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PARTIE I
SYNTHESE DU MOTIF ECONOMIQUE
Section 1 : Contexte économique
1) Rappel du motif économique
En France, les marchés de l’eau et des déchets se transforment profondément et de manière structurelle. La
nécessité pour le Groupe SUEZ de changer de modèle économique et opérationnel ainsi que d’adapter ses
modes de fonctionnement, devient cruciale.
Dans le secteur de l’eau :
- Sensibilisation croissante des populations à la raréfaction des ressources conduisant à une baisse
naturelle de la consommation en eau.
- Pression exacerbée de la concurrence privée et publique avec notamment la menace croissante des
passages en régie engendrant des baisses tarifaires (la baisse de 20% pour la distribution de l’eau à
Lyon en 2015 ou au SEDIF en 2011 en sont des illustrations), voire à des pertes de contrats (Rouen, Val
d’Orge…).
- Tendance baissière du nombre de contrats de Délégation de Service Public et augmentation des
contrats de Prestations de Services impliquant une réduction des durées de contrats (et donc une
pression supérieure sur le retour sur investissement) et la nécessité de mettre en place des
organisations agiles pour répondre aux besoins des clients.
- Réforme territoriale de la loi NOTRe conduisant à la redistribution des positions des acteurs du marché
de l’eau, à une réduction du nombre de contrats sur des périmètres plus grands et à une
professionnalisation des clients avec de nouveaux besoins.
- Diminution des dépenses publiques et des moyens octroyés aux collectivités et aux territoires rendant
plus vive la pression exercée sur les marges des contrats.
- Evolution réglementaire à l’instar de l’arrêt Olivet en 2009 autorisant la renégociation des contrats
concessifs de plus de vingt ans ou de la loi Brottes votée en 2013 interdisant les coupures d’eau en cas
d’impayés.
- Maturité du marché français en termes d’installation de traitement et de distribution d’eau, freinant le
développement des activités du Groupe sur ses métiers historiques et portant la menace d’une
surcapacité annonciatrice de baisses tarifaires plus poussées.
Dans le secteur des déchets :
- Sensibilisation croissante des populations à la raréfaction des ressources conduisant à une baisse
naturelle de la production des déchets ménagers.
- Désindustrialisation du territoire français conduisant à une baisse de la production des déchets
industriels.
- Evolutions réglementaires impactant en profondeur les modèles traditionnels de traitement des
déchets notamment avec l’augmentation des taxes relatives aux enfouissements dans les décharges.
- Poids capitalistique des nouvelles infrastructures de traitement des déchets telles que les
incinérateurs, les bio-méthaniseurs ou les centres de recyclage.
- Volatilité du marché des matières premières (métaux, papier, plastiques…) dont les prix de vente à la
baisse induisent une forte pression sur les marges de l’activité du recyclage.
- Baisse du prix de vente de l’électricité générée par les installations de valorisation énergétique des
déchets.