Le choix des thèmes 2010
Le besoin urgent d’appui pour l’enregistrement des cancers et l’amélioration des registres existants
pour les pays francophones a été le premier choix de ces journées, avec le soutien du Registre des
tumeurs de l’Hérault par le Dr Brigitte Tretarre et son fondateur le Pr Henri Pujol, celui du directeur
du CIRC
à Lyon, Dr Christopher Wild et du Dr Eva Foucher-Steliarova.
Une réflexion pragmatique et éthique de protocoles de médicaments adaptés en termes de
coût/efficacité a été le deuxième choix prioritaire cette année, avec le concours du Dr Copel de
l’Institut Curie de Paris et du Dr Gilles Romieu du CRLC de Val d’Aurelle, sans oublier le partage de
connaissances du Dr Philippe Poulain, algologue de l’association Douleurs sans Frontières.
Problématique des pays aux ressources limitées
Il n’est pas vain de rappeler que les médecins et personnels soignants africains et asiatiques
(Cambodge et Laos) ont beaucoup de difficultés pour prendre en charge la pathologie cancéreuse. La
majorité d’entre eux ne sont pas suffisamment formés, ont trop peu de moyens et de soutien et ils se
sentent souvent isolés du reste du monde, hormis les pays du Maghreb. Aucun programme
international, aucune fondation n’a encore mis le problème du cancer à l’ordre du jour et il n’y a donc
pas de financement conséquent proposé aux pays aux ressources limitées ! Les pays occidentaux
francophones et en particulier la France, n’ont pas encore, à notre connaissance, prévu d’intervenir en
ce sens afin d’appuyer l’organisation de la lutte à l’échelle nationale ou régionale. Par contre,
beaucoup d’aides dites « de gré à gré » apportent des soutiens ponctuels et limités, en particulier en
Afrique Sub-saharienne. Mais ces actions ne sont pas concertées et trop souvent non perennes.
La crise financière internationale continue à monopoliser les médias et les esprits et ce n’est pas pour
aider celle qui s’exprime par une augmentation significative de son incidence ; il s’agit des cancers
qui touchent plus particulièrement les sites urbains africains et asiatiques. L’inégalité face au cancer
s’aggrave entre les pays riches et les pays en développement
et loin d’être l’apanage des pays
occidentaux, le cancer commence à frapper également les pays en développement.
Comme nous l’avions précisé en 2009, le point commun qui rassemble les pays aux revenus
limités est la difficulté de prise en charge de cette pathologie. La pauvreté, le manque d’information
et de formation des soignants, l’insuffisance de structures de soins adaptées et le sujet tabou tendent
fortement à retarder le diagnostic et rendent aléatoire toute prise en charge thérapeutique. Il n’existe
pas de sécurité sociale, peu de mutuelles et les soins et les traitements sont entièrement à la charge des
familles de patients. Dans le même sens, nous avions déjà pointé du doigt le point commun qui
rassemble les pays occidentaux francophones: l’absence de concertation et de collaboration au
niveau des ONG, associations et institutions. Cela rend bien évidement problématique d’apporter des
réponses pertinentes aux demandes spécifiques émanant de pays francophones souhaitant commencer
l’organisation de la lutte : par où et comment commencer ? C’est autour de ces questions et des
réponses à proposer que nous avons voulu articuler les journées du 8 et 9 avril 2010.
Déroulement
Les deux matinées ont été consacrées à des plénières : des communications ont permis de présenter les
actions menées en 2009, les programmes en cours, les institutions et associations internationales,
nationales. Les après midis ont été réservées à des ateliers inter actifs sur les deux thèmes essentiels
choisis cette année : enregistrement des cancers et médicaments adaptés.
Les mots d’accueil et de bienvenue
Le Professeur Jean-Bernard Dubois, Directeur général du CRLC a montré l’ouverture et l’intérêt du
Centre pour la problématique du cancer dans les pays du Sud. Il a été suivi d’un discours de Mme
Christiane Fourteau, adjointe à la mairie de Montpellier qui a rappelé l’intérêt que porte la ville de
CIRC : Centre International de Recherche du Cancer, Organisation Mondiale de la Santé, basé à
Lyon
Le Monde, jeudi 5 février 2009, page 4