Environnement d’apprentissage et technologie de l’information et des communications
3 Hiver 2017 - Pr. E. Duplàa
être commercialisé. Voyez les arguments de vente : paramétrage à volonté, suivi qualitatif, notes
détaillée, etc. Tout cela automatiquement, par intelligence artificielle. Tous ces plus cognitivistes sont là
pour faire des diagnostics et des parcours d’apprentissage automatiquement personnalisés, ce qui est le
premier but de l’apprentissage cognitiviste avec les technologies.
Diapositive 6.
Enfin, dernier exemple à propos des langues avec le logiciel commercial Gymglish. Tous les jours, vous
recevez des exercices personnalisés en anglais, puis une correction automatique. Vos traces permettent
de vous soumettre de nouveaux exercices, le lendemain, adaptés à votre apprentissage. Encore ici, vous
voyez la trace du cognitivisme dans la particularisation des parcours de manière automatique.
Dans tous ces exemples, on voit bien la force du cognitivisme, mais on voit aussi ses limites : aucune
prise en compte des dimensions non cognitives, comme l’affect, les émotions ou la dimension sociale de
la connaissance. On ne prend pas en compte le contexte de l’élève pendant qu’il apprend devant son
ordinateur, même si les logiciels tentent de s’adapter à l’apprentissage de chaque élève.
Le cognitivisme – Ergonomie des interfaces.
Diapositive 1.
L’ergonomie est un des domaines qui a le plus bénéficié de la psychologie cognitive, car l’entrée dans la
boite noire a permis d’adapter de mieux en mieux la composition des bureaux, des écrans et des
interfaces.
Diapositive 2.
Au départ, l’ergonomie concerne l’organisation du poste de travail, au sens large. Le mot vient du grec
Ergon, le travail, et Nomos, la règle. Il s’agit donc d’étudier comment adapter au mieux, dans une usine,
dans un bureau ou autre, l’environnement au travailleur et à la tâche qu’il a à accomplir. Avec la
psychologie cognitive est née l’ergonomie cognitive, qui allait plus spécifiquement à l’adaptation du
poste de travail non plus à l’ensemble du corps, mais à tout ce qui touchait les fonctions mentales :
organisation des fonctions des machines à écrire, forme et fonctions de la souris d’ordinateur,
organisation du système d’opération, etc. L’entreprise Windows a été une des plus importantes dans le
domaine, en proposant un ordinateur non plus organiser directement sur la mémoire machine, mais
avec l’intermédiaire des fenêtres (windows) qui permettait une meilleure gestion cognitive. Enfin,
l’ergonomie logicielle, ou des interfaces, est celle qui s’occupe de l’organisation des documents et des
logiciels ou applications comme on les voit à l’écran.
Diapositive 3.
L’ergonomie est toujours associée à l’utilisabilité du système. Il s’agit du « comment » utiliser un outil.
C’est différent de l’utilité, qui est en lien avec le « pourquoi » utiliser l’outil. Par exemple, si je dois faire
un calcul mathématique (utilité), je dois savoir comment utiliser une calculatrice (utilisabilité) pour faire
le calcul. L’idéal est que vos documents ou applications soient si ergonomiques que vous n’ayez jamais
besoin de produire de documentation sur le « comment utiliser tel ou tel logiciel ».
L’ergonomie n’est pas une science, car elle est l’art de s’adapter aux particularités cognitives des
utilisateurs et elle n’est jamais vraie partout et tout le temps, il y a toujours des particularités. Par
exemple, en occident où on lit de gauche à droite, vous organiserez vos écrans selon une activité qui va
de haut en bas et de gauche à droite. Le bouton retour sera par exemple à gauche et le bouton suivant à
droite. Mais ce ne sera pas pareil dans un pays arabe, où on lit de droite à gauche, ou encore au Japon.
L’ergonomie n’est pas une science donc, cependant ses règles sont issues de plusieurs expériences de
psychologie cognitive en laboratoire, comme par exemple les critères de Bastien et Scapin.