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Le Japon et la mer
Quel est le rôle de la mer dans la géographie du Japon ? La géographie
du Japon exprime avant tout le plus remarquable contraste qui soit au
monde entre un milieu naturel éminemment ingrat – et n’offrant à ses
occupants qu’une superficie cultivable de moins de 80 000 kilomètres
carrés (sur 378 000 km2 de superficie totale) – et la présence, en 2002,
de 126 millions d’habitants dont le P.N.B. par habitant dépasse celui des
Américains et celui des Allemands, tandis que l’économie qu’ils ont
édifiée sur cette modeste surface place leur pays au deuxième rang
parmi les grandes nations industrielles.
I. La surinsularité, singularité du
Japon
A. Les défis géographiques
• L’espace est exigu, fragmenté,
soumis à une nature violente aux
ressources naturelles insuffisantes.
• Ces contraintes conduisent à la
concentration des hommes dans les
plaines littorales qui sont l’espace
majeur de développement. La
culture japonaise, plus que celle
d’un pays marin, est celle d’un pays
côtier.
• La mer, à la fois synonyme de
protection face à l’étranger et
d’ouverture vers l’extérieur, illustre
le paradoxe du Japon. Elle fut au
départ ignorée jusqu’à la fin du
XIXe siècle avant de devenir
l’espace de l’ouverture et le vecteur
du développement. Le Japon était
trop insulaire pour ne pas être
maritime, mais trop sinisé pour ne
pas être continental.
• L’espace disponible est limité,
seuls 28 % du territoire sont
utilisables : la quête d’espace et son
aménagement sont donc des enjeux
majeurs.
B. Les défis historiques
II. La mer, une interface vitale
A.
La
mer,
développement
facteur
de
• Abritant la 3e pêche du monde,
l’espace maritime est devenu
l’élément fondamental de la
réussite et de l’organisation tant
économique que spatiale du pays.
• La stratégie du développement
économique
repose
sur
l’importation
des
produits
nécessaires à la production, puis à
l’exportation des productions à forte
valeur ajoutée vers l’étranger.
• Outil du développement, elle est
le support privilégié d’échanges. Le
Japon dispose de la 2e flotte du
monde, répartie dans plus de 1 000
ports et quelques complexes
portuaires parmi les plus grands du
monde.
B. La mer, élément organisateur
de l’espace
• Les aménagements littoraux sont
d’abord des espaces industriels :
trois
baies
regroupent
les
principaux complexes industrialoportuaires urbains : les baies de
Tokyo, d’Osaka-Kobé et de Nagoya
concentrent 45 % de la population
et 60 % de la production nationale.
• La saturation est un défi
quotidien qui a favorisé le
développement du premier pays de
polders industriels du monde, ce
qui n’empêche pas la persistance
d’une compétition pour l’espace.
III. Les limites du développement
littoral
A. Les défis de l’environnement
• Dans une société qui vénère la
nature, la mer est construite et
repoussée sans cesse par les polders
et l’urbanisation.
• Les pollutions du cadre de vie
(eaux
littorales)
deviennent
préoccupantes.
B. L’une des trois plus grandes
mégalopoles du monde
• La saturation de l’espace urbain et
industriel des rives méridionales du
pays est problématique. Elle a
provoqué la décentralisation de
1983 vers la côte Ouest, et le
développement depuis 1985 d’une
vingtaine de technopoles, visant à
la tertiairisation de l’économie.
• L’entassement urbain est une
réalité quotidienne au Japon.
La mer est une “fatalité” nécessaire
tant par la géographie naturelle que
par la maritimisation croissante des
économies mondiales de la fin du
XXe siècle.
“ Archipel
de
l’insuffisance ”, le développement
du Japon s’appuie sur un espace
maritime vecteur de la réussite.
Peut-on
parler
alors
de
“thalassocratie”, autrement dit d’un
État dont la puissance résiderait
dans la maîtrise des mers ?
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