Projet de nouvelle « Les mots pour le die » - Collectif « Nos différences nous rassemblent »
Chapitre 16 – Etape 3
En rentrant de l’école, mon baluchon était prêt, mais je me posais plusieurs questions : devrais-je
vraiment partir ? Qu’allait-il m’arriver ? Est-ce que je faisais le bon choix ? Allais-je manquer à papa et
maman ? Garderaient-ils le même amour pour moi ? Comme tu le vois, j’étais assaillie par le doute.
Je fis alors un dernier tour dans mon village, le cœur lourd. En voyant mon école, je me suis assise
sous le baobab que j’aimais bien et qui abritait nos jeux, les larmes aux yeux. Les interminables parties
d’awalee et la marelle tracée dans le sable égayaient nos récréations. Je pensais à mes amis, à tout ce que
j’allais perdre. J’avais une pensée pour ma meilleure copine, Kenza et je sentis alors la première larme
couler sur ma joue. Sur le chemin du retour, à travers les bambous, je vis le soleil couchant se refléter sur
le ruisseau : je ne le reverrai sûrement jamais.
De retour à la maison, je fis comme si de rien n’était, mais au fond de moi, j’étais triste. Je suis
allé puiser de l’eau au puits du village pour faire bouillir le mil, j’avais sur moi une gourde en cuir que
j’ai remplie en prévision de ma fuite.
- Tes parents ont-ils eu un doute ? remarqua Théophile un peu intrigué.
- Oui, ma mère m’a demandé si je lui cachais quelque chose, parce que je restais muette durant toute
la soirée. Je lui répondis que j’étais seulement fatiguée, avec quelques remords car je n’aime pas mentir.
J’ai fait semblant d’aller me coucher et j’ai fini par m’endormir. Au beau milieu de la nuit, je me
suis réveillée surprise de m’être assoupie. Je supposais que mes parents dormaient, j’en ai profité pour
leur emprunter de l’argent…
- Emprunter ? Tu en es sûre ? Ce n’était pas plutôt volé, par hasard ?
- Oui, je l’ai volé, mais je n’avais pas d’autre solution, ce n’était pas si facile ! En plus, au moindre
bruit, ma maman se réveille : je devais être discrète, j’avais une peur bleue de me faire surprendre. Je ne
me sentis soulagée qu’une fois sortie de la maison.
C’était une nuit de pleine lune, très bruyante. Le bruit des ailes d’insectes nocturnes me donnait des
frissons dans le dos. J’étais effrayée et tellement en colère contre mes parents que j’avais envie de hurler,
j’étais au fond du gouffre. Pour me rassurer, je serrai le collier de cauris porte-bonheur offert par mon
grand-père à l’occasion de ma naissance et qui ne me quittait jamais. Ce geste me calma rapidement.
Déterminée, sans un regard en arrière, je m’enfonçais dans la nuit.
Commentaires coordonnateur :
Vous êtes presque au bout ! Encore quelques petits détails... et j’envoie votre texte à Pierre-Marie
Beaude.
« Je suis allé puiser de l’eau au puits du village » le verbe puiser est intéressant mais puiser au
puits cela fait un peu répétition !
« -Tes parents ont-ils eu un doute ? remarqua Théophile un peu intrigué. » le verbe du discours ne
me semble pas très bien choisi puisqu’il ne s’agit pas d’une remarque mais d’une question !
Je reprends la remarque du commentaire précédent : Votre texte étant un peu court je vous
propose de rajouter une ou deux images de ce que faisait Tombong avec bonheur dans sa classe
après cette phrase : « En voyant mon école, je me suis assise sous le baobab que j’aimais bien et
qui abritait nos jeux, les larmes aux yeux. » Vous avez rajoutez une belle phrase sur les jeux de
récréations... mais Tombong aime aussi les activités scolaires ! Pourriez-vous rajouter une phrase
sur ce type d’activités ? Pour vous aider, je vous envoie ci-dessous 2 photos prises lors de mes
visites de classes avec Aide et Action...