La représentante de la Malaisie, s'exprimant au nom des pays de l'ANASE, a déclaré partager
les préoccupations du Canada à propos de l'incompatibilité de l'initiative néerlandaise avec les
objectifs de l'OMC, et en particulier avec l'article 2.2 de l'Accord OTC. La législation proposée aurait
des conséquences graves pour le commerce, et en particulier pour les exportations de bois des pays en
développement. L'intervenante a réitéré les préoccupations exprimées au cours des réunions
précédentes par les pays de l'ANASE au sujet de ce projet de loi, et elle est convenue que des
solutions multilatérales aux questions d'étiquetage seraient préférables à des mesures commerciales
restrictives et unilatérales. Elle a exhorté les autorités néerlandaises à reconsidérer ce projet de loi et
à le retirer.
15. Le représentant des Communautés européennes a informé le Comité de ce que le projet de loi
en question était en cours d'élaboration et qu'il devait être débattu par le Sénat néerlandais. Le Sénat
avait demandé que le gouvernement formule son opinion avant d'examiner la proposition. En général,
à l'issue du processus législatif, après la procédure d'adoption par le Sénat, le gouvernement pourrait
décider de contresigner le projet, ou de ne pas le faire. L'intervenant a souligné le fait que ce projet
avait été proposé par un seul membre du parlement, dans le but de le soumettre au gouvernement
hollandais, qui devrait l'examiner après l'été. Il ferait part des observations adressées par les Membres
aux autorités néerlandaises pour qu'elles les considèrent.
16. Le représentant du Canada a rappelé que lors de la dernière réunion, sa délégation s'était dite
préoccupée par la nature potentiellement restrictive pour le commerce d'une proposition d'initiative
belge relative à l'étiquetage, destinée à promouvoir la production socialement responsable (notifiée le
16 janvier 2001 – G/TBT/N/BEL/2). Il a noté que les dispositions du projet, bien que d'application