Document 7 Les réformes successives depuis 20 ans
Les pouvoirs publics français ont, depuis le début des
années 1990, mis en œuvre des réformes importantes.
La loi du 22 juillet 1993 sur les pensions de retraite et la
sauvegarde de la protection sociale a réformé les retraites du
secteur privé en instaurant la revalorisation des pensions en
fonction des prix et non plus des salaires, en relevant la durée
d’assurance pour ouvrir droit à pension à taux plein de 150 à
160 trimestres et en modifiant les années prises en compte
pour le calcul du salaire de référence (passage des 10 aux 25
meilleures années).
Elle a été suivie en 1996 de mesures de rééquilibrage pour les
régimes complémentaires des salariés du privé (ARRCO et
AGIRC) : hausse du taux de cotisation et diminution du
rendement.
En 1999, un fonds de réserve pour les retraites a été institué,
qui doit permettre de constituer une réserve d’épargne
collective suffisante afin de lisser les efforts de financement
des régimes entre 2020 et 2040 liés à l’arrivée des classes
nombreuses à l’âge de la retraite.
La loi du 21 août 2003, entrée en vigueur au 1er janvier 2004,
avait deux objectifs :
- l’alignement des conditions de départ à la retraite de la
fonction publique sur celle des assurés du secteur privé :
alignement de la durée de cotisation nécessaire pour une
retraite à taux plein, indexation des pensions sur les prix et
non plus sur le point de la fonction publique ;
- l’adaptation des paramètres du système au vieillissement et
l’introduction d’une plus grande liberté dans les conditions de
départ : la durée de cotisation nécessaire pour obtenir une
retraite à taux plein augmentera parallèlement à
l’augmentation de l’espérance de vie ; il est possible de partir
plus tôt avec une baisse de la pension (décote) ou de retarder
son départ pour accroître le montant de sa retraite (surcote).
Cette loi a également créé deux dispositifs d’épargne salariale
facultatifs : un contrat individuel, le PERP (Plan d’épargne
retraite populaire) et un contrat collectif, en entreprise, le
PERCO (Plan d’épargne pour la retraite collective), qui
viennent compléter les dispositifs créés en 2001.
Enfin, la loi du 9 novembre 2010 s’articule autour de deux
séries de mesures :
- des mesures visant à relever l’âge de la retraite : relèvement
progressif de 60 à 62 ans de l’âge d’ouverture des droits à la
retraite, relèvement progressif de l’âge de liquidation d’une
retraite sans décote de 65 à 67 ans ;
- des mesures visant à accroître les recettes du système de
retraite : alignement des cotisations retraite des fonctionnaires
sur celles des salariés, hausse des prélèvements pesant sur les
ménages et sur les entreprises. http://www.vie-publique.fr/
Document 8 : Evolution des dépenses de santé
Consommation soins
et biens médicaux
(% du PIB)
Document 9
Causes de l’augmentation des dépenses de santé sur le long
terme
Facteurs démographiques :
- augmentation de la population : c’est un facteur mécanique
sur lequel on ne peut agir. Plus la France compte d’habitants,
plus la consommation totale de soin augmente en volume
- vieillissement de la population : une personne de 80 ans
coûte 4 à 5 fois plus chère qu’une personne de 20 ans.
Augmentation du niveau de vie : Les dépenses de santé sont
ce que les économistes appellent un bien supérieur : elles
augmentent beaucoup plus vite que le PIB et ce dans tous les
pays et quels que soient le financement (public ou privé) ou
l’organisation des dépenses de santé (libérale, publique ou
mixte)
Progrès technique : à la différence des autres secteurs
économiques, le progrès technique dans le domaine de la
santé n’entraine pas nécessairement des gains de productivité.
Bien plus, ce progrès entraine bien souvent des coûts
supplémentaires : traitements plus efficaces mais aussi plus
chers, coût élevé du matériel médical (IRM, etc).
Dans les 20 ans à venir, l’augmentation des dépenses de santé
va donc se poursuivre. La seule question est celle-ci :
comment va-t-on financer cette augmentation ?
Document 10
Solde du régime général et de la CNAM
(milliards d’euros courants)
Document 11
Un problème classique sélection adverse (anti-
sélection) est celui des assurances. Par exemple, une
compagnie d’assurance veut émettre une nouvelle police
d’assurance médicaments au Canada qui couvre le
remboursement de tous les médicaments sans questionnaire de
santé, et décide de ne pas moduler la prime d’assurance en
fonction du risque du patient, mais plutôt d’un taux moyen
pour chaque patient selon ces estimations et prédictions
basées sur des données historiques.
Comme cette police est plus généreuse que les autres
polices, elle est également plus chère à la base. Ainsi, les gens
les plus malades voudront obtenir cette police, mais ceux qui
ne sont pas malades n’en voudront pas.
Comme vous l’imaginez, les consommateurs
rentables pour un assureur sont ceux qui ne consomment pas
ou peu et ces derniers permettent de payer la facture des gens
moins rentables. Conséquemment, la compagnie d’assurance
devra augmenter rapidement le prix de la police dans le but
d’annuler le déficit et devra finalement annuler cette dernière.
http://economiesante.com/2010/02/19/theorie-economique-selection-
adverse-en-sante/
Document 12
En économie de l’assurance, il y a présence d’aléa
moral dans une situation où l’assureur n’observe pas certaines
actions entreprises par l’assuré, actions pouvant conduire à
une aggravation du risque.