Le marché mondial des MPV est en plein essor : aujourd’hui estimé à 7,8 milliards de dollars
(34 % du marché des protéines), il devrait atteindre 11 milliards de dollars d’ici 2018, soit
une croissance de 57 %6. Il faut dire que leurs avantages sont nombreux : les MPV permettent
d’améliorer la qualité nutritionnelle des produits, mais aussi leurs qualités organoleptiques et
leur impact environnemental.
Disponibles sous trois principales formes (farines, concentrats, isolats), elles sont facilement
intégrées dans diverses catégories d’aliments, de la boulangerie à la charcuterie, en passant
par les sauces et plats préparés. Le nombre d’aliments contenant des protéines végétales a
d’ailleurs progressé de 36 % entre 2011 et 20137. Et pour nourrir ce marché, les innovations
sont nombreuses tant sur le plan de la forme que de l’origine.
Ingredion propose par exemple pas moins de 10 nouvelles farines végétales élaborées à partir
de féverole, pois chiche, lentilles et pois jaunes. La nouvelle gamme offrira des solutions
allant de 25 % de protéines (pour la farine de féverole) à 50 - 60 % pour les concentrés.
De son côté, Glanbia a lancé HarvestPro™ sur le marché américain, une nouvelle gamme de
protéines végétales issues de graines de lin et de chia. Les produits contiennent 50 à 60 %
de protéines et sont disponibles sous deux formes : en poudre et en chips (crisps) pour
s’adapter aux applications désirées et apporter de nouvelles textures et saveurs.
Les superplantes, de plus en plus présentes dans les tendances ingrédients actuelles,
pourraient également bien répondre à la demande grandissante d’ingrédients protéinés. Dans
ce domaine, le chanvre et la moringa tirent leur épingle du jeu grâce à une composition en
protéines plus qu’intéressante. En effet, le chanvre, en plus de contenir entre 20 et 30 % de
protéines, contient les acides aminés essentiels dans des proportions proches de celles
recommandées par les autorités. Des produits à base de graines de chanvre existent déjà sur
le marché agroalimentaire, plus particulièrement aux Etats-Unis. Autre superplante au
potentiel intéressant, la moringa est une plante d’origine indienne dont les feuilles sont
consommées, entre autres, pour leur richesse en protéines (35 g de protéines pour 100 g de
poudre de feuilles de moringa). Elle est d’ailleurs utilisée dans des régions sous développées
pour lutter contre la dénutrition. Garuda Naturals est l’un des principaux fournisseurs africains
de cette source innovante de protéines.
L’image classique des céréales et légumineuses est bel et bien finie, les MPV se renouvellent
et se diversifient. Les « super graines » et les « superplantes », à l’image novatrice et à la
notoriété croissante, annoncent une nouvelle ère pour les MPV.
2. Les microalgues
Pouvant renfermer une quantité non négligeable de protéines (parmi d’autres nutriments), les
microalgues sont des microorganismes de plus en plus utilisés pour leurs qualités
nutritionnelles. La spiruline et la chlorelle, les microalgues jusqu’ici les plus connues, peuvent
contenir entre 55 et 70 % de protéines.
Bien qu’extrêmement développée dans les sociétés asiatiques, leur utilisation restait
anecdotique et peu valorisée dans les cultures occidentales du fait d’habitudes alimentaires
très différentes. Cependant, ayant compris leurs qualités nutritionnelles et environnementales,
de nombreux acteurs du monde de l’ingrédient ont décidé d’investir dans ces nouvelles
sources de protéines.
Roquette a lancé dernièrement la gamme de farines de chlorelle Algility™, qui contient trois
références (Algility™ HL, Algility™ HP et Algility™ Chlorella) qui améliorent le profil nutritionnel
des produits auxquels elles peuvent être incorporées. De la même façon, l’américain
Solazyme propose également des ingrédients alimentaires à base de microalgues sous la
marque AlgaVia™.