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comme c’était le cas durant le mandat de
M. Plevneliev, souligne le sociologue.
Quant au pari fait par le premier ministre
au lendemain de sa désignation de sa
candidate (« Si le GERB perd l’élection au
premier tour, le gouvernement donnera le
jour même sa démission »), il n’a rien
d’une démarche risquée, indique M.
Pavlov. En principe, il ne faut pas établir
un lien entre élection présidentielle et
élections législatives. Toutefois, la
présidentielle de cette année sera très
spécifique: la lutte ne sera pas entre des
candidats, mais entre des partis, surtout au
premier tour. Et si le GERB perd au
premier tour, il serait logique que le
gouvernement démissionne. Une sorte de
« motion de censure », un désaveu pour le
parti et non pas pour le candidat.
« Mais justement parce que la compétition
sera entre partis, je n’attends aucune
surprise. Le candidat du GERB recueillera
deux fois plus de voix que le candidat
socialiste. Quelle que soit sa candidature,
le soutien au premier tour lui est garanti »,
relève M. Pavlov. Très probablement, le
parti du premier ministre arrivera à
mobiliser près de 1,1 million de voix. Le
président Plevneliev avait reçu le soutien
de 1,3 million d’électeurs, mais depuis, la
situation démographique a changé, ainsi
que l’intérêt des gens pour la politique.
Interrogé sur la candidature socialiste, M.
Pavlov estime que le fait que celle-ci ait été
présentée au nom d’un comité d’initiative
posera problème quant à la perception de
l’appartenance politique du général Radev
par les sympathisants du PSB. Celui-ci
reste mal identifiable en dehors du noyau
dur de ce parti. « Sur le bulletin de vote, il
ne sera pas écrit ‘PSB’. Vous n’aurez
qu’un nom (Roumen Radev), pas de
civilité, et, en face de ce nom, ‘comité
d’initiative’ ». Ce petit détail ne permettra
pas au PSB de mobiliser, comme
d’habitude, ses 900 000 voix et le parti
devra se contenter d’un résultat de l’ordre
de 650 000 à 700 000 voix.
Le second tour, prédit le sociologue, aura
lieu entre le candidat arrivé en tête (Mme
Tsatcheva) et le candidat suivant (Roumen
Radev). Le GERB n’aura pas la force
suffisante pour emporter l’élection dès le
premier tour même si sa candidate réussit
l’exploit d’obtenir plus de 50% des votes
exprimés. En effet, selon la loi, pour que le
président de la République soit élu dès le
premier tour, il faut qu’il soit soutenu de
plus de la moitié des électeurs. Alors que,
très certainement, 3,5 millions Bulgares ne
se rendront pas aux urnes dans un mois
pour plébisciter Mme Tsatcheva.
Krassimir Karakatchanov, le candidat des
nationalistes (Front patriotique plus Ataka)
aura du mal à faire fructifier sa rhétorique
sur les réfugiés. Quand même, il arrivera
en troisième position et le maximum de
voix qu’il essaiera de réunir varie autour de
400 000 à 450 000 voix. Donc, il n’aura la
moindre chance de déplacer le tandem du
PSB de sa participation au second tour,
« sauf si le général Radev ne commet une
grosse bévue ».
La quatrième place, selon M. Pavlov, sera
réservée au candidat du Bloc réformateur,
Traïtcho Traïkov, alors que la cinquième
sera disputée entre Ivaïlo Kalfine (ABC),
Tatiana Dontcheva (Mouvement 21),
Plamen Orecharski (à condition qu’il soit
soutenu par le MDL), voire entre George
Gantchev (ancien député, fondateur du
parti Business Bloc) et Svetoslav Vitkov
(chanteur, conseiller municipal à Sofia et
fondateur du parti Voix du peuple qui a
réussi, aux dernières législatives, à
dépasser le cap de 1% nécessaire pour
obtenir une subvention publique).
Quant au vote de protestation, il n’arrivera
pas à secouer l’hégémonie du GERB. Lors
du second tour, les sympathisants du Front
patriotique et des réformateurs
soutiendront Mme Tsatcheva : même s’ils
décident de ne pas soutenir le GERB, ils ne
donneront jamais leur voix au PSB. En ce
qui concerne le MDL, ses sympathisants