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Mardi 4 octobre 2016
AMBASSADE DE FRANCE EN BULGARIE
LA PRESSE BULGARE 4252
La campagne
La Commission électorale centrale modifie
les règles de publicité électorale
Le commentaire
Référendum en Hongrie : les médias
bulgares voient midi à leur porte
L’analyse
A un mois de l’élection présidentielle, un
sociologue soupèse les chances des
candidats et prédit la victoire au GERB
Cette revue de presse, qui ne prétend pas à
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publiés dans les médias bulgares. Elle ne reflète en
aucun cas la position de lambassade ou du
gouvernement français.
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cette revue de presse sont réservés à lAmbassade
de France en Bulgarie
La campagne
La Commission électorale centrale modifie
les règles de publicité électorale
La Commission électorale centrale (CEC)
a adopté une nouvelle règle selon laquelle
seuls les médias nationaux (presse écrite,
radios et télévisions) pourront informer les
Bulgares de la tenue et du contenu du
référendum. C’est donc à eux seuls que
pourront s’adresser les partis et les
coalitions qui ne bénéficient pas de
subventions et les comités d’initiatives.
Tous ces acteurs pourront bénéficier de 40
000 leva selon le Code électoral pour
sensibiliser à leurs positions dans le cadre
de la campagne référendaire ou pour
présenter les candidats soutenus à
l’élection présidentielle. Ainsi, les médias
en ligne et les médias régionaux n’auront
pas la possibilité de participer à cette
campagne d’information financée par le
budget de l’Etat.
Cette décision de principe, prise vendredi
en concertation avec le ministère des
finances et adoptée hier par 13 voix contre
6, vient en réponse à des pratiques
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scandaleuses d’utilisation des deniers
publics révélées lors du dernier référendum
sur le vote électronique. Beaucoup de
comités d’initiative avaient affecté cet
argent à un seul site en ligne de publicité
factice. Cette manœuvre pour détourner
des centaines de milliers de leva avait été
révélée à la CEC par des experts.
Cependant, l’institution s’est avérée
incapable de s’opposer et d’établir
formellement les violations. Il y a un mois,
la présidente de la CEC avait défendu la
thèse de l’impossibilité d’assurer un suivi
des publications dans le cadre de la
campagne électorale afin de détecter
d’éventuels abus de ces fonds.
C’est notamment Mme Ivilina Aleksieva
qui serait à l’origine de cette décision,
souligne la journaliste Polina Paounova.
Avant d’être élue à la tête de la CEC par la
42e législature du Parlement, Mme
Aleksieva était directement liée aux
représentants des comités d’initiative ayant
abusé de cet argent lors du précédent
référendum. La plupart d’eux étaient liés à
l’Institut de politique moderne, une ONG
au conseil d’administration de laquelle
participait Mme Aleksieva, souligne la
journaliste.
Au lieu de résoudre le problème, la CEC
tente de remédier à une erreur par une autre
erreur, s’indigne Mme Paounova. Elle
suppose que le texte adopté est mal rédigé
à dessein afin qu’il soit attaqué auprès de la
Cour administrative suprême (CAS). « Il y
a déjà une action en justice intentée contre
cette décision et dans la mesure elle ne
repose sur aucune base juridique et qu’elle
n’est pas conforme à l’esprit même de la
Constitution, elle sera sûrement annulée »,
a reconnu devant Mediapool l’un des
membres de la CEC.
Au sein de la CEC, on suppose que ce texte
juridiquement absurde a été adopté grâce
aux voix du GERB et du MDL, afin que la
CEC puisse se justifier après l’annulation
probable de cette disposition en arguant
d’avoir tenté de mettre fin à l’abus de cet
argent avant de revenir à l’ancienne
pratique de répartition incontrôlée de ces
fonds.
Aleksandar Andreev (PSB), Kamelia
Neïkova (PSB) et Tsvetozar Tomov
(GERB), tous trois porte-parole de la CEC,
ainsi que les autres membres socialistes de
la CEC, Rossitsa Mateva, Roumiana
Siderova et Tania Tsaneva, ont voté contre
la discrimination des médias régionaux et
des sites électroniques.
Beaucoup de médias, des partis politiques
et des comités d’initiatives ont d’ores et
déjà déclaré leur indignation et envisagent
d’agir en justice. Le Parti populaire uni de
Maria Capon a introduit un recours auprès
de la CAS. Le rédacteur en chef du site
vevesti.bg a appelé ses collègues à agir
ensemble contre la décision de la CEC.
(Sega, mediapool.bg, dnevnik.bg)
Le commentaire
Référendum en Hongrie : les médias
bulgares voient midi à leur porte
Les médias bulgares sont divisés dans leur
interprétation du résultat du référendum en
Hongrie contre les décisions européennes
relatives à l’accueil des réfugiés, organisé
ce dimanche par le premier ministre Viktor
Orbán. Dans leur majorité, les journaux et
les envoyés spéciaux des télévisions
mettent l’accent sur le faible taux de
participation largement en dessous du
quorum requis, qui invalide juridiquement
la consultation. Mais certains
commentaires applaudissent la « fermeté »
des Hongrois qui ont voté « non » (plus de
98% des voies) à la question : « voulez-
vous que l’Union européenne puisse
ordonner l’installation obligatoire en
Hongrie de citoyens non hongrois, et ce
même sans l’aval du Parlement ? ».
Le mot « invalide » est le plus souvent
utilisé pour décrire le scrutin. « Plus de
95% des Hongrois ont soutenu la politique
d’Orbán contre les migrants dans un
3/5
référendum invalide », écrit Mediapool qui
parle d’un scrutin « raté ». « La Hongrie a
dit « non » aux quotas pour les réfugiés,
mais le vote est invalide » ; « Le
férendum en Hongrie est invalide » ;
« Le référendum en Hongrie a
échoué », ajoutent Nova TV, la BNR et
Bloomberg TV.
La télévision Europe voit dans le faible
taux de participation une protestation
contre le populisme du premier ministre
hongrois. Cependant, ajoute la chaîne
d’information, cet épisode doit alerter sur
les sérieux processus en cours dans les
Etats membres ; ces tendances doivent être
analysées par Bruxelles. La crise
migratoire est en train de créer un danger
réel que des partis populistes et antisémites
gagnent le pouvoir dans des pays comme
l’Allemagne, la France ou l’Autriche.
Cependant pour 24 tchassa, « Orbán est en
train de sauver l’Europe tandis que celle-ci
l’abreuve d’injures ». Selon le journaliste
Valeri Naïdenov, le « non » l’a remporté
de manière « jivkovienne » ; Orbán « a
obtenu un succès stalinien de manière
démocratique ». Les Hongrois ont crié
« non » à « l’oligarchie bureaucratique
européenne ». Au temps du communisme,
les autorités n’ont jamais jouit de tels
succès, la Hongrie étant alors « un pays de
dissidents ». « Ils ne se sont sûrement pas
évaporés aujourd’hui, tout simplement ils
se sont unis en soutien du pouvoir »,
avance le journaliste.
Le référendum est présenté en Bulgarie
comme anti-bulgare, car la question posée
est vue par certains comme néfaste aux
intérêts nationaux bulgares, écrit M.
Naïdenov. La lecture faite de la question
posée est qu’elle laisse sous-entendre que
les migrants qui sont entrés en Hongrie par
la Bulgarie doivent être renvoyés vers ce
pays. Mais, selon M. Naïdenov, une telle
interprétation est fausse. « Selon Orbán et
selon 90% des Européens la réponse est
toute simple : que chacun retourne d’où
il vient ». Mais pour cela, il faudrait « que
l’UE fasse une frontière extérieure en fer »,
ce qui aurait été possible avec seulement
une partie du financement octro à la
Turquie, regrette le journaliste.
Les pays qui n’acceptent pas « le
multiculturalisme ultra-accueillant de
Bruxelles » ont en commun d’avoir été des
« peuples envahis par les Ottomans ou au
moins qui étaient en guerre avec eux au
Moyen Age. A la différence des Belges et
des Allemands, ces peuples savent de quoi
il s’agit et leur mémoire historique n’est
pas tuée ». L’auteur assure qu’un
référendum semblable remporterait le
même résultat en Bulgarie et qualifie de
grave erreur un accord éventuel de la part
du gouvernement d’accueillir des migrants
dans le pays et « de peupler avec eux les
villages inhabités ». (tous journaux,
dnevnik.bg, mediapool.bg, bnr.bg,
nova.bg, tvevropa.com, bloomberg.bg)
L’analyse
A un mois de l’élection présidentielle, un
sociologue soupèse les chances des
candidats et prédit la victoire au GERB
Le sociologue Youliï Pavlov du Centre
pour les analyses et le marketing examine,
dans une interview pour Standard, le
rapport de forces entre les différents
candidats en lice, tel qu’il se présente à la
veille du lancement officiel de la campagne
électorale (6 octobre).
Qu’elle soit ou non la candidature la plus
réussie du GERB, Tsetska Tsatcheva reste
quand même une protagoniste qui a toutes
les chances d’être élue. Et, une fois élue,
elle fera un bon président de la République,
estime M. Pavlov. Plusieurs éléments le
présagent : « une politicienne de type
occidental, pragmatique, qui a déjà tissé de
très bons contacts internationaux en sa
qualité de chef du parlement ». Avec Mme
Tsatcheva au poste le plus élevé du pays, le
gouvernement pourra être sûr d’avoir à
l’avenir une seule et unique ligne de
politique étrangère et non pas deux,
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comme c’était le cas durant le mandat de
M. Plevneliev, souligne le sociologue.
Quant au pari fait par le premier ministre
au lendemain de sa désignation de sa
candidate (« Si le GERB perd l’élection au
premier tour, le gouvernement donnera le
jour même sa démission »), il n’a rien
d’une démarche risquée, indique M.
Pavlov. En principe, il ne faut pas établir
un lien entre élection présidentielle et
élections législatives. Toutefois, la
présidentielle de cette année sera très
spécifique: la lutte ne sera pas entre des
candidats, mais entre des partis, surtout au
premier tour. Et si le GERB perd au
premier tour, il serait logique que le
gouvernement démissionne. Une sorte de
« motion de censure », un désaveu pour le
parti et non pas pour le candidat.
« Mais justement parce que la compétition
sera entre partis, je n’attends aucune
surprise. Le candidat du GERB recueillera
deux fois plus de voix que le candidat
socialiste. Quelle que soit sa candidature,
le soutien au premier tour lui est garanti »,
relève M. Pavlov. Très probablement, le
parti du premier ministre arrivera à
mobiliser près de 1,1 million de voix. Le
président Plevneliev avait reçu le soutien
de 1,3 million d’électeurs, mais depuis, la
situation démographique a changé, ainsi
que l’intérêt des gens pour la politique.
Interrogé sur la candidature socialiste, M.
Pavlov estime que le fait que celle-ci ait été
présentée au nom d’un comité d’initiative
posera problème quant à la perception de
l’appartenance politique du général Radev
par les sympathisants du PSB. Celui-ci
reste mal identifiable en dehors du noyau
dur de ce parti. « Sur le bulletin de vote, il
ne sera pas écrit ‘PSB’. Vous n’aurez
qu’un nom (Roumen Radev), pas de
civilité, et, en face de ce nom, comité
d’initiative’ ». Ce petit détail ne permettra
pas au PSB de mobiliser, comme
d’habitude, ses 900 000 voix et le parti
devra se contenter d’un résultat de l’ordre
de 650 000 à 700 000 voix.
Le second tour, prédit le sociologue, aura
lieu entre le candidat arrivé en tête (Mme
Tsatcheva) et le candidat suivant (Roumen
Radev). Le GERB n’aura pas la force
suffisante pour emporter l’élection dès le
premier tour même si sa candidate réussit
l’exploit d’obtenir plus de 50% des votes
exprimés. En effet, selon la loi, pour que le
président de la République soit élu dès le
premier tour, il faut qu’il soit soutenu de
plus de la moitié des électeurs. Alors que,
très certainement, 3,5 millions Bulgares ne
se rendront pas aux urnes dans un mois
pour plébisciter Mme Tsatcheva.
Krassimir Karakatchanov, le candidat des
nationalistes (Front patriotique plus Ataka)
aura du mal à faire fructifier sa rhétorique
sur les réfugiés. Quand même, il arrivera
en troisième position et le maximum de
voix qu’il essaiera de réunir varie autour de
400 000 à 450 000 voix. Donc, il n’aura la
moindre chance de déplacer le tandem du
PSB de sa participation au second tour,
« sauf si le général Radev ne commet une
grosse bévue ».
La quatrième place, selon M. Pavlov, sera
réservée au candidat du Bloc formateur,
Traïtcho Traïkov, alors que la cinquième
sera disputée entre Ivaïlo Kalfine (ABC),
Tatiana Dontcheva (Mouvement 21),
Plamen Orecharski condition qu’il soit
soutenu par le MDL), voire entre George
Gantchev (ancien député, fondateur du
parti Business Bloc) et Svetoslav Vitkov
(chanteur, conseiller municipal à Sofia et
fondateur du parti Voix du peuple qui a
réussi, aux dernières législatives, à
dépasser le cap de 1% nécessaire pour
obtenir une subvention publique).
Quant au vote de protestation, il n’arrivera
pas à secouer l’hégémonie du GERB. Lors
du second tour, les sympathisants du Front
patriotique et des réformateurs
soutiendront Mme Tsatcheva : même s’ils
décident de ne pas soutenir le GERB, ils ne
donneront jamais leur voix au PSB. En ce
qui concerne le MDL, ses sympathisants
5/5
peuvent voter GERB ou simplement
s’abstenir, mais en aucun cas ils ne
soutiendront les socialistes. Par
conséquent, le soutien pour Mme
Tsatcheva au second tour gonflera, alors
que le général Radev ne pourra compter
que sur le faible soutien de certains des
sympathisants des autres candidats de
gauche, Ivaïlo Kalfine ou Tatiana
Dontcheva, conclut le sociologue.
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