Projet de nouvelle « Les mots pour le die » - Collectif « Nos différences nous rasssemblent »
Chapitre 16 – Etape 2
En rentrant de l’école, mon baluchon était prêt, mais je me posais plusieurs questions : devrais-je
vraiment partir ? Qu’allait-il m’arriver ? Est-ce que je faisais le bon choix ? Allais-je manquer à papa et
maman ? Garderaient-ils le même amour pour moi ? Comme tu le vois, j’étais assaillie par le doute.
Je fis alors un dernier tour dans mon village, le cœur lourd. En voyant mon école, je me suis assise
sous le baobab que j’aimais bien et qui abritait nos jeux, les larmes aux yeux. Je pensais à mes amis, à
tout ce que j’allais perdre. J’avais une pensée pour ma meilleure copine, Kenza et je sentis alors la
première larme couler sur ma joue. Sur le chemin du retour, à travers les bambous, je vis le soleil
couchant se refléter sur le ruisseau : je ne le reverrai sûrement jamais.
De retour à la maison, je fis comme si de rien n’était, mais au fond de moi, j’étais triste. Je suis
allé puiser de l’eau pour faire cuire le mil au puits du village, j’avais sur moi une gourde en cuir que j’ai
remplie en prévision de ma fuite.
- Tes parents ont-ils eu un doute ?
- Oui, ma mère m’a demandé si je lui cachais quelque chose, parce que je restais muette durant toute
la soirée. Je lui répondis que j’étais seulement fatiguée, avec quelques remords car je n’aime pas mentir.
J’ai fait semblant d’aller me coucher et j’ai fini par m’endormir. Au beau milieu de la nuit, je me
suis réveillée surprise de m’être assoupie. Je supposais que mes parents dormaient, j’en ai profité pour
leur emprunter de l’argent…
- Emprunter ? Tu en es sûre ? C’était pas plutôt volé, par hasard ?
- Oui, je l’ai volé, mais je n’avais pas d’autre solution, ce n’était pas si facile ! En plus, au moindre
bruit, ma maman se réveille : je devais être discrète, j’avais une peur bleue de me faire surprendre. Je ne
me sentis soulagée qu’une fois sortie de la maison.
C’était une nuit de pleine lune, très bruyante. Le bruit des ailes d’insectes nocturnes me donnait des
frissons dans le dos. J’étais effrayée et tellement en colère contre mes parents que j’avais envie de hurler,
j’étais au fond du gouffre. Pour me rassurer, je sortis ma poupée fétiche qui me calma rapidement.
Déterminée, sans un regard en arrière, je m’enfonçais dans la nuit.
Commentaires coordonnateur :
Votre texte a considérablement évolué ! Il est quasiment parfait. Bravo.
Juste quelques petits détails : je vous propose lors de la première prise de parole de Théophile de
rappeler qu’il s’agit de lui en utilisant un verbe introduisant le discours (si possible plus original
que dire !). Je vous envoie en pièce jointe un petit exercice pour travailler sur ce genre de verbe...
« Je suis allé puiser de l’eau pour faire cuire le mil au puits du village » la construction de cette
phrase est peut être à revoir... on a l’impression qu’elle va cuire le mil au puits du village ! De
plus, l’eau ne sert pas directement à faire cuire mais plutôt à ...
« C’était pas plutôt volé, par hasard ? » à l’écrit il vaut mieux utiliser la double marque de la
négation...
Conformément à la demande de la classe de St-Sulpice qui avait besoin d’un objet fétiche, vous
l’avez introduit dans votre texte... parfait !
Votre texte étant un peu court je vous propose de rajouter une ou deux images de ce que faisait
Tombong avec bonheur dans sa classe après cette phrase : « En voyant mon école, je me suis
assise sous le baobab que j’aimais bien et qui abritait nos jeux, les larmes aux yeux. »
Encore bravo, compte tenu de votre super travail, je ne serais pas étonné que votre prochaine
production soit directement l’étape 4 à envoyer à Pierre-Marie Beaude...