SPB, AMCC, 16/04/2017
Introduction
La crise financière internationale monopolise beaucoup les médias et les esprits à l’heure
actuelle. Ce n’est pas pour aider celle qui se profile à court terme au niveau de la santé
publique, celle qui va s’exprimer par une augmentation significative de son incidence, en
particulier dans les pays en voie de développement ; il s’agit du cancer ou plus précisément
des cancers qui touchent plus particulièrement les sites urbains africains et asiatiques.
L’inégalité face au cancer s’aggrave entre les pays riches et les pays en développement
.
Loin d’être l’apanage des pays occidentaux, le cancer frappe lourdement les pays en
développement.
Or dans le cadre de la francophonie, un point commun rassemble les pays aux
revenus limités : le cancer n’est pas toujours une priorité de santé publique, la prise en
charge de cette pathologie est extrêmement difficile voire inexistante du fait de la pauvreté,
du manque d’information et de formation des soignants, d’absence de structures de soins
adaptées et de l’image terrible que véhicule le mot cancer pour la population. Le cancer est
en général un sujet tabou et les malades vont en premier lieu se faire soigner chez les
tradipraticients locaux, ce qui retardent le diagnostic et rend aléatoire toute prise en charge
thérapeutique. Comme il n’existe pas de sécurité sociale, les soins et les traitements, comme
l’hospitalisation sont entièrement à la charge des familles de patients, rendant bien souvent
les soins impossibles. Par ailleurs, les dirigeants politiques et religieux sont démunis si la
société civile et en particulier les associations de lutte contre le cancer n’existent pas ou ne
sont pas suffisamment actives dans leur pays.
Dans le même domaine sanitaire, un point commun rassemble les pays occidentaux
francophones et les Organisations des Nations Unis : l’absence de communication, de
concertation et de collaboration qui s’avère urgente pour soutenir les demandes de
partenariat formulées et les efforts que fournissent certains pays pour débuter ou améliorer
la lutte contre les cancers. Aucun programme international n’est prêt à financer la
cancérologie dans les pays en voie de développement, à l’inverse du Sida. Il n’existe donc
pratiquement aucune aide remarquable pour aider ces pays à organiser la cancérologie.
Propositions
La préparation de programmes de sensibilisation, de prévention, tout comme l’appui à la
formation continue des personnels de santé est une urgence et tous les pays francophones
devraient pouvoir se réunir et se soutenir mutuellement pour les années à venir.
L’AMCC, de part sa mission initiale prioritaire et le soutien privilégié avec l’INCTR, ne peut
être le lien avec les pays en voie de développement que si, et seulement si, elle met en place
et s’intègre dans un réseau cohérent et fonctionnel de structures et de personnes ressources
volontaires pour créer des passerelles entre les pays dotés de moyens humains et matériels
et les autres aux revenus plus limités. Que répondre lors de demandes spécifiques émanant
de pays francophones souhaitant commencer l’organisation de la lutte ? Par où commencer ?
C’est autour de ces questions et les réponses à proposer que nous avons voulu articuler la
journée du 3 avril. La matinée permettra aux représentants africains-asiatiques et/ou les
associations travaillant sur le terrain d’exposer les problématiques rencontrées. L’après-midi
sera réservé à des ateliers thématiques relatifs aux demandes exprimées ces derniers mois
auprès de l’équipe AMCC. Des recommandations seront apportées et diffusées sur le site
Internet et la Newsletter de l’AMCC.
Le Monde, jeudi 5 février 2009, page 4