
2. La mesure de la pression artérielle
2.1. Méthodes
• Directe : c’est la référence. Elle nécessite une ponction artérielle (humérale, fémorale)
et un cathéter relié à une tête de pression. C’est un examen invasif et coûteux qui n’est
pas réalisable à grande échelle.
• Indirectes : moins précises mais ont l’avantage de pouvoir être répétées à l’infini.
o Méthode palpatoire, du pouls radial ou huméral. Permet uniquement de
connaître la PAS avec une précision limitée.
o Méthode auscultatoire, la plus utilisée, se réfère aux bruits artériels de
Korotkoff perçus en aval du brassard, le plus souvent au pli du coude. Des 5
phases décrites, la phase I (apparition des premiers bruits) détermine la PAS, la
phase V (disparition des bruits) détermine la PAD.
o Les autres méthodes, oscillométriques ou ultrasoniques, sont utilisées par
certains appareils de mesures automatiques, au lit du patient, en automesure à
domicile et en ambulatoire.
Notes : La pratique de la méthode auscultatoire, qui doit comporter 3 gonflages successifs
avec mesure de la pression artérielle (PA) aux deux bras à la recherche d’une anisotension,
présente quelques causes d’erreurs : dégonflage trop rapide - mauvais positionnement du
brassard et/ou du pavillon du stéthoscope - taille de brassard inadaptée à la circonférence du
bras - arythmie complète rendant la mesure de la PAS difficile par sa variabilité - persistance
de bruits audibles jusqu’au zéro (états hyperkinétiques, sujets jeunes, athérosclérose évoluée)
conduisant à retenir la phase 4 (atténuation des bruits) pour fixer la PAD. Il est impératif de
mesurer de façon simultanée la fréquence cardiaque (FC).
Cas particuliers : l’enfant. Habituellement due à une cause précise, l’HTA de l’enfant doit être
recherchée avec un brassard de taille adaptée et évaluée en référence à des abaques de
normalité en fonction de l’âge.
2.2. Circonstances de mesures et résultats
• La mesure usuelle au cabinet médical : sujet au repos depuis plus de 5 minutes, assis
ou couché, méthode auscultatoire, manomètre à mercure et dans un proche avenir
manomètre électronique. Réalisée en dehors de toute interférence (effort physique,
café, tabac dans les minutes précédentes). Répétée au cours de la consultation pour
apprécier la variabilité. La distribution des chiffres de PA dans une population témoin
dessine une courbe en cloche. La PAS tend à s’élever avec l’âge, tandis que la PAD
s’infléchit au-delà de 60 ans (élévation de la pression pulsée par augmentation de la
rigidité artérielle).
• La mesure en orthostatisme : fait suite à la mesure couchée. Réalisée 1 à 2 mn après
un orthostatisme actif, accompagnée de la mesure de la FC. Elle permet de dépister
une hypotension orthostatique définie par une chute de la PAS > 20 mmHg.
• La mesure par le patient lui-même ou automesure : un appareil automatique mesure la
PA du patient à sa demande à domicile.
• La mesure en ambulatoire : elle est réalisée sur 24 heures avec un appareillage portatif
qui effectue selon un programme préétabli un grand nombre de mesures de PA (prés
de 80 mesures sur 24 heures). Met en évidence un rythme circadien avec des valeurs
de PA plus basses la nuit (moins 15 à 30 mmHg). Définit la charge tensionnelle
d’activité, plus proche témoin des signes de retentissement viscéral. Les valeurs de
référence à prendre en compte, en ambulatoire le jour ou en automesure à domicile,