Les consommateurs face à l`étiquette

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Les consommateurs face à l’étiquette
L’étiquetage suscite des réactions mitigées chez les consommateurs français. Ils le
lisent, mais de manière partielle et irrégulière. Ils trouvent les informations trop
nombreuses, compliquées, difficiles à lire. Ils leur accordent aussi une confiance
relative. En même temps, ils souhaiteraient des éclaircissements, notamment des
garanties environnementales. Surtout, ils ont besoin d’informations simples et
compréhensibles, qui puissent les rassurer et les guider dans leurs choix
alimentaires.
Les infos sur les emballages ? Elles semblent bien nécessaires, estime une récente enquête
TNS-Sofres*. Les Français – ce n’est sans doute pas un défaut – considèrent que bien
manger, c’est avoir du plaisir, pour soi-même et avec les autres. Ils savent aussi que bien
manger, c’est manger équilibré, sain et varié. Mais 47 % d’entre eux sont quand même en
surpoids ou obèses. Et 56 % disent qu’ils mangent plus que nécessaire.
Des connaissances en nutrition à améliorer
En même temps, ils ne connaissent pas très bien les repères de consommation du
Programme national nutrition santé (PNNS). Pour les fruits et légumes, pas de problème : 83
% ont intégré l’idée des « 5 par jour ». Pour les produits laitiers, le score est nettement moins
bon : seulement 40 % savent qu’il est recommandé d’en consommer 3 par jour. Pour la
viande, le poisson, les œufs, les fréquences de consommation sont aussi assez mal
connues.
De même, 9 Français sur 10 croient connaître les nutriments : glucides, lipides, protéines…
Mais quand il s’agit de les attribuer aux aliments correspondants (sucre, produits céréaliers,
légumes secs, fruits et légumes, huiles et corps gras divers, viande, poisson ou œufs…), ils
ne sont plus que 4 ou 5 sur 10 à faire des réponses précises et exactes.
Quant à la qualité des produits alimentaires, 3 Français sur 4 lui font plutôt confiance. Mais
ce n’est pas une confiance aveugle. Et elle a tendance à être en baisse. Par le biais des
informations présentes sur l’étiquetage, les consommateurs cherchent des preuves tangibles
pour se rassurer. Ils sont soucieux de l’origine des denrées, de leur composition, de leurs
labels de qualité. Pour ce qui est de la sécurité alimentaire, les informations données sur les
étiquettes obtiennent les moins bons scores de satisfaction. Bref, le consommateur souhaite
un étiquetage compréhensible et une meilleure traçabilité des produits.
Des infos difficiles à lire, à comprendre, et trop nombreuses…
Pourtant, à l’heure actuelle, il est loin de lire complètement les informations présentes sur les
emballages. Environ 8 Français sur 10 s’informent, souvent lors du premier achat du produit.
Et 7 sur 10 lors de son utilisation, pour les conseils de préparation et de consommation. Mais
un consommateur sur trois avoue ne lire les étiquettes que de temps en temps. On lit
surtout, dans 70 % des cas, la liste des ingrédients, notamment les additifs et
conservateurs… Dans un peu plus de 50 % des cas, la composition : légumes, viande, etc.
Et dans un peu plus de 40 % des cas, les informations nutritionnelles…
Et en définitive, seul un Français sur deux est convaincu de l’utilité des informations
proposées sur les emballages. Le lecteur bien disposé y trouve une aide pour le choix
d’aliments meilleurs, pour manger plus sain, pour connaître les ingrédients utilisés.
Toutefois, les informations sont jugées en majorité difficiles à lire, à comprendre, et trop
nombreuses.
Le souci de l’environnement
Un souci particulier perce de plus en plus : celui de l’environnement. Seulement un Français
sur deux, là encore, accorde confiance aux informations des fabricants sur les performances
environnementales de leurs produits. Et à peine 4 sur 10 pensent que les informations sur
l’emballage permettent de connaître l’impact environnemental d’un produit. Sur l’étiquetage
en rapport avec l’environnement, le mécontentement semble général.
Les informations nutritionnelles, de leur côté, restent trop peu exploitées par le
consommateur. Pourtant, quand elles le sont, elles se révèlent utiles. Un des problèmes mis
à jour est celui du temps de lecture : en moyenne 25 à 100 millisecondes. Pas de doute : il
faut sans doute améliorer les étiquettes ! En même temps que la motivation et l’attention du
consommateur. Un programme à mener en parallèle : tout progrès d’un côté ne pourra que
profiter à l’autre… (Nutrinews hebdo)
Grelot-Girard P (TNS-SOFRES). « Comportements et perception des consommateurs à l’égard
des étiquettes nutritionnelles et environnementales ». Journées Aliments et Santé, La Rochelle,
18-19 juin 2014.
L’étiquetage nutritionnel : mise en conformité progressive
Le règlement européen sur l’information du consommateur s’appliquera en décembre 2016.
Quant à l’étiquetage nutritionnel déjà pratiqué de façon volontaire par certaines entreprises, il
devra respecter le règlement dès décembre 2014. Les 7 mentions obligatoires sur les
emballages des produits pré-emballés sont la valeur énergétique, les graisses, les acides
gras saturés, les glucides, les sucres, les protéines et le sel.
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