Cas Clinique
Traitement Endovasculaire d’un Anévrysme de l’Aorte Abdominale d’Accès Iliaque Difficile chez un
Patient Agé à Risque
J.BUSQUET*, P.DESOUTTER**, Y.MARTIN-BOUYER*, S.VERDEILLE*, P.SINTES*, J.KUSMIEREK*,
J.P.VERMYNCK*, D.CHARLON*, P.DURAND*, X.PETIT*, H.MAZOLLA*, J.D. HEYMAN*, T.MUGEL*,
D.HOULLE*
* Clinique Chirurgicale Val d’Or, 92210 Saint Cloud
** Centre Hospitalier Croix Rouge, Hôpital de Juvisy, 91260 Juvisy-sur-Orge
Résumé
Introduction
Présentée pour la première fois par le chirurgien argentin Juan Parodi en 1990, la technique d’exclusion des
anévrysmes de l’aorte abdominale sous-rénale a suscité un engouement extraordinaire dans le monde de la
chirurgie vasculaire et n’a cessé de progresser au cours des dernières années. Après une période de mise au
point, de nombreuses équipes ont pu démontrer le bien fondé de cette procédure en analysant rigoureusement ses
avantages et ses inconvénients dans le cadre de grandes études cliniques internationales.
Longtemps réservée en France à un usage uniquement hospitalier, cette technologie s’est ouverte officiellement à
l’ensemble des centres privés depuis 2004. Plusieurs types d’endoprothèses aortiques ont été ainsi inscrites sur la
liste des produits et prestations remboursables pour la prise en charge des patients à risque chirurgical élevé,
présentant un anévrysme mesurant au minimum 5 cm de grand diamètre ou ayant augmenté d’au moins 1cm au
cours de la dernière année.
Nous rapportant un cas clinique récent qui a pu bénéficier favorablement de ces avancées technologiques malgré
une anatomie vasculaire difficile.
Cas Clinique
Il s’agissait d’un homme de 81 ans, pesant 98kg pour 1m85, porteur d’un anévrysme de l’aorte abdominal sous-
rénale découvert par échographie abdominale systématique. Lors de l’hospitalisation, un angio-scanner ainsi
qu’une aorto-artériographie conventionnelle étaient effectués, retrouvant un anévrysme de 58 mm de diamètre
transversal externe allant jusqu’à la bifurcation iliaque avec un collet supérieur long de 25 mm. Il était également
noté une anatomie des artères iliaques très sinueuses en « S italique ».
La solution endovasculaire était immédiatement envisagée chez ce patient insuffisant respiratoire sujet à des
phénomènes d’apnée du sommeil appareillée, après son consentement éclairé. Les mensurations pré-opératoires
étaient rigoureusement recueillies à partir des clichés de l’angioscanner afin de choisir l’endoprothèse.
L’intervention avait lieu le 21/10/2004 dans des conditions techniques favorables malgré l’écueil des sinuosités
iliaques rendant l’accès difficile par les frictions occasionnées lors du passage endovasculaire du matériel de
pose. Le patient passait une nuit en réanimation à titre systématique. La sortie s’effectuait au 5ème jour post-
opératoire après un examen scanner satisfaisant, la patient étant totalement autonome. Le suivi post-opératoire
par examen scanner avec injection de produit de contraste réalisé tous les six mois, n’a à ce jour révélé aucune
complication après un recul de 24 mois.
Conclusion
Le respect des recommandations, le choix des indications ainsi que l’expérience endovasculaire de l’équipe
chirurgicale, constituent les éléments essentiels conditionnant la réussite opératoire de cette technique innovante.
Un suivi rigoureux semestriel par angio-scanner permet d’attester son succès à long terme.
Bibliographie
1- Parodi JC, Palmaz JC, Barone HD, Transfemoral intraluminal graft implantation for abdominal aortic
aneurysm Ann Vasc Surg 1991 Nov;5(6):491-9
2- EVAR trial participants, Endovascular aneurysm repair versus open repair in patients with abdominal aortic
aneurysm (EVAR trial 1): randomised controlled trial, Lancet 2005 Jun 25;365(9478):2179-86
3- Torsello G et al, Long-term outcome after Talent endograft implantation for aneurysms of the abdominal
aorta: A multicenter retrospective study, J Vasc Surg 2006 Feb;43:277-84