I) - Free

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Introduction
Restauration de Meiji : à l’initiative des samurai, le shogounat fut aboli, on assiste à la naissance d’un état moderne construit autour de l’autorité et le
symbole de l’empereur. C’est aussi à cette époque que l’histoire apparaît comme discipline. Ce qui ne veut pas dire que l’histoire n’a pas joué un rôle
important auparavant. Les penseurs d’Edo ont essayés d’instituer une morale nationale kokugaku. Fukugawa Yukichi écrit en abrégé l’histoire de la
civilisation. L’histoire ne peux pas être que celle des grands hommes, mais aussi celle de la société. Kume Kunitake produit des analyses sur le shintô et
montre qu’il peut être assimilé à d’autres cultes en Asie orientale en ayant une visée purement scientifique. Après la restauration, mise en place du
Shûshi Kyoku (bureau administratif) chargé de compiler tous les documents de l’histoire contemporaine. Ce mouvement s’est accéléré à partir de 1850.
Les manuels scolaires insistent sur le mythe de la fondation du Japon. A partir de 1880, Minyûsha publie notamment la revue « Kokumin no tomo » qui
contient une série d’articles qui affirment que Meiji est le prélude à un régime libéral comme celui du Royaume-Uni. Ce mouvement pour la liberté et le
droit du peuple stimule cette pensée mais il y a de la censure. Le mouvement va s’essouffler. Mais ces analyses critiques vont renaître dans les années 20
où les écoles de types marxistes vont apparaître.
2 tendances marxistes :
- Kôzaha, école dominante, tirée du titre d’une revue japonaise « conférence sur l’histoire de développement du capitalisme au Japon », elle cherche à
repérer les évolutions des structures sociales et essaye de mesurer la nature et le développement du capitalisme japonais. Selon Marx :
1. Développement féodale
2. Développement du capitalisme et de la bourgeoisie
3. Révolution socialiste.
La thèse de cette époque est que l’on n’est pas encore à la deuxième étape, mais plutôt à la première. Ôkochi estimait que la politique de mobilisation
générale pouvait accélérer le passage de la deuxième à la troisième étape.
Ecole du rônôha. La restauration Meiji a été réellement une révolution de type bourgeoise : le Japon est mûr pour une révolution de type socialiste.
Ce débat renaît après la deuxième guerre mondiale. On voit apparaître des critiques du système impérial. Maruyama Masao, professeur à Tôdai, publie
dans la revue Sekai l’article « Logique et psychologie de l’ultranationalisme » où il essaye de montrer que contrairement aux états occidentaux, Meiji n’a
jamais pu séparer le publique et le privé. Mais il y a quand même deux réserves à la liberté d’expression : - la critique du système impérial n’a jamais
atteint la presse grand public
la guerre est toujours censurée dans les manuels scolaires.
Affaire Inaga. C’est un professeur d’histoire qui a écrit un manuel qui donne un peu plus d’importance à l’armée japonaise, il a toujours été censuré. A
partir de 1950, guerre froide, guerre de Corée. Une partie des conservateurs veut renforcer les forces militaires. Ce qui est encouragé par les Etats-Unis
qui voient un rempart contre le communisme. La gauche accuse une militarisation comme en 1930.
Après la deuxième guerre, les syndicats japonais sont en explosion, ils prennent souvent le contrôle de l’entreprise. Naissance d’une historiographie non
marxiste. D’abord le fait d’auteurs américains. Les historiens américains en 1960, se rendent compte que le Japon est très proche des pays occidentaux
et commencent donc à le voir comme un pays moderne. « Ecole de la modernisation » : les historiens regardent avec soin le processus de modernisation
du Japon. Ils ont aussi une vision différente sur la guerre. Reishauer était un grand représentant de cette école. Le Japon doit sortir de ses a priori
politiques. Les choses deviennent plus compliquées encore : le la modernité japonaise est critiquée par des étrangers. Le Japon est un pays où règne un
certain nombre d’injustices. Cela repose sur des études marxistes qui dénonçaient ces inégalités.
Au Japon :
Baisse de l’influence du parti communiste
Influence de mouvement sociaux peu politisés : mouvement de citoyens contre la pollution (exemple : Minamoto : pollution d’une usine au mercure).
Rejet de déchets toxiques (Kawasaki)
Intérêt pour les choses plus ordinaires de l’histoire : Ecole de la nouvelle histoire française, histoire de la vie ordinaire des gens et histoire du peuple
japonais.
Développement d’une histoire liée à un retour du nationalisme (années 70). Après 70, désire de réhabilitation du Japon. Relativisation des tors du Japon
lors de la guerre.
Le mouvement néo-nationaliste se renforce dans les années 1980 : culturalisme : travaux qui montrent que le Japon est un pays moderne, modernité
différente et supérieure aux pays occidentaux. Il Cherche à montrer que la modernisation est endogène et non pas une copie de l’occident.
Nihonjinron : débat sur les japonais : ouvrages grand public qui s’interroge sur l’identité japonaise (peu scientifique).
Nakasone recommence à visiter le Yasukuni Jinja de manière officielle. Le Japon réussit économiquement : c’est un pays de premier plan, la richesse par
habitants est supérieure à celle des Etats-Unis : triomphalisme. Les travaux de type marxistes deviennent minoritaires face à cette déferlante
néo-nationaliste.
1990 : grande variété d’études, beaucoup de tendances se côtoient, recul marxiste.
Les historiens commencent à voir l’histoire du Japon plus comme une exception. Recherche de points de convergence, études comparatives. Les
historiens néo-nationalistes font des efforts pour enseigner l’histoire de manière différente dans les lycées. Au contraire les historiens veulent donner
une image plus positive de l’histoire du japon (avant très marquée par la culpabilité) : révisionnisme.
Le chant de l’hymne national dans les écoles est réinstauré. Effort pour avoir une histoire commune avec la Chine et la Corée. Redonne de la place aux
minorités exploitées.
I)
Bakumatsu (1853 – 1868)
1) L’arrivée des bateaux noirs, l’ouverture de ports et la signature des traités
C’est la fin de la période des Tokugawa. Les bateaux noirs arrivent en 1853, la restauration de Meiji aura lieu en 1868.
L’arrivée des bateaux noirs n’a pas signifié un début de contact. Plusieurs tentatives de la part de la Russie et des Etats-Unis pour ouvrir le Japon
avaient déjà eu lieu. Les américains pêchaient régulièrement la baleine dans les eaux du Japon, ces baleinières avaient besoin d’un port de relâche. Le
Japon est dans la périphérie immédiate de la Russie. Les anglais se sont renforcés dans la région après la guerre de l’opium (1839-42) contre la Chine.
Les français sont de plus en plus présents dans l’Asie du Sud-Est. De nombreuses tentatives suivies d’échecs ont eues lieu. L’arrive de l’amiral Perry et
sa flotte en 1853 sera décisive. Il transmet une lettre du président au shogun, demandant la signature d’un traité de commerce. Réponse en 1854.
Déclenchement d’un débat interne au Japon, déstabilisation du Bakufu. Cela ne veut pas dire que le Bakufu n’était pas déjà en crise. Le shogounat avait
déjà des difficultés financières depuis le XVIIIe siècle. Il y avait eu un certain nombre de réformes ??? (1716-1785) Ere Kansei (1787-1793), ère tenpô
(1841-1843) : ces trois réformes ont échoués (trop conservatrices et réactionnaires). Pendant l’ère d’Edo, on passe d’une économie de subsistance à une
économie d’échange. En effet les productions agricoles deviennent commerciables, on produit de plus en plus de coton ou du colza. Développement d’une
industrie rurale, développement d’échanges locaux mais aussi inter-regionaux : début de richesse dans de la bourgeoisie. Les finances du shogounat
restent fondées sur l’agriculture, ce qui sera l’origine de l’échec. Le shogounat a essayé de ralentir la montée de cette bourgeoisie mais aussi son train de
vie (loi qui empêche les habitants de porter des habits de soie, etc.). Le gouvernement est dans l’indécision face à l’ultimatum. Il consulte la cour, ce qu’il
n’avait pas fait depuis longtemps (preuve de faiblesse) mais aussi les Daimyô. Pour certains il faut se soumettre, pour d’autre il faut résister.
Notamment dans le domaine de Mito où il y a des penseurs du kokugaku, on parle aussi de Mitogaku. Ce sont eux qui ont inventé le terme de kokutai.
D’autres Daimyô pensent qu’il faut gagner du temps. Au total, il n’y a pas de volonté commune de résister. En mars 1954, le shogounat signe le traité de
kanagawa. Ce traité prévoit quatre closes :
ouverture de deux ports de relâche (Shimoda et Hakodate)
les bateaux étrangers peuvent recevoir vivres et combustibles
les marins sont bien traités
un consul des Etats-Unis s’installe à Shimoda
Ce traité est suivi en 1858 (Harris). Puis d’autres traités avec la France, la Grande-Bretagne et la Russie. Ce sont des traités inégaux : les étrangers
bénéficient d’un droit d’exterritorialité et ils ne pourront pas être jugés par le Japon. Le Japon n’a plus le droit de fixer des taxes. C’est une épine dans la
fierté nationaliste japonais.
2) Sonnô jôi
« Libérez l’empereur, virez les autres ». L’ouverture du Japon offre des occasions de transfert de technologie. De jeunes Bushi sont envoyés pour recevoir
une formation technique (fiefs de Satsuma et Chôshû). Cela va déstabiliser encore plus le shogounat car ces fiefs vont prendre de la puissance. D’un
autre côté, des fiefs se révoltent contre Sonnô Jôi. Ce mouvement va donner lieu à un certain nombre de violences. En 1860, le fief de Mito va faire
assassiner la personne à l’origine de ce traité, Ii Naosuku, qui était un des bras droit du shogun. Le Clan de Satsuma assassine des étrangers,
notamment à Yokohama. La cour de Kyôto donne l’ordre au shogounat d’expulser les étrangers. Les flottes anglaises bombardent pour faire taire les
batteries. Cette démonstration de force ne sera pas sans conséquences. Abandon de la xénophobie pour s’allier avec les étrangers et renverser le
shogounat. A partir de 1863, on assiste à une série de combats entre Chôshû et le shogun. En 1865-66, campagnes pour soumettre le clan. Cela se
termine par un compromis. Chôshû trouve une alliance avec Satsuma. Satsuma pense qu’il faut passer un accord avec le Bakufu pour Sonnô. Alliance du
nom de Satchô dômei.
3) Satchô dômei et la chute du Bakufu
Cette alliance va réussir à venir à bout du Bakufu. Un nouveau shogun arrive au pouvoir : Yoshinoda. Il essaye de sauver le régime, notamment en
déclarant en 1867 qu’il restituerait le pouvoir politique à l’empereur. Mais au contraire, cela précipite les événements. Le 3 janvier 1868, l’armée de la
coalition (Satchô) se rend maître du palais impérial. L’empereur émet un édit impérial qui abolit officiellement le shogounat : Meiji. Les derniers
partisans du shogun résistent : un an et demi de guerre civile de Bôshin. En juin 1869, le shogounat est vaincu lors de la bataille navale de gôryôkaku.
II)
Restauration impériale et modernisation économique et sociale pendant la première moitié de l’ère Meiji (1868-1889)
1) Restauration impériale et ses conséquences
a) Le nouvel ordre politique
Il s’agit pour le nouveau pouvoir d’abolir le Bakufu et donc de créer un nouveau gouvernement. Dans un premier temps, les dirigeants s’organisent en
conseil. Empereur Meiji âgé de 16 ans, Daimyô et samouraïs (Satsuma, Chôshû, Tosa et Kizen). Une des premières décisions est de transférer la capitale
de Kyôto à Edo qui sera rebaptisée Tôkyô. Le nouveau pouvoir compte se légitimer avec les traditions, l’empereur descend de Jinmu. Volonté aussi de
faire jouer un rôle moderne au souverain : l’empereur est habillé comme un monarque européen. Pour affirmer son pouvoir, le serment impérial en cinq
articles (Gokajô no Goseimon) est lu en public. Il se démarque du régime féodal, abandon des orientations xénophobes. Il promet la mise en place d’une
assemblée délibérative pour débattre (ne se réalisera qu’un peu plus tard). Volonté de mobiliser tous les membres de la nation quelque soit la classe
sociale pour l’économie. Abolition du Shinôkôshô, mise en place d’une économie de marché où chaque habitant pourra entreprendre l’activité qu’il
souhaite. Quatrième article : abolition des coutumes archaïques et formalisation avec l’extérieur. Enfin le serment choisit d’enrichir le Japon de tous les
savoirs du monde (notamment technologiques).
Ce ne sera pas mis en œuvre facilement. Après ce serment, une sorte de constitution fût rédigée : Seitaisho ou constitution de 1868 (Juin). Elle crée un
conseil exécutif, le daijôkan qui sera au centre de toutes les décisions jusqu’en 1885. Au sein de Daijôkan se retrouve de véritables dirigeants (une
quinzaines de personnes), un seul est issu de la cour (le prince Iwakura), les autres sont des samouraïs d’échelons moyens et inférieurs, ce sont des
jeunes de Statsuma et Chôshû.
Satsuma : Ôkuba Toshimichi
Chôshû : Itô Hirobumi, Yamagata Arimoto
Ces personnages vont marquer le Japon en 1900, mais aussi au début du XXe par l’intermédiaire de leurs disciples. Pour se moderniser, les oligarques
font un projet d’état centralisé et bureaucratique, il faut se débarrasser du système féodal et donc des domaines. En quatre étapes forcer les Daimyô à
séparer les dépenses familiales et publiques (nouveau au Japon). En mars 1869 les seigneurs de Satsuma, Chôshû, Toza et Chizen donnent l’exemple en
rendant volontairement leurs domaines à l’empereur pour qu’ils soient sous juridiction directe de l’état. En échange, les Daimyô de ces provinces sont
nommés gouverneurs (chiji). Ce ne sera pas suivi par les autres seigneurs. On va donc essayer de leur forcer la main en Juillet 1869 : l’empereur
demande à tous les Daimyô de rendre leurs territoires, ils se verront nommés gouverneurs et percevront 10% de l’impôt. Il va falloir attendre Août 1871
(quand le Japon aura une force de police suffisante) pour que le Japon abolisse les domaines et les transformes en préfectures. On procède à un
redécoupage, on passe de 302 à 72 préfectures en tenant compte des fiefs qui existaient à l’époque. Les Daimyô deviennent des fonctionnaires
directement payés par l’état. En 1869 le gouvernement abolit le shinôkôshô et le remplace par d’abord quatre classes :
Kazoku : qui regroupe une noblesse
Shizoku : rassemble les samouraïs de haut rang
Sotsu : rassemble les samouraïs de bas rang
Heimin : le reste du peuple
Ces castes sont moins cloisonnées. La classe Sotsu est abolie en 1872 pour être intégrée avec celle des Heimin.
En 1870, on donne au guerrier le droit de pratiquer n’importe quelle profession. On abolit l’interdiction de mariage entre les castes.
En 1871, à cause de l’abolition des domaines, l’état prend en charge les samouraïs et leur paye un salaire plus faible, cela coûte cher à l’état.
En 1874, l’état abolit le payement des samouraïs en échangent de quelques rentes. Les samouraïs sont obligés de travailler. Ils vont s’allier avec des
marchands. La suppression de la classe des guerriers entraîne la nécessité pour le gouvernement de mettre en place une armée moderne ouverte à tous.
C’est cette armée qui va permettre l’abolition des domaines. Elle va permettre à l’état de transmettre une éducation morale.
En 1882, rescrit impérial Gunjin Chokuyu qui explicite les motivations de l’armée mais qui est basé sur le bushidô.
En 1869, la garde impériale est recrutée parmi les samouraïs. Fondation d’une école militaire pour former les cadres de l’armée. Manufacture des armes
sous contrôle de l’état.
En 1871, décret pour intégrer les armées domaniales dans celle de l’état. On ne possède une arme que si l’on fait parti de l’armée.
En 1873, mise en place d’un service militaire de 3 ans pour les hommes de 21 ans ou plus. Elle touche l’ensemble de la population sauf les aristocrates de
la cour, les familles d’anciens daimyô, les chefs de famille de toutes les classes et les successeurs.
Uniformisation des forces armées. On abolit le sabre et on le conserve comme symbole de commandement. Mise en place d’un système d’éducation unifié
et d’une religion officielle (le shintô).
b) Le nouvel ordre social
Mise en place d’un nouvel ordre social qui remplace le shinôkôshô par un système de classes beaucoup plus mobile. Suppression de la classe des
guerriers et mise en place d’un système de conscription.
Avant, beaucoup recevaient l’éducation de base (temples bouddhistes). Le système d’éducation primaire est unifié, controverse sur le contenu.
Education occidentale : apprentissage technique de la langue, mathématiques puis sciences : réalisation des ambitions des élèves.
En 1890 rescrit impérial sur l’éducation (kyôiku chokugo) dans lequel doit se fixer l’éducation : respect à l’empereur, obéissance dans toutes les classes,
photo de l’empereur.
En 1872, l’école devient obligatoire pour tous (les filles aussi) pendant 6 ans. Enseignement secondaire d’état ou privé. Diffusion idéologique impériale :
shintô.
Etat de Meiji : religion officielle : shintô, centré sur l’empereur et ses ancêtres.
Bureau du culte shintô créé pour gérer les sanctuaires. Séparation bouddhisme et shintô, le bouddhisme et lié au Bakufu.
1871 : Shintô devient officiellement la religion de l’état : les prêtres shintô sont des fonctionnaires, les citoyens doivent se faire enregistrer dans le
sanctuaire de l’endroit où ils sont nés.
Mise un en place d’un droit juridique moderne (droit occidental). Dans un premier temps basé sur le droit français puis allemand.
En 1880, premier code pénal (droit français) est promulgué. Rédigé par Gustave Emile Boissonade et contribue à créer une université de droit (hôsei).
Remplacé en 1907 par un nouveau code pénal Allemand.
Pour le code civil, les débats sont plus importants, les valeurs ne font pas l’unanimité.
En 1890 : promulgation du premier code civil (toujours par Boissonade) avec des valeurs individualistes et égalitaires. Mais il rencontre une très forte
opposition (sape les coutumes traditionnelles), ce code ne sera jamais appliqué.
En 1898 : code civil sur le modèle allemand. Contenu ambigu : égalité de tous devant la loi. La mise en place de ce système est radicale et ne va pas se
passer sans conflit. Soumission des samouraïs de bas rang qui ont aidé à la restauration.
En 1876, interdiction du port du sabre : Haitôrei. Les guerriers vont se voir alloués une somme forfaitaire. Beaucoup de guerriers vont se sentir exclu du
pouvoir et tomber dans la misère.
Révoltes : Rébellions de Satsuma : Seinan sensô. Ce sont les samouraïs de Satsuma sous la direction de Saigô Takamori. Désaccord avec les autres
membres du gouvernement : le Japon doit avoir une politique expansionniste en direction de la Corée mais pas suivi.
En 1874, Une armée de 40.000 hommes est levée. Le gouvernement lance l’armée de 1874 à 1877, c’est la supériorité technologique qui l’emporte.
C’est plus une opposition politique qu’une rébellion : Idées libérales, le pouvoir ne devrait pas rester entre les mains de quelques personnes mais donné
au peuple (samouraïs ordinaires).
Mouvement pour la liberté et le droit au peuple (jiyû minken undô). Connotation assez élitiste (élection d’une assemblée qui porterait le pouvoir de ce
peuple). Revendique le suffrage réservé aux anciens samouraïs, au grands propriétaires terriens et riches marchands. Gagne petit à petit tout le pays et
sera soutenu par la presse.
En 1880 : ligue pour établir une assemblée nationale (kokkai kisei dômei). Donne naissance au premier parti libéral (jiyûtô). Provoque une double
attitude.
-En 1875 : décret pour contrôler la presse : shibunshijôrei : premier élément de contrôle de liberté d’expression.
En 1880 : Shûkai jôrei : pour contrôler les rassemblements politiques. Tout cet appareil répressif va servir à contrôler la naissance du mouvement
ouvrier.
En 1900 : Chian Keisatsu Hô : loi de police sur l’ordre public : nationalise tout le système répressif et restreint la liberté d’expression et d’association.
En 1882 : Gunjin Chokuyu : Rescrit impérial aux marins et aux soldats.
En 1890 : Kyôiku Kenpô : Rescrit impérial sur l’éducation : base du discours d’obéissance fasse à l’empereur.
Réactions conservatrices de peur face aux idées démocratiques. Processus de mise en place d’une constitution qui prévoira la mise en place d’une
assemblée nationale élue au suffrage censitaire.
2) Naissance d’une économie capitaliste
a) L’état de l’économie japonaise au moment de la restauration
Il faut mettre en place une économie moderne pour enrichir le pays, avoir une armée puissante et donc devenir un état fort. Slogan de l’époque :
Fukoku Kyôrei : « Pays riche, armée forte »
Shokusan Kyôgô : « Implanter et développer l’industrie »
Le Japon est impressionné par les technologies occidentales. Il va donc sortir des réformes économiques.
Est-ce que le Japon se serait occidentalisé sans l’occident ?
Sept indicateurs de l’amorce d’une révolution industrielle :
1 : généralisation du marché
2 : développement de structures financières
3 : production non agricole
4 : développement du salariat
5 : existence d’une technologie de production à grande échelle
6 : niveau d’instruction élevé
7 : apparition d’une classe bourgeoise autonome qui se mue en capitaliste
1 : Tout montre qu’il y a une intensification des échanges économiques. Malgré tout, il restait d’importantes barrières politiques et idéologiques : les
marchands restaient en bas de l’échelle sociale. Il existait encore des domaines autonomes avec des douanes -> obstacle au développement du marché :
chaque domaine avait sa monnaie. Enfin les marchands étaient regroupés au sein de corporations organisées pour obtenir des privilèges et des
monopoles -> marché encore trop bridé. L’ère Meiji va abolir tout ça. Le Japon ne pouvait pas bénéficier de marché extérieur.
2 : Pendant les Tokugawa, les échanges se font de plus en plus avec l’argent. Mais l’économie n’est pas unifiée. Cependant, un système de change se
développe. Il n’y avait pas de système bancaire moderne.
3 : Les domaines de ChôShû et Satsuma avaient développé une production interne. La taille des villes augmente, ce qui provoque des conséquences sur
l’artisanat. Mais on ne peut pas dire que c’était à la base d’une révolution. Encore très largement agricole (riz), cette production alimentait les besoins
locaux.
4 : Il existait un travail salarié mais il s’agissait de domestiques. On ne peut pas dire qu’il existait une classe salariale.
5 : Industrie d’origine hollandaise, techniques encore traditionnelles.
6 : C’est là où le Japon est le plus avancé. Au début du XVIIIe, presque tous les samouraïs connaissaient les bases de l’écriture et la majorité savait lire,
écrire et compter. Population alphabétisée à la fin des Tokugawa. Education de type confucéenne. Avantage pour le Japon dans la réforme de Meiji.
7 : Il existe une classe bourgeoise. Néanmoins, elle n’a pas développé d’idéologie, une pensée politique indépendante. Toujours sous la domination du
Bakufu.
Le Japon est quand même assez loin d’une révolution industrielle. Au niveau social, il n’y avait pas une classe d’entrepreneurs capable d’impulser une
révolution industrielle. C’est donc l’état qui va devoir la lancer.
b) La réforme de l’impôt foncier
Pour développer cette économie, l’Etat va avoir besoin d’argent. Mise en place d’un impôt pour bénéficier de ces ressources. Il choisit de taxer l’activité
agricole. Priorité : reformer l’impôt foncier (avant payé en riz). Le Japon va soumettre l’agriculture de marché, et abolir un certain nombre de
restrictions.
Il va permettre aux paysans de vendre et acheter des terres. Pour que cette réforme soit effective, il va falloir calculer la valeur monétaire de ces terres.
Entre 1873 et 1876, on va calculer la valeur monétaire de l’ensemble des rizières (85 millions de parcelles de terre), on émet plus de 100 millions de titres
de propriété. Impôt en pourcentage de la valeur foncière. Jusqu’à fin 1876 : révoltes paysannes -> le gouvernement va un peu alléger cet impôt.
Beaucoup de paysans vont se retrouver dans l’incapacité de payer. Seule solution qui leur reste : vendre leur terrain -> on observe très vite une
concentration de grands propriétaires (jinushi). Ce système va être appelé Jinushisei, il va produire des paysans très pauvres qui vont devoir aller
travailler dans des usines dans des conditions précaires. Grâce à ces nouvelles ressources, l’état va pouvoir mettre en place les infrastructures
essentielles à la révolution industrielle.
c) L’Etat entrepreneur
L’Etat développe les moyens de communication. Liaisons de chemin de fer en 1879 entre Ôsaka et Kôbe puis entre Kyôto et Ôsaka. Mise en place aussi
d’un télégraphe (1869 : entre Yokohama et Tôkyô, 1873 : Tôkyô et Nagasaki (1000 km)).
-Kabunakama : corporation de marchands, elles sont complètement abolies. Les frontières intérieures sont aussi abolies. Le gouvernement s’intéresse à
l’industrie militaire, il récupère et réorganise les arsenaux qui avaient été établis pendant le Bakumatsu (exemple : Yokosuka, port qui se trouve au Sud
de Yokohama). Le gouvernement développe aussi des usines modernes, il créé surtout de la filature, mais aussi de la cimenterie, brasserie… Développé
avec des ingénieurs occidentaux pour installer les machines mais aussi former, cela coûte beaucoup d’argent à l’état. Enfin le gouvernement prend en
main le développement de Hokkaidô. Coûte cher et les revenus de l’état sont encore insuffisants.
En 1870, les ressources de l’état ne dépassaient pas le tiers des dépenses. De 1876 à 1880, les prix augmentent de 100%.
d) Réforme de Matsuka
Matsuka était le premier ministre de l’époque. Il retire 20% des billets émis pour inverser l’inflation. Il réduit les dépenses de l’état pour les nouveaux
édifices. Il augmente les impôts, les petits fermiers sont obligés de vendre leurs terres aux grands. Mais surtout, il vend une partie des entreprises créée
par l’état au secteur privé. Cette politique de privatisation va permettre de développer une classe de capitalistes, ces entrepreneurs vont rester les
« obligés de l’état ». Seishô : nouveaux entrepreneurs. Shibusawa Eichi : ancien samouraï qui va créer une partie du système bancaire. Ce sont ces Seishô
qui deviendront les Zaibatsu.
III)
L’affirmation du Japon comme nation moderne pendant la seconde moitié de l’ère Meiji (1889 – 1912)
1) La consolidation de l’Etat impérial
En 1889, mise en place d’une constitution, la mise en place d’une répression et conscience des oligarques que les droits et les devoirs de chacun doivent
être définis. Mise en place d’une assemblée, la constitution restera en place jusqu’à 1945, elle est très influencée par le modèle allemand.
D’un côté le Japon souhaite justifier sa place parmi les grands pays modernes. Il faut donner des juges à la population qui veut des droits civiques. D’un
autre côté, il faut donner une assise plus solide pour le régime impérial -> constitution plutôt autoritaire. C’est l’empereur qui personnifie l’Etat et
l’autorité, il tient sa légitimité de manière divine. C’est lui qui dispose du pouvoir législatif. Il nomme les présidents des deux chambres. C’est aussi lui
qui convoque la Diète. Il peut dissoudre les chambres. Il peut légiférer sans ordonnance, il peut proclamer l’état de siège, c’est le représentant japonais, il
est le seul à pouvoir déclarer la guerre et conclure des traités. Il n’est néanmoins pas seul, il a en particulier un conseil des anciens (Genrô) qui a pour
tâche de nommer le premier ministre. Les ministres sont responsables devant l’empereur.
Diète : 2 chambres :
Haute : chambre des pères, elle n’est pas élue mais constituée de personnes de prestige nommées par l’empereur.
Basse : députés élus au suffrage censitaire (homme de plus de 25 ans payant des impôts (1% de la population)).
Les deux chambres n’ont que le pouvoir de voter le budget, si le vote est négatif, on prend le budget de l’année dernière. Cette constitution précise le rôle
de la bureaucratie. 20 000 fonctionnaires en 1890, 12 000 en 1908, véritable décollage à partir des années 90.
2) L’affirmation du Japon comme grande puissance militaire
Deux axes :
Le gouvernement entreprend de créer des liens sur un pied d’égalité avec les grandes puissances de l’époque
Le gouvernement amorce une politique d’extension sur le continent
Première tâche : négocier les traités inégaux qui avaient été une grande source d’humiliation. Cela se fait à partir de 1890. C’est en 1911 que le Japon
pourra gérer lui-même s’est tarifs de douane. Pendant ce temps, le Japon essaye de s’intégrer dans un réseau d’alliances. Traité d’alliance avec la
Grande-Bretagne en 1902. La Grande-Bretagne cherchait un allié pour faire face à la Russie. L’expansion du Japon va réellement commencer en 1894 :
première guerre sino-japonaise. Origine : circonstances anecdotiques : le gouvernement coréen de l’époque encourage l’intervention de ces deux
puissances suite à une rébellion dans le pays. La présence des troupes dégénère en guerre totale. L’armée japonaise était plus moderne. La défaite de la
Chine débouche sur le traité de shimonoseki en avril 1895 :
la Chine va devoir payer des dommages de guerre considérables, ce qui va contribuer au développement industriel.
Taiwan devient une colonie japonaise jusqu’en 1945.
Le Japon demande le contrôle de la péninsule de Liadong (partie tout au Sud de la Manchourie), permet le cheminement des matières premières. Il
n’obtiendra pas le contrôle de Yaodong à cause de la Russie.
Le Japon n’est pas soutenu, ni par la Grande-Bretagne, ni par la France -> il apprend à se méfier des pouvoirs occidentaux.
Objectif suivant : contrôle de la Corée. La Chine qui avait le contrôle de la Corée se la fait prendre car elle est affaiblie. La Russie est une concurrente.
En 1904, rassuré par l’alliance avec la Grande-Bretagne, le Japon attaque la Russie en Manchourie. Victoire un an plus tard grâce à l’aide financière
occidentale. La Russie est handicapée par le fait que cette guerre se déroule loin de ses bases. Bataille navale de Tsushima : flotte russe anéantie. C’est
la première fois qu’une nation non occidentale remporte une victoire sur une des grandes puissances occidentales -> idée pour les autres asiatiques.
Victoire conclue par le traité de Portsmouth : le Japon obtient un certain nombre de droits sur le continent.
En 1910, la Corée devient partie intégrante du Japon. Le Japon prend le contrôle de la péninsule de Liatung, avec le chemin de fer du Sud de la
Manchourie. Il prend aussi le contrôle de l’île de Sakanin -> Le Japon devient une puissance régionale. C’est à partir de cette époque qu’il aura le moyen
d’extension de ses intérêts en Chine. Le traité de Portsmouth sera mal reçu au Japon : émeutes de Hibiya. C’est le moment où le nationalisme gagne la
population, c’est aussi le début d’une conscience démocratique. Epoque importante concernant le développement industriel.
3) Première révolution industrielle
La richesse nationale diminue, l’Etat continue quand même à jouer un rôle essentiel. Il assure 40% de l’investissement en 1930, l’armement et le chemin
de fer en particulier.
En 1889, 1600 km de chemin de fer, en 1912 : 11 000 km, 90% du trafic. Il aide aussi les capitalistes. Tout cela grâce aux indemnités de la Chine. Le
textile reste l’industrie la plus importante, en 1900, 70% des usines sont textiles, elles emploient 67% de la main d’œuvre. Elle devient rapidement une
industrie d’exportation, elle concurrence les industries anglaises et indiennes (colonie anglaise).
Dès 1880, le Japon supplante les produits de l’Inde et la Grande-Bretagne. A la veille de la deuxième guerre mondiale, le Japon est une grande puissance
d’exportation textile. Mal vécu par la Grande-Bretagne -> dégradation des relations. Cette aussi un grand exportateur d’allumettes, de crayons, de
pinceaux, de couverts et aussi d’aliments.
Le Japon possède une industrie lourde modeste jusqu’en 1895. C’est après la guerre russo-japonaise qu’elle prend son essor. Métal, charbon (exemple : en
1894, 820 000 tonnes de charbon extraites par an, en 1914, c’est 20 000 000). La production de l’acier est multipliée par 7 de 1896 à 1901. Croissance
importante de l’industrie navale, notamment les machines à vapeur. Le japon est un des cinq pays au monde à pouvoir construire ses propres
locomotives. Cette grande industrie est surtout dominée par les grands Zaibatsu : Mitsui, Mitsubishi, Sumitomo, Asano.
Zaibatsu : Au départ, c’est une entreprise familiale qui profite des réformes de 1880 et de la vente des industries publiques, maîtrise plusieurs
entreprises par ses actions. Ils vont beaucoup peser dans la politique intérieure en soutenant des partis bourgeois, mais aussi extérieure en protégeant
la Manchourie. D’une part un commerce avec des pays développés, le Japon importe des machines, des armes, des matériaux, des produits chimiques et
exporte des produits bruts : thé, soie. Autre type de commerce avec des pays non industrialisés : cotons, allumettes, thermomètre, savon. C’est après la
seconde guerre que le Japon exporte plus qu’il n’importe. Il est assez endetté jusqu’à la seconde guerre. Il a du mal à nourrir l’ensemble de sa population,
il a besoin d’importer des minerais. Ce développement de l’industrie lourde aura d’importantes conséquences sociales.
4) Les premières conséquences sociales de l’industrialisation
Conséquences : naissance d’une main d’œuvre industrielle, surtout féminine et très jeune (12 à 20 ans) dans des conditions de travaille très dures dans
l’industrie textile. En général directement recrutée dans les villages. Fille échangée avec la famille contre plusieurs années de salaire. C’est quasiment
de la détention, elles ont souvent envie de s’échapper. Un nombre important des ces filles est victime de la tuberculose -> renvoyée dans leur village et
contamine tout le monde. Aussi développement d’une main d’œuvre masculine dans l’industrie lourde et les mines. L’organisation du travail est souvent
assez sommaire, le Japon a recours au service des Oyakata : maître artisan, ses ouvriers étant appelés Kokata. Relations très hiérarchisées, système
extrêmement vertical. Pratiquement aucune sécurité, beaucoup d’accidents. Pas de syndicat pour contrôler tout cela -> naissance d’un mouvement
ouvrier. Pas de conscience de tout ça dans le milieu textile. Mais dans l’industrie lourde, phénomène d’acculturation. A la fin du XIXe, première vague de
création syndicale. Exemple en 1897 : syndicat des ??? tekkô kumiai. On voit apparaître des intellectuels souvent convertis au christianisme qui ont
voyagé (Etats-Unis). Ils créent des organisations politiques de type socialistes, exemple : shakai shugi kyôkai. Rationalisation de certaines lois pour
dissoudre des organisations. Autre échec : tendance à rester confiné dans une seule entreprise. Manque d’expérience associative. A partir du début du
XXe, les entreprises vont essayer de moderniser leur organisation (utilisation d’oyakata), elle veut avoir plus de contrôle sur la main d’œuvre.
Revendications : pas beaucoup concernant le temps de travail, surtout sur l’amélioration du statut social. Ils sont assimilés aux populations qui vivent
dans des bidonvilles.
IV)
Avancées démocratiques et mouvements sociaux pendant l’ère Taishô (1912 – 1926)
1) La « démocratie Taishô » et l’avancé du parlementarisme
Démocratie Taishô : un peu plus étendue que l’ère, elle commence en 1905 et se termine au début de 1930. On parle de démocratie Taishô pour la
distinguer de l’ère précédente. Avancée des idées et des institutions politiques. Côté politique : les oligarques se retirent petit à petit, en particulier Hito
Hirogumi qui démissionne en 1901. Alternance de deux hommes au pouvoir : le prince Saionji qui représente le Seiyûkai et le général Katsura qui
représente le clan de Chôshû entre 1901 et 1913. On ne peut pas encore parler de démocratie parce qu’il ne représente pas vraiment un parti. Période
interrompue par la crise politique de Taishô : Taishô Seihen. C’est la première fois que le parlement va faire chuter un gouvernement.
A la fin de 1912, le cabinet Saionji est dissout suite au retrait du ministre de l’armée (c’est l’armée qui nommait le ministre), l’armée réclamait deux
divisions supplémentaires ce que refusait Saionji -> l’armée retire son ministre -> le cabinet tombe -> le général Katsura revient au pouvoir. Face à cette
fronde, le général Katsura fonde un parti en 1913 pour montrer qu’il est démocratique : le Rikken Dôshikai qui fait face au Seiyûkai. Les efforts du
général échouent et cette fronde suffit à faire chuter le gouvernement. Ce mouvement qui dure plus d’un an est appelé Kensei yôgo undô : mouvement
pour la protection constitutionnelle. Mais il demande plus que la constitution et revendique un vrai fonctionnement démocratique. Dirigé contre le
pouvoir de l’armée, des clans, etc… Mais aussi contre le genrô (assemblée de sages nommés par l’empereur et qui conseil l’empereur pour nommer le
premier ministre).
On assiste à la fin des cabinets transcendantaux : chôzen Naikaku (gouvernement imposé et formé d’en haut). Jusqu’en 1932, ce sont les chefs des deux
principaux partis qui vont se relayer à la tête du gouvernement. Le genrô va toujours nommer un premier ministre.
Hara Kei, chef du Seiyûkai, premier ministre en 1928, premier chef de gouvernement roturier. Dôshikai (1913) devient Kenseikai en 1916 et Rikken
Minseitô en 1926.
Une petite partie de la population participe au vote. Le Seiyûkai est plus proche du milieu des affaires alors que le Dôshikai est plus proche de la
bureaucratie.
En 1925, loi sur le suffrage universel masculin.
2) Le décollage industriel suite à la première guerre mondiale
La démocratie Taishô est aussi le lieu d’un décollage industriel, d’une ampleur très importante pendant la deuxième guerre mondiale : plusieurs facteurs,
les grandes firmes ont tendances à oublier l’Asie -> profite à l’industrie textile japonaise. D’autre part, le Japon rompt ses relations avec l’Allemagne ->
stimule l’industrie lourde (chimique et pharmaceutique) du Japon qui importait d’Allemagne avant. Enfin les commandes militaires font croître les
productions d’acier et de fer.
En 1914, l’industrie lourde et chimique représente 26% de la production manufacturière au Japon, 32 % en 1920. Le Japon bénéfice aussi d’une
accélération de la croissance (supérieure à 10% de 1915 à 1920). Le nombre de travailleurs augmente considérablement (double de 1915 à 1925). Tout
cela engendre des conséquences sociales.
3) Les mouvements sociaux
Croissance importante des villes (main d’œuvre contrée dans les grands ports côté pacifique). Les villes prennent leurs visages actuels (chemin de fer,
etc.). Le développement du chemin de fer structure le commerce, magasin à côté des gares. Tôkyô prend son visage actuel en partie à cause du
tremblement de terre de 1923 : 150 000 morts -> grandes avenues du Tôkyô d’aujourd’hui -> ville béton. C’est aussi dans les années 20 que naît la NHK
(d’abord une radio).
L’ensemble de la population va à école primaire mais très peu de personnes poursuivent dans le secondaire. C’est à partir de 1910 que ça se développe :
naissance d’université publiques et privées (3 en 1910, 47 en 1940). Développement de la presse écrite, explosion des tirages (Ôsaka mainichi : 26 000
tirages en 1912, 1 500 000 en 1930). Naissance aussi de la presse magazine liée à la culture mais aussi aux loisirs.
Années 30, baseball. Le nombre de lycées féminins augmente aussi considérablement. La place de la femme est soumise à deux logiques contradictoires :
actrice à part entière.
les élites considèrent que le rôle de la femme est à la maison.
En 1920, apparition de la première association féministe : association de la femme nouvelle : shin fujin kyôkai, très politique, lutte contre le fait que la
femme n’a pas le droit de participer à la politique est y parvient.
En 1924, ligue pour le suffrage féminin inspiré du mouvement féministe américain. Ce mouvement touche aussi la famille, c’est à cette époque qu’on
commence à parler de mariages d’amour. On s’inquiète d’un nombre grandissant de divorces. On commence à parler de contraception. Le Japon avait
une philosophie nataliste. C’est aussi à cette époque que se développe une politique sociale. Idéologie hygiéniste, nataliste et familialiste. Il faut protéger
la femme en particulier. L’Etat entreprend des campagnes d’éducation pour les femmes : c’est aux femmes d’améliorer l’hygiène dans la famille seikatsu
kaizen undô, il s’agit de faire de la cellule familiale, une cellule économiquement viable, apprendre aux femmes à tenir un budget. Ce mouvement impose
une image de la femme. Cette division sexuelle devient un modèle pour l’ensemble de la population. Ce modèle est attirant car bourgeois.
Années 20 : avancement de mouvement prolétaires, les ouvriers deviennent une force politique.
Constructions d’une société de classe : patrons capitalistes / travailleurs. D’un autre côté, développement du syndicalisme ouvrier.
En 1912, naissance du Yûaikai : association fraternelle créée par Suzaku Bunji. C’est un syndicat de type réformiste au début, il se concentre aussi sur
l’éducation des ouvriers, mais aussi sur les mutuelles. Ce la change à partir de 1917 : vague de conflits, nombreuses grèves spontanées qui obligent à
durcir et politiser son discours. Idées de type communiste, il change de nom en 1919 : Sôdômei et entreprend tout un mouvement de fédération
industrielle. Culture ouvrière : fête du 1er mai.
En 1923, le sôdômei se scinde en deux revendications liées aux entreprises, aux ouvriers et aux communistes qui veulent renverser le régime impérial ->
Hyôgikai créé en 1925.
Deux tendances : réformiste et révolutionnaire. Il y a aussi des troubles sociaux à la campagne, de Juillet à Septembre 1918 : Kome Sôdô : émeutes du
riz sans précédents, un à deux millions de personnes mécontentes de l’inflation du riz et qui critique le manque d’action du gouvernement et les
marchands qui en profite pour faire des stocks. 25 000 personnes arrêtées, 8000 condamnées, à mort pour certaines.
Autre problème, les terres appartiennent aux plus riches.
En 1920, mouvement pour que les propriétaires baissent le loyer. Le mouvement va continuer jusqu’en 1945 avec la réforme agraire.
Mouvement lié au suffrage universel : futsû senkyô undô. Le suffrage universel sera adopté en 1925, premières élections en 1928. Un certain nombre de
partis populaire sont mis en place : notamment rôdônômintô et nihon tônôtô. Le gouvernement fait passer la Chian Ijihô : loi permettant de réprimer
spécifiquement le communisme. Dès 1928, grandes rafles communistes.
Années 20, politique sociale avant la guerre, liée au progrès. Apparition d’enquêtes sociales. En 1920, premier recensement. En 1922, bureau à
l’intérieur du ministère de l’intérieur, va perdurer jusqu’à aujourd’hui. Echec : tentative de mise en place d’une loi sur les syndicats pour permettre aux
syndicats de devenir acteur à part entière de la vie sociale. Cette loi sera toujours refusée par la chambre des pères.
Politique agressive et conflictuelle. A partir de 1930, volonté de s’inscrire parmi les grandes puissances. Le Japon déclare la guerre à l’Allemagne au nom
de l’union avec l’Angleterre, il prend le contrôle des territoires allemands en Chine. Il prend possession des chemins de fer mais aussi des îles dans le
pacifique. Le Japon en profite pour faire des demandes. 21 demandes faites à la Chine en 1920. En cinq groupes :
Transfert des droits allemands sur le Shantung
Extension des privilèges du Japon en Manchourie du sud et Mongolie de l’est
???
Promesse chinoise de ne céder aucune terre
Nomination de conseillers politiques, militaires et économiques
Construction de chemin de fer en Chine (Concurrence à l’Angleterre) et droits économiques.
Ces demandes sont acceptées, sauf la dernière.
4) Les traités de Versailles et de Washington
Traité de Versailles : reconnaît le contrôle du Japon sur les îles du pacifique, sur les mines et les chemins de fer. En revanche, les alliers refuse le contrôle
de Shantung. Refus aussi de la close d’égalité raciale par les pays occidentaux qui ont peur pour leurs colonies.
D’autre part le Japon et le défenseur des peuples colonisés asiatiques et s’attire l’hostilité des pays occidentaux.
Prince Konoe : premier ministre pendant la guerre, il accompagne le Japon à Versailles et écrit un article qui fait du bruit. Les Etats-Unis commencent à
être hostiles à l’immigration japonaise. En 1924 : interdiction totale de l’émigration aux Etats-Unis. Emigration au Brésil. Ligne politique Shidehara (du
nom du ministre des affaires étrangères) signe des traités de désarmement.
Conférence de Washington, le Japon signe le traité des quatre puissances Royaume-Uni, Etats-Unis, France, il remplace le traité de 1902 avec la
Grande-Bretagne.
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