MAPAR 1999256
contrario, un traitement sélectivement efficace sur les anaérobies tel que la clindamyci-
ne ne modifie pas la mortalité, mais la fréquence des abcès est réduite passant à 5 %
chez les animaux survivants. Enfin, un traitement associant gentamicine et clindamyci-
ne réduit la mortalité à 9 % et la fréquence des abcès chez les survivants à 6 %. Différents
travaux ultérieurs ont confirmé la nécessité de traiter les entérobactéries et les germes
anaérobies, et ont évalué de multiples régimes thérapeutiques démontrant l’efficacité
des céphalosporines et de l’association pénicilline-aminoglycoside [5-7]. Ces péritoni-
tes peuvent cependant être communautaires ou «nosocomiales» acquises en milieu
hospitalier. Parmi les péritonites «nosocomiales» se distinguent les péritonites posto-
pératoires (généralement par lâchage de suture digestive) et les péritonites non
postopératoires. La connaissance de la bactériologie des péritonites secondaires dans
ces diverses situations est indispensable pour le choix de toute antibiothérapie de pre-
mière intention. Les germes multi-résistants retrouvés dans ces situations, tels les bacilles
à gram négatif producteurs de b-lactamases, peuvent potentiellement poser des problè-
mes thérapeu-tiques difficiles. Enfin, la gravité de la péritonite, reflétée par l’existence
ou non d’un syndrome infectieux sévère, peut être aussi un élément potentiel de la
conduitede l’antibiothérapie.
1. ECOLOGIE MICROBIENNE
Les bactéries responsables des péritonites secondaires varient en fonction de la source
de l’infection ou de l’origine de la perforation et de son contexte communautaire ou
nosocomial.
1.2. ETAGE SUS-MESOCOLIQUE
A l’étage sus-mésocolique, il s’agit de péritonite par perforation d’ulcère gastro-
duodénal ou perforation sur le tractus biliaire. Dans les conditions normales, l’acidité
gastrique s’oppose à la prolifération des germes quasiment exclusivement aérobies,
limitant la population des germes à 103.mL-1. Une perforation d’ulcère malgré la stéri-
lité du contenu gastrique peut cependant conduire à une authentique péritonite. Elle est
favorisée par une perforation opérée tardivement ou une pullulation microbienne dans
le liquide gastrique favorisée par une hémorragie, la prise d’anti-H2, l’existence d’une
stase ou un cancer. La stagnation du liquide intestinal en cas d’iléus induit rapidement
une modification de la flore et une prolifération de flore de type fécal. La flore prédo-
minante à cet étage est essentiellement de type aérobie, en particulier Escherichia coli,
streptocoques et staphylocoques plus rarement. Les germes anaérobies sont très faible-
ment représentés à ce niveau. Les levures, en particulier Candida albicans, peuvent être
présentes. Il arrive que les berges d’un ulcère ancien soient colonisées par des levures,
il en résulte une infection fongique péritonéale où les levures sont en général retrou-
vées en culture pure dans le péritoine. Dans le cadre des péritonites biliaires sur
pyocholécyste, les bactéries retrouvées proviennent du duodénojéjunum proximal :
E. coli essentiellement, streptocoques, et cocci gram positif anaérobies tels Peptococ-
cus et Streptococcus. En effet au niveau intestinal, la population bactérienne est de
l’ordre de 102 à 104 germes.mL-1 dans le jéjunum, composée essentiellement de germes
aérobies (ratio anaérobies/aérobies 1/100) et de 106 à 107.mL-1 au niveau iléal, avec un
équilibre entre les flores aérobies et anaérobies.
1.3. ETAGE SOUS-MESOCOLIQUE
A l’étage sous-mésocolique, la flore microbienne s’enrichie quantitativement et
qualitativement. La flore est composée de bacilles à gram négatif tels E. coli mais aussi
Klebsiella, Proteus, et Enterobacter, de cocci gram positif, surtout des streptocoques