Maladie de Behcet

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MALADIE DE BEHCET
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Vascularite systémique rare, évoluant par poussées, caractérisée par une atteinte systémique (Peau,
bouche, œil, système nerveux central, système nerveux périphérique, vaisseaux, tractus digestif)
les manifestations dermatologiques gardent une place prépondérante du fait de leur fréquence et de
leur intérêt diagnostique, l’aphtose buccale est presque constante (90 à 100 % des cas), inaugurale
dans 25 à 75 %
fréquente autour du bassin méditerranéen et en extrême orient.
Cliniques:
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aphtose +++ : buccale, génitale, périanale, récidivante, souvent invalidante
pseudo-folliculite: pustule non centrée par un poil (aphte cutané...) Elles siègent principalement sur le
tronc, les membres inférieurs, les fesses et les bourses guérissant spontanément sans cicatrice
éventuellement induite par une corticothérapie, les prélèvements bactériologiques et biopsique
profond => pustules sont amicrobiennes
autres lésions cutanées: nodules acnéiformes, vascularite, érythème noueux, pyodermite,
papules, vésicules, pyoderma gangrenosum.
Lésions oculaires +++ : uvéite antérieure à hypopyon, uvéite postérieure, vascularite rétinienne,
œdème papillaire et atrophie optique en cas d'hypertension intracrânienne
(thrombophlébite cérébrale)
Polyarthrite généralement non érosive, spondylarthropathie
Thromboses veineuses périphériques, syndromes caves par obstruction cave, tableau
d'hypertension intracrânienne par thrombophlébite cérébrale, Budd-Chiari
Atteinte neurologique centrale (syndromes déficitaires, pyramidaux, cérébelleux,
convulsions, troubles de conscience, méningite) ou plus rarement périphérique (paralysie
des nerfs crâniens, neuropathies périphériques, polyradiculonévrite aiguë), surdités
spécifiques, atteintes vestibulaires
atteinte digestive ("pseudo-Crohn")
myosites, epididymite, Glomérulonéphrites rares, artérite, thromboses, anévrismes
Complications :
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Neurologiques avec lourdes séquelles fonctionnelles
Anévrismes artériels inflammatoires
Amylose
Surdité, cécité
Thromboses, embolies
Paraclinique :
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syndrome inflammatoire avec hyperleucocytose à polynucléaires neutrophiles lors des poussées
Test pathergique : hypersensibilité aux points de piqûres, positivité est variable
la détermination d'un antigène HLA B5 n'a aucun intérêt diagnostique
les marqueurs d'auto-immunité sont généralement négatifs.
IRM: intérêt pour les formes neurologiques centrales et les thrombophlébites cérébrales
Histologiquement : lésions ont souvent un tropisme vasculaire avec un infiltrat composé de
polynucléaires neutrophiles ou de lymphocytes.
Diagnostic :
critere obligatoire:
- Ulcération buccale récurrente (aphtose ou ulcération herpétiforme) au moins 3 fois en 12 mois
+ 2 des 4 critères suivants
- Lésions cutanées : érythème noueux, pseudo-folliculites, lésions papulo-pustuleuses ou nodules
acnéiformes
- Ulcération génitale récurrente : aphtose ou cicatrices
- Lésions oculaires : uvéite antérieure, uvéite postérieure ou hyalite à l’examen à la lampe à fente ou
vascularite rétinienne.
- Test pathergique : présence d'une pustule ou d'une papule après 24 à 48 h, au point de ponction
d'une aiguille sous-cutanée à la face antérieur de l'avant-bras
Traitement :
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pour toutes les formes cliniques Colchicine: 1 à 2 mg/j
Aspirine (100 à 250 mg/j) pour les formes vasculaires et neurologiques
traitement anticoagulant en cas de thrombose
Prednisone pour les formes sévères (oculaires, neurologiques, vasculaires)
Immunosuppresseurs: en milieu spécialisé (cyclophosphamide ou azathioprine) pour les formes
neurologiques, pour les atteintes oculaires bilatérales graves, pour les atteintes vasculaires
Thalidomide (50 à 100 mg/j ; parfois 200 mg/j au début du traitement): pour les aphtoses
rebelles
Contraception efficace chez la femme
surveillance neurologique et électromyographique très régulière
Echanges plasmatiques parfois
En l’absence de lésions systématiques justiciable d’un traitement agressif, le traitement des lésions
dermatologiques repose sur la colchicine, l’aspirine, éventuellement la dapsone. Les formes sévères
d’aphtose sont traitées par le thalidomide, médicament tératogène avec une toxicité neurologique.
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