La flore bactérienne a mis en place différents mécanismes de défense contre les biocides:6
1. La réduction de la perméabilité membranaire : La bactérie empêche l’entrée du
biocide en modifiant la perméabilité de sa membrane cytoplasmique. La modification
de la perméabilité limite la quantité de biocides dans la cellule, ce qui diminue la
concentration effective du biocide. Le biocide devient alors inefficace car la dose
létale n’est pas atteinte.
2. L’efflux des biocides : La bactérie utilise des pompes à efflux ayant le pouvoir
d’expulser certaines substances actives. La pompe à efflux est une pompe localisée
dans la membrane cytoplasmique qui va empêcher le biocide d’atteindre sa cible en
effectuant son efflux actif hors de la bactérie. Le biocide n’accède alors plus à la cible
en quantité suffisante pour détruire la bactérie.
3. La transformation enzymatique des biocides : La bactérie produit de nouvelles
enzymes capables d’inactiver le biocide (comme par exemple la catalase qui dégrade
le peroxyde d’hydrogène). Le biocide devient alors inactif.
4. La mutation de la cible du biocide : Chaque biocide agit en ciblant une partie précise
de la cellule : paroi, ribosome... La présence d'une modification consécutive à une
mutation modifie le site de fixation et empêche ainsi la liaison du biocide. Le biocide
devient alors inutile.
En complément de ces quatre mécanismes de défense, il existe un autre mécanisme de
défense très efficace appelé biofilm, qui lui en plus de pouvoir concentrer tous les
mécanismes de résistance décrits jusqu’à présent présente la caractéristique suivante , à savoir
que les bactéries se protègent grâce à une couche de polysaccharides qu’elles secrètent et se
développent sous forme de colonies.
Le biofilm
La couche de polysaccharides qui entoure les bactéries d’un biofilm est très difficile à
détruire, voir impossible, avec les moyens classiques de désinfection.7 Cependant, les biofilms
représentent le mode de vie majoritaire des microorganismes.8 En effet, 1.000 à 10.000 fois
plus de bactéries grandissent dans un biofilm plutôt que comme cellules planctoniques.9 Le
biofilm bactérien peut être 1.000 fois plus résistant aux biocides que les cellules
planctoniques.10 Cela est surtout du à la matrice d’exopolymères qui entoure les bactéries du
biofilm.11
Vu la difficulté d’éliminer complètement le biofilm, très peu de laboratoires effectuent des
tests pour évaluer l’efficacité des biocides sur son élimination. Il n’y a actuellement pas de
standards européens pour les tests des désinfectants contre les biofilms en agroalimentaire.12
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