DOSSIER 5
Enoncé
Mme L. B., 43 ans, vient en consultation au CMP adressée par son médecin traitant pour des
« problèmes psychologiques » qui lui ont fait prescrire depuis 5 mois un traitement par bromazépam
la journée et lorazépam au coucher.
Dans ses antécédents, Mme B. a eu un syndrome néphrotique idiopathique ; elle ne prend pas de
contraception. La patiente travaille habituellement comme jardinière dans un parc public. Elle vous
raconte que depuis la canicule de 2003, « ça n’a fait qu’empirer », sa mère est décédée « parce que
je n’ai pas pris assez soin d’elle. J’y pense tout le temps et je m’en veux. Ca m’empêche de manger,
de dormir, de vivre. » Depuis 2008, elle est à mi temps « Je n’arrive plus à supporter mes collègues,
leurs remarques sur mes absences sont douloureuses. Du coup, le matin pour me lever, c’est
vraiment limite. Il faut vraiment que je me force. »
Q1/ Faites l’analyse sémiologique de cette première consultation.
Q2/ Dans ce contexte, que recherchez vous de spécifique à l’anamnèse psychiatrique ?
Q3/ Quel est votre diagnostic psychiatrique complet pour le motif de consultation actuel ?
Q4/ Que lui proposez-vous comme prise en charge ? Quelles informations lui donnez vous
concernant le traitement ?
Vous la revoyez un mois plus tard. Elle est en pleurs et vous avoue que depuis la mort de sa mère
elle s’est mise à boire. « J’en éprouve une grande honte, d’autant que je peux boire une bouteille de
vin toute seule presque d’un trait. Si seulement je n’étais pas seule pour la boire… Mais je n’ai
jamais eu de relation sérieuse avec un homme. Je suis trop coincée pour aller vers eux… mis à part
un été où je me suis lâchée c’était juste après avoir mon souci au rein, et dire qu’à ce moment là,
tout le monde pouvait me trouver charmante, dynamique, de bonne humeur ! C’était une autre moi-
même qui m’étonnait aussi. Maintenant, c’est comme avant, je perds mes moyens et je me
transforme en tomate toute rouge. Une véritable honte à mon âge. Ca m’énerve et ça me rend
agressive ! »
Q5/ Quels sont les nouveaux éléments permettant d’affiner le diagnostic actuel ?
Q6/ Quelle(s) est (sont) votre (vos) hypothèse concernant la symptomatologie passée ?
Mme B. revient 5 mois après avec des idées suicidaires à répétition. Elle a vu un confrère qui a fait
le diagnostic de maladie résistante.
Q7/ Comment est définie la résistance dans ce type de trouble ? Comment évaluez-vous la
crise suicidaire ?