Votre laboratoire de biologie médicale ab Votre bulletin d'information sur la biologie medicale Edito Un diagnostic facile pourvu que l’on y pense ! Dans l’hémochromatose, la biologie est l’alliée principale du médecin. > Elle peut attirer son attention avec un bilan martial perturbé (fer, Cofficient de saturation de la transferrine (CS-Tf), ferritine) ou plus subtilement par un hémogramme, des transaminases, une glycémie. > Elle peut confirmer son sens clinique, alerté par des signes d’appels (asthénie, mélanodermie, enquête familiale). > Elle signera enfin le diagnostic avec la recherche de la mutation C282Y homozygote, principale anomalie génétique impliquée. > Enfin la biologie sera indispensable au bilan d’extension et au suivi thérapeutique. Facile ? Mais avec une prévalence de 1/1000 environ, l’HAS estime à 200 000 les patients atteints d’hémochromatose dont la grande majorité n’est pas diagnostiquée. Or comme toute maladie par surcharge métabolique plus tôt elle est diagnostiquée, mieux elle est traitée. Médecin généraliste et laboratoire de proximité sont donc alliés contre l’hémochromatose. Y penser : La recherche de la mutation C282Y étant une demande d'analyse génétique ne pas oublier d’adresser au laboratoire le consentement en même temps que la prescription. Document édité par SAS LABSTER 78 av Tolosane – 31520 Ramonville St Agne Tél : 05 61 55 91 08 - Fax : 05 61 75 17 00 Société fondée par R. Fabre, J. Canarelli, J-F. Roubache, B. Rousset-Rouvière et B. Sébé Directeur de la Publication : R. Fabre Imprimé par Espace Repro - 87 rte Narbonne 31400 Toulouse Parution le 20/05/2010 Numéro ISSN : 2104 - 2136 Nr 07 Prise en charge de l'Hémochromatose L'hémochromatose HFE, ou hémochromatose de type 1, est une maladie de surcharge en fer génétiquement déterminée (génotype C282Y homozygote ou, selon la nouvelle nomenclature, p.Cys282Tyr/p.Cys282Tyr) de transmission autosomique récessive, de pénétrance incomplète et d’expressivité variable. Sa prise en charge a fait récemment l’objet de recommandations par la Haute Autorité de santé (HAS). Les Prise en charge de l’hémochromatose HFE La prise en charge de l’hémochromatose HFE est fonction du stade de sévérité de la maladie, évalué sur les signes cliniques, le taux de saturation de la transferrine, et la valeur de la ferritinémie qui conditionne le traitement par les saignées. Dans tous les cas, une enquête génétique auprès des apparentés est recommandée. Autres surcharges en fer Mai 2010 DEFINITION > Association, chez un sujet de type caucasien, du génotype homozygote C282Y/C282Y et d’un phénotype de surcharge en fer caractérisé au minimum par une élévation du coefficient de saturation de la transferrine (CS-Tf > 45%) ; > Variabilité d’expression phénotypique très probablement sous la double dépendance de facteurs génétiques et de facteurs environnementaux modulateurs. Les autres surcharges martiales correspondent à des pathologies rares ou exceptionnelles : > hémochromatose juvénile de type 2A, due à des mutations du gène codant pour l’hémojuvéline (chromosome 1). Ce syndrome touche le sujet jeune (moins de 30 ans) avec une expression dominante dans les secteurs cardiaque et endocrinien > hémochromatose juvénile de type 2B, due à des mutations de l’hepcidine (chromosome 19), correspondrait à un tableau clinique particulièrement sévère > la surcharge de type 3, due à des mutations du récepteur sérique de la transferrine de type 2 (chromosome 7) avec un tableau clinique indiscernable de celui d’une hémochromatose HFE > la surcharge en fer due à des mutations de la ferroportine (chromosome 2), caractérisée par une transmission de type dominant, le contraste entre une forte hyperferritinémie et la normalité du CS-Tf, la nette dominante macrophagique de la sidérose, une tolérance médiocre des saignées > l’acéruloplasminémie due à des mutations de la céruloplasmine (chromosome 3), traduite par le contraste entre l’hyperferritinémie et l’absence d’élévation du taux de saturation de la transferrine, la coexistence de signes neurologiques, une sidérose hépatique essentiellement hépatocytaire, une sidérose cérébrale, l’indétectabilité du taux de céruloplasminémie. A retenir > La prévalence de l’hémochromatose congénitale concernerait plus de 200 000 personnes en France. Seule une minorité est actuellement dépistée. > Le dépistage : tout adulte devrait avoir au moins une fois dans sa vie une mesure du CS-Tf (à jeun). > L’élévation isolée du taux de ferritine avec saturation de la transferrine normale : pas d’hémochromatose ! > Rechercher alcoolisme, syndrome inflammatoire, cancer, anémie chronique (hémolyse, myélodysplasie), hépatopathies, syndrome « dysmétabolique », syndrome cataracte-hyperferritinémie (très rare). > L’objectif thérapeutique : maintenir un taux de ferritine < 300 µg/L chez l'homme et 200 µg/L chez la femme. > Le traitement de l’hémochromatose primitive repose avant tout sur les saignées et ne concerne que les patients ayant un taux élevé de ferritine.