Il faut combattre la concurrence fiscale et le dumping fiscal dans l’UE. A cette fin, l’harmonisation de la fiscalité des
entreprises doit être encouragée tout en prenant des mesures contre les paradis fiscaux et l’évasion fiscale.
La crise a également révélé les failles de l’Union économique et monétaire (UEM), qui a encore été fragilisée et
déstabilisée par la crise grecque. La crise de l’euro ne peut être résolue qu’en mettant l’accent sur une meilleure
coordination économique et fiscale, en renforçant les efforts de la Banque centrale européenne (BCE) en matière de
financement de la dette souveraine, en assurant une meilleure répartition des charges dans la lutte contre les
disparités économiques entre les pays et en encourageant la relance de l’économie européenne. Les efforts de la BCE
ne peuvent porter leurs fruits sur le long terme qu’en étant accompagnés d’un renforcement de la demande interne
et de la mise en œuvre d’un plan d’investissements ambitieux. La consolidation de l’UEM ne peut aller de pair qu’avec
un développement massif de la dimension sociale, autrement les forces anti-européennes seront renforcées.
La domination continuelle de la sphère financière sur l’économie réelle doit prendre fin. La re-réglementation du
secteur bancaire doit garantir que les marchés financiers encouragent la croissance de l’économie réelle plutôt que
de la menacer. La crise financière continue de miner l’accès au financement, ce qui touche en particulier les PME qui
dépendent le plus du crédit bancaire. La création d’une union bancaire robuste à laquelle industriAll Europe a appelé
à maintes reprises, est donc absolument nécessaire pour restaurer un système financier qui soutient et développe
l’économie réelle.
Une stratégie de politique industrielle cohérente et globale doit relever un certain nombre de défis essentiels, qui ont
des impacts différents dans nos secteurs. Elle doit soutenir la transformation du secteur manufacturier européen en
un nouveau modèle de croissance basé sur des technologies durables, l’efficience énergétique, l’utilisation efficace
des ressources et une production pauvre en carbone, et assurer un agenda concret en matière d’investissement
industriel, une politique énergétique européenne efficace et des règles équitables en Europe et au niveau mondial. En
matière de politique industrielle, industriAll Europe défend une approche qui repose sur un équilibre juste entre les
questions transversales et sectorielles.
IndustriAll Europe préconise une politique industrielle et sectorielle axée sur l’emploi, qui relève les différents défis
de la numérisation et de l’automatisation dans le contexte de la mondialisation et de l’évolution démographique, en
adoptant une stratégie paneuropéenne et spécifique aux secteurs, dans l’intérêt des travailleurs.
L’Europe a besoin que toutes les institutions européennes adoptent une approche commune ambitieuse en matière
de politique industrielle (accompagnée de politiques industrielles nationales fortes et coordonnées dans tous les Etats
membres de l’UE), une approche qui reconnaît aussi les syndicats comme acteur politique central et le rôle du dialogue
social. Toutefois, l’Europe doit débloquer les moyens financiers permettant de mettre en œuvre cette politique. La
coopération entre les Etats membres de l’UE est plus que jamais nécessaire pour mutualiser les ressources et mobiliser
d’importants moyens financiers permettant de financer de grands projets industriels, en particulier dans la R&D et les
technologies de pointe. Nous avons besoin d’une politique industrielle qui ne repose pas uniquement sur les forces
actuelles des secteurs. L’innovation doit être encouragée tant dans les technologies de pointe que dans les industries
traditionnelles. Renforcer la coopération entre les fournisseurs de technologies de pointe et de milieu de gamme est
un élément essentiel de la capacité à innover de l’Europe.
L’industrie européenne souffre aujourd’hui non seulement d’une baisse des investissements globaux dans les sites
industriels et les équipements mais également dans un atout essentiel de l’Europe : ses citoyens et leurs compétences.
Des systèmes d’éducation de grande qualité combinés à d’ambitieuses stratégies d’apprentissage tout au long de la
vie sont essentiels pour le succès de l’Europe dans la concurrence mondiale, la gestion de la transition vers une
économie bas carbone, efficiente en ressources et en énergie et dans l’amélioration de l’employabilité des travailleurs.
Ces systèmes d’enseignement doivent encourager et développer des compétences spécifiques telles que les
compétences dans le domaine des TIC, de la science, des technologies, de l’ingénierie et des mathématiques. Le
renforcement du dialogue social est essentiel pour encourager l’émergence d’une main-d’œuvre hautement qualifiée
avec des emplois stables, sûrs et de qualité.