Commentaire de Martine Dillies-Snaet
Avant de commencer la lecture de son ouvrage, je me demandais quelles surprises me
réservait ce diable d’auteur avec qui j’ai partagé une pizza des plus infectes !
Infirmière de profession, Carine-Laure DESGUIN passe sa vie en réserve, en retrait, « en
écoute » des autres et, a contrario, ce diable d’auteur libère un punch du tonnerre quand
elle laisse ses mains pianoter le silence. Derrière son clavier, elle exulte, trouve le mot, sa
famille et la technique pour les propulser au sommet d’un ouragan qui emporte. Elle ratisse
large et tout le monde l a suit dans son trop-plein de vie délirant.
Pourtant, si vous la rencontrez, elle vous installe dans le silence et la quiétude dont elle
s’est fait des alliés.
Celui qui a aimé « Le fabuleux destin d’Amélie Poulain » de Jean-Pierre Jeunet et «
Truman Show » de Peter Weir adoreront son récit. Le verbe est juste. L’écriture
impeccable sent bon la gaîté, les couleurs et l’optimisme. Si vous êtes stressés et avez le
teint grisâtre, vous vous accrocherez peu à peu à cette rencontre. Avec un air de ne toucher
à rien, si ce n’est par ce savoir-faire, Carine-Laure DESGUIN vous forcera à ouvrir les
yeux et vous entraînera dans la rue Baraka colorée qui est en chacun d’entre nous.
Et le cheminement sera bon.
Les descriptions sont superbes. Mille touches de senteur, de couleur qui,… paf/paf/paf/
sont claquées sur la toile à un rythme de claquettes. Même la palette du peintre fait partie
inhérente du jeu : l’auteur n’est pas étranger à son histoire, le lecteur l’y sent partout.
« Autour d’eux, les gens se parlent, s’occupent, achètent le journal, le pain, le kilo
d’oranges ». Si je ne devais retenir qu’une seule phrase de ce livre, ce serait celle-là. Rien à
voir avec l’histoire, avec la philosophie du récit, mais pour moi, elle est un morceau de
musique à part entière. Rien que pour ces mots-là, pour avoir trouvé cet assemblage,
Madame Carine-Laure DESGUIN, merci.
Alors, en un mot, si vous avez aimé « Amélie Poulain », vous aimerez « Rue Baraka ».