Histoire de la Chine moderne
La transition entre la période des Yuan et la période des Ming
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c’est l’exercice de la ferme accompli de manière plus ou moins morale. (La corruption est
condamnée par la loi).
Le pouvoir central s’enrichissait grâce aux fonctionnaires.
Ainsi, la société de la Chine classique était économiquement fondée sur l’agriculture, et
uniquement sur l’agriculture. L’impôt était fondé sur les produits de la terre. C’est le système
d’avant les Yuan.
Les Yuan chamboulent cette échelle de valeur. Les lettrés sont relégués en bas de l’échelle.
Par ailleurs, les Yuan ont imposé une échelle de valeur raciale. Au sommet, on trouve des non
Han (des Mongols, des Ouïgours etc.). Tous les représentants du commerce international à
Khandalik se trouvent dans cette échelle de valeur au dessus de la nomenklatura de la Chine
classique.
Aussi, les Mongols instaurent une pax mongolica payante. Tous ces aménagements sont
imposés de manière payante.
Même s’ils sont favorables (par exemple la finition du grand canal), elles se font au détriment
des Chinois, qui payent au-delà de leurs capacités (le système de corvée gratuite ne plait pas
aux paysans).
Par ailleurs, dans les modifications imposées à la Chine, il y a les modifications dans le
domaine bancaire. Le système qui relie la Chine au grand commerce international est à
l’origine de la fuite des capitaux hors de Chine. On continue à tirer des valeurs papier, mais le
système fiduciaire fonctionne mal et entraîne de l’inflation, dont souffre la population
paysanne de base, car les sapèques sont fondées sur un rapport à l’argent métal. Peu à peu,
dans cette société si durement traitée par des dirigeants étrangers, des gens relèvent la tête et
tentent de réagir.
Il y en a au sommet, mais ils ne sont pas nombreux. En Chine du Sud, il y a des foyers de
révolte à l’intérieur desquels, par une fédération de ces foyers, naît un mouvement qui a
permis de repousser les Yuan hors de Chine, et d’établir une dynastie sino-chinoise.
Parallèlement naît en Chine l’idée nationale. Les griefs sont non seulement fondé sur les faits,
mais aussi ces griefs reprennent à leur compte que la cause de tous les malheurs est de source
étrangère (non-chinoise). On pense là-dessus, que tous les malheurs viennent que les gens qui
gouvernent ne sont pas Chinois. Il se développe un nationalisme han, avec l’idée nationale et
un consensus fondé sur cette idée.
Celui qui fédérera ces foyers de révolte est Zhu Yuan Zhang, originaire de la Chine du Sud,
c’est un chef d’un de ces foyers de révolte. Il fédère une multitude de bandes en se faisant
aider par les sociétés secrètes (« le lotus blanc »).
Il devient chef de bande et s’installe à Nankin.
Depuis le départ de son action, il a une attitude double. Il se fait aider par des gens
hétérodoxes (les sociétés secrètes) pourtant son projet est de revenir au vieux système chinois,
au retour de la Chine aux Chinois ; il est d’origine modeste, fils d’un employé de monastère
bouddhiste, et devrait normalement être hostile aux lettrés, au confucianisme, au classicisme
chinois. Sous les Yuan, Kubilaï a été séduit par le bouddhisme, et il s’est tourné vers le
bouddhisme lamaïste. Il a voulu lui donner des avantages. Dans les secteurs dévolus aux
différents couvents, il fait en sorte qu’ils ne payent pas de taxes foncière à l’État, et que la
taxe soit payée en leur faveur.
Cela prouve que Zhu Yuanzhang est opportuniste (car il n’a pas été spolié par les Yuan).
Il bat les une après les autres les garnisons mongoles de la Chine du Sud. C’est d’ailleurs
plutôt un départ qu’une guerre. Les Mongols avaient perdu leur charisme. Ils ne sont plus
inséré dans le système de conquête de Gengis Khan. C’est une situation de paix permanente
qui ne leur réussit pas. Ils retournent à leurs steppes originelles.
Le principal travail de Zhu Yuanzhang est de s’occuper de ceux qui l’avaient soutenu. Il les
faits tous tuer.