inaugurales dans 1/3 des cas, mais négligées au moins une fois sur deux, entraînant
un retard de 4 à 10 ans dans l’établissement du diagnostic. Si la survenue
simultanée ou successive, en cours d’évolution, de différents types de manifestations
articulaires sur une même articulation ou sur des articulations différentes constitue un
élément d’orientation diagnostique, évoquant un rhumatisme à cristaux de
pyrophosphate de calcium dihydraté (PPCD), l’aspect clinique peut se limiter à un
seul type de manifestation, alors souvent trompeur. Les crises de pseudo-goutte sont
confondues avec des crises de goutte uratique ; les arthrites chroniques plus ou
moins déformantes distales (poignets, métacarpo et interphalangiennes) prêtent à
confusion avec la polyarthrite rhumatoïde ; les arthropathies dégénératives ne
peuvent être différenciées de l’arthrose sauf lorsque l’atteinte polyarticulaire touche
des articulations classiquement respectées dans l’arthrose : les métacarpo-
phalangiennes, les poignets, les coudes, les épaules ; les arthropathies destructrices
des membres et du rachis, observées le plus souvent chez des sujets âgés, ont le
mérite d’orienter vers le rhumatisme à cristaux de PPCD ; celui-ci peut s’exprimer
radiologiquement par une chondrocalcinose, et des arthropathies chondrales et
sous-chondrales. Le dosage des paramètres sériques du fer doit faire partie du bilan
de toute arthropathie car aucune donnée sémiologique essentielle, en dehors de leur
survenue précoce, ne distingue les arthropathies de l’hémochromatose génétique de
celles du rhumatisme à PPCD. C’est aussi le seul symptôme qui n’a pas de
corrélation significative avec la concentration hépatique en fer, expliquant sans doute
l’absence d’efficacité des saignées sur les manifestations articulaires. Il en résulte un
impact non négligeable sur la qualité de vie.
Radiologiquement, l’attention doit être attirée par :
– des stigmates de chondrocalcinose dans les interlignes articulaires et à la
périphérie des articulations ;
– des signes d’arthropathie chondrale et sous-chondrale sur des articulations
peu touchées par l’arthrose (radiocarpienne, radio-cubitale inférieure,
scaphotrapézienne, 2e et 3e MCP, épaules, coudes), avec des géodes
cernées par une condensation et disposées dans la zone osseuse sous-
chondrale, des ostéophytes à extrémité arrondie ou acuminée en hameçon
(figure 36.1).
Fig. 36.1. Hémochromatose. Arthropathie des articulations
métacarpophalangiennes d’allure mixte, destructrice (pincement de l’interligne
articulaire et géodes sous-chondrales) et constructrice (condensation osseuse
et ostéophytose périphérique). A : radiographie de la main de face. B : cliché
centré sur les artticulations métacarpophalangiennes.
Insérer nouvelle figure 36.1 (A et B)
L’hémochromatose HFE apparaît être associée à une perte osseuse significative,
d’origine multifactorielle (toxicité du fer, cirrhose, hypogonadisme). Une ostéopathie
fragilisante doit être recherchée par la l’ostéodensitométrie, même en l’absence