Impact des TIC en éducation
2 Hiver 2017 - Pr. E. Duplàa
Diapositive 4.
Derrière l’apprentissage cognitiviste, il y a plusieurs éléments forts. En premier, les concepts clés : les
représentations, qui peuvent être par exemple dynamiques, individuelles ou sociales ; les modèles, car si
le béhaviorisme refuser d’entrer dans la boite noire, le cognitivisme se fonde là-dessus en tentant de
modéliser l’élève, tant sur le plan des connaissances préalables que sur le plan de la dynamique
d’apprentissage, notamment afin de proposer des tâches adaptées, en lien avec de la résolution de
problème.
Deux périodes sont importantes dans le paradigme cognitiviste : des années 50 aux années 80, où
l’analogie est totale entre l’humain et l’ordinateur. L’ordinateur est le cerveau, l’application est l’esprit.
Plus tard, on a bien compris les limites d’un modèle si naïf, et depuis les années 80 on considère plus
une complémentarité entre l’humain et l’ordinateur.
Au final, le cognitivisme s’intéresse aux grand processus de la cognition, de la boite noire donc : la
mémoire, déclarative, procédurale, de travail, l’attention, la perception ou l’apprentissage. À titre
d’exemple, vous pouvez faire l’expérience de l’empan mnésique qui suit sur la page du cours, et qui met
en valeur comment le résultat généralisé d’une expérience de psychologie cognitive à des impacts sur
l’organisation de vos documents, de vos interfaces mais aussi de l’apprentissage de vos élèves.
Diapositive 5.
Au final, le cognitivisme a de très grands points positifs : par rapport au béhaviorisme, il a permis
d’entrer dans la boite noire et d’investiguer sur le processus d’apprentissage, en réalisant des modèles
de connaissances différenciés, et des modèles dynamiques des élèves. Il a donc permis de modéliser la
complexité avec un certain succès. Par contre, l’approche informationnelle reste très limitée : il n’y a pas
d’information pure qui serait transformée en connaissance grâce au processus d’apprentissage, mais
c’est plutôt un processus bidirectionnel entre acteurs, qui met en jeu des dimensions affectives et
sociales, parfois inconscientes, peu considérées par le cognitivisme. Le cognitivisme considère les
différences individuelles dans le processus d’apprentissage, mais pas le contexte du processus. Enfin, il
reste le problème du sens, de la sémantique : le sens de l’information est-il dans l’information même,
dans l’auditeur, dans l’émetteur, dans le lien des deux ? Question difficile à laquelle le cognitivisme a
peine à répondre.
Le cognitivisme – Quelques exemples.
Diapositive 1.
SI le cognitivisme rayonne dans tous les niveaux de l’éducation, il est bien sûr très important au niveau
de l’application des technologies, et en particulier au niveau des logiciels éducatifs. Nous présentons ici
deux domaines en exemple, les mathématiques et les langues.
Diapositive 3.
Le premier exemple est le logiciel cognitiviste Pépite, développé au laboratoire LIUM dans les années 90.
Si on regarde le fonctionnement de Pépite, l’élève doit résoudre des problèmes de mathématiques,
mais au lieu de répondre à des questions fermées (ce qui serait béhavioriste), il doit en plus justifier sa
réponse, et le système peut traiter la réponse de manière intelligente, …
Diapositive 4.
… pour faire un diagnostic automatique de l’élève qui est donné à l’enseignant. On voit donc bien ici
qu’on entre dans la boite noire, pour construire un modèle de l’élève et de ses connaissances fondé sur
le détail du processus d’apprentissage.