en [v] aux vers 3 et 4 : « Souvenez-vous qu’à mon âge/ Vous ne vaudrez guère
mieux ».
- L’emploi du futur (« vous ne vaudrez », « il saura faner », « vous serez ce que je
suis », « seront usés », « vous ne passerez ») exprime la certitude inéluctable de la
vieillesse à venir, de la destruction de la beauté par le temps.
- Temps en fonction Sujet dans les phrases : « le temps se plaît… » « Il saura faner vos
roses » « Le même cours des planètes règle… » Il veut faire sentir à Marquise son
impuissance face à l’action du temps tout-puissant.
- Double allitération [p]+[l] : « Le temps aux plus belles choses / Se plaît à faire un
affront » met en parallèle « belles choses » et l’ « affront » qui leur sera fait fait
sonner cette phrase comme une menace. Idem pour l’allitération en [s] vers 10 à 12,
en [z] vers 1-2, 29. (s,z : consonnes sifflantes)
- Il ose établir un parallèle entre eux, malgré les 27 ans d’écart (alors que d’habitude
dans une déclaration d’amour on évoque la personne aimée comme unique et comme
bien supérieure au locuteur) :
parallélisme de construction : « Il saura faner vos roses/ Comme il a ridé mon front »,
renforcé par un parallélisme rythmique 5/2//5/2 + la rime interne « faner »/ »ridé » +
allitération en [f] + récurrence du « il ».
Termes qui insistent sur l’ identité de leurs sorts : adjectif possessif « nos jours et nos
nuits », adjectif indéfini « le même cours des planètes » + exploitation de la polysémie du
mot « charmes » employé (en 1er) pour lui dans son sens étymologique (pouvoir magique) et
en 2nd pour elle (mais seulement sous la forme d’un pronom) dans le sens d’attraits physiques.
Chiasme « On m’a vu ce que vous êtes ;
Vous serez ce que je suis » (noter le parallélisme rythmique 3/4)
Il en profite même pour euphémiser sa propre vieillesse : Il qualifie ses traits d’ « un peu
vieux » (la synérèse permet de passer plus vite sur ce problème d’âge).
Les apostrophes « Marquise », (vers 1) « belle Marquise » (vers 39) semblent à cause de
toute cette agressivité des qualifications ironiques suggérant que ce titre, qui n’est qu’un titre
d’actrice, est en outre totalement dérisoire face au titre de poète. Agressivité d’ailleurs
soulignée par le rythme du vers 1 (2/5) qui se distingue du rythme plus équilibré des vers 2 à
4 (4/3) : l’interpellation « Marquise », en tête de poème n’en paraît que plus brutale.
II. Comment le poète parle-t-il de lui ?
Autoportrait valorisant son pouvoir de poète :
- quelques termes pourraient laisser croire à une certaine modestie…
« J’ai quelques* charmes qui sont assez* éclatants », choix du conditionnel dans « [mes
charmes] pourraient bien durer encore », « où j’aurai quelque* crédit » (adjectif indéfini
au singulier sens de « un peu de »), il dit aussi « n’avoir pas trop* d’alarmes / De ces
ravages du temps »