15/05/2017 Santé: Prisées, les opérations de la vue ne sont pas sans risque - News Savoirs: Santé - 24heures.ch
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Les myopes, astigmates, hypermétropes et mêmes les presbytes peuvent ainsi se
passer de lunettes, pour autant que leur cornée soit une bonne candidate au
laser. En octobre 2014, Marc se rend dans un centre de la région. «Je devais être
opéré par lasik, mais au dernier moment, on m’a proposé une PRK (lire ci-
dessous) en raison de mes arcades sourcilières proéminentes.» Un mois après
l’opération, Marc ne voit toujours pas net, sa vue semble s’être détériorée. Il ne
parvient même plus à travailler.
Après plusieurs mois de rendez-vous médicaux, il consulte un autre chirurgien.
Le verdict tombe: ses yeux ont subi un décentrement. La PRK n’a donc pas
travaillé là où elle aurait dû sur la cornée, mais quelques millimètres à côté.
Malchance ou défaillance technique? Marc n’a pas les réponses, mais compte sur
une action en justice pour faire la lumière sur ce qui s’est passé lors de
l’intervention. Grâce à une deuxième opération survenue l’an passé, le jeune
homme revoit. Son œil droit peut se passer de correction, mais le gauche a
toujours besoin d’une lentille.
Le cas de Marc est extrêmement rare, à en croire les nombreux ophtalmologues
interrogés à ce sujet. Le Dr Auguste Chiou, spécialiste en chirurgie
ophtalmologique à Lausanne, explique: «Le problème de décentrement du
traitement a quasi disparu avec les machines modernes pourvues d’un eye-
tracker.» Un système qui traque les mouvements de la pupille et qui arrête le
traitement si celle-ci bouge trop.
Le Dr François Majo, médecin au Centre ophtalmologique de la gare, précise:
«Les traitements au laser de la cornée nécessitent la collaboration du patient.
Celui-ci doit impérativement pouvoir fixer une lumière cible durant le
traitement laser pour qu’il soit optimum. Des caméras suivent les mouvements
oculaires pendant l’intervention et stoppent la procédure si ceux-ci sont trop
importants. Ce système de suivi, ou eye-tracker, limite les risques de
décentrement.»
Les complications graves sont exceptionnelles, mais ne sont pas exclues. En
vingt ans de pratique de chirurgie réfractive, le Dr François Majo n’a été
confronté qu’à trois cas d’infections après une PRK. «Ces cas m’ont fait changer
ma pratique, le suivi est journalier durant les trois jours qui suivent l’opération,
ce qui permet d’adapter la prise en charge au moindre doute. De plus, j’utilise
désormais un antibiotique à plus large spectre pour éviter ce type de
complications», explique le spécialiste qui opère entre 10 à 15 yeux par semaine
dans le centre lausannois ouvert en septembre 2015.
Le Dr Federico Mossa, du Centre de microchirurgie oculaire de Saint-Loup, a été
confronté à un seul cas d’infection post-PRK en vingt-cinq ans d’activité: «Grâce
aux nouveaux lasers que nous utilisons, les complications sont extrêmement
rares. Les outils modernes sont moins agressifs pour les yeux.»
Avec la technique du lasik, le problème le plus courant est une mauvaise
découpe du volet cornéen (ou lamelle). «Cela arrive si le laser est mal
positionné. Il faut alors savoir réagir très vite, explique le Dr Jean-Jacques
Chaubard, ophtalmologue au Centre ophtalmologique de Nyon. Par ailleurs, si la
cornée n’est pas suffisamment séchée pendant l’opération, le laser ne parvient
pas à faire correctement son travail et cela peut aboutir à un traitement
asymétrique. Ces erreurs sont souvent imputées à des chirurgiens peu
expérimentés.» A Nyon, le centre du Dr Chaubard traite entre 800 et 1000 yeux
par an. Et de préciser que les problèmes liés à la chirurgie réfractive ne
surviennent que dans 0,1 cas sur 100.
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