
TOUT SUR LA CORRECTION DE LA VUE AU LASER
© Rogers Media 2004. Publié dans Châtelaine de juin 2004.
Question : «Je songe à subir une intervention au laser pour corriger ma myopie. Y a-t-il des risques ? Qui est un
bon candidat ? Est-ce coûteux ?»
Réponse de Francine Mathieu-Milaire, médecin ophtalmologiste, présidente de l’Association des médecins
ophtalmologiste du Québec.: Les interventions au laser, pratiquées au Québec depuis 1990, donnent
généralement de très bons résultats et on ne cesse de les perfectionner. On détermine la technique à utiliser en
fonction des besoins du patient.
Les opérations les plus courantes visent à corriger les troubles optiques : myopie, hypermétropie, presbytie et
astigmatisme. C’est la myopie, qui touche près de 40 % de la population, qui suscite le plus d’interventions.
Ces opérations ont pour but de rectifier la courbure de la cornée. Elles ne sont pas couvertes par la Régie de
l’assurance maladie parce qu’on y a recours simplement pour éviter de porter des lunettes ou des verres de
contact. Pour cette raison, elles sont très populaires dans le monde du sport et du spectacle. Cependant, les
opérations effectuées pour des raisons médicales, en cas de glaucome ou d’atteinte de la rétine chez un patient
diabétique, par exemple, sont gratuites.
Toute opération chirurgicale comporte des risques de complication mais, pour ce type d’intervention, ils sont
faibles (moins de 1 %). Si complication il y a, il s’agira le plus souvent d’une infection ou d’un problème de
cicatrisation ; il faudra peut-être une retouche, mais normalement il n’y aura pas de conséquences graves à long
terme. On a rapporté quelques cas de cécité, mais ils sont exceptionnels.
On ne pratique pas d’intervention au laser chez les personnes de moins de 18 ans – pas avant
25 ans, parfois – parce que l’œil n’a pas fini de se modifier ; on attend que l’ordonnance des lunettes soit stable
depuis quelque temps. Une personne qui subit une opération pour corriger sa myopie sera sans doute obligée de
porter des lunettes pour voir de près quand elle deviendra presbyte après 40 ans.
Elle pourra alors opter pour la monovision (après l’avoir testée avec des verres de contact), c’est-à-dire que l’un
de ses yeux sera opéré pour voir de près, et l’autre pour voir de loin. Généralement, après l’intervention, on voit
beaucoup mieux que l’on voyait sans lunettes, mais pas tout à fait aussi bien qu’avec des verres de contact.
Quatre pour cent des patients éprouvent un peu de difficulté dans la pénombre, mais ils s’adaptent
habituellement sans problème.
Contre-indications
Vous présentez un certain risque si vous souffrez de diabète, si vous êtes atteinte d’herpès buccal (feu sauvage) –
à cause du risque d’infection herpétique à l’œil – ou si vous avez les yeux secs à cause de votre âge ou de
certaines maladies comme l’arthrite. Cependant, il ne s’agit pas de contre-indications absolues, et il est rare
qu’on refuse de pratiquer l’intervention. La chose à retenir : il est essentiel de se faire examiner au préalable par
un médecin ophtalmologiste, qui déterminera si votre cornée est saine.
Autre point : vérifiez ce qui est inclus dans le forfait. On assiste actuellement à une guerre des prix. Les
publicités offrent l’intervention pour un montant variant entre 500 $ et 1 000 $ par œil. Demandez si cela
comprend l’examen par un ophtalmologiste, le suivi et les retouches, au besoin. Il n’est pas mauvais de solliciter
un second avis. On recommande de faire corriger un œil à la fois, histoire de vous assurer de bien vous adapter et
que la cicatrisation s’effectue sans problème.
Propos recueillis par Véronique Robert.