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son environnement. L’enfant dysphasique éprouve des difficultés à intégrer certaines de ces nouvelles
connaissances et à les réutiliser dans différents contextes. Il pourra ainsi bien comprendre la signification
d’un terme dans le cadre d’un exercice (par exemple : comprendre les notions « dessous-dessus ») mais
nécessiter beaucoup de pratique avant de l’utiliser adéquatement en parlant. Les difficultés de
généralisation peuvent aussi être observées dans le phénomène « acquis-perdu » où l’on observe chez
l’enfant qu’il maitrise relativement bien une notion un jour et semble l’avoir perdue le lendemain.
L’effort fourni pour cet apprentissage laisse cependant bel et bien une trace et permettra à l’enfant de
fournir un effort moindre pour récupérer ses connaissances. Encourager l’utilisation du nouvel
apprentissage dans différents contextes facilitera son intégration.
- Habiletés praxiques : Les habiletés praxiques sont les capacités d’une personne à planifier une série de
mouvements pour parvenir à son but. L’enfant dysphasique peut régulièrement démontrer des difficultés à
planifier et mémoriser une séquence de mouvements dans l’espace afin de compléter une action (par
exemple : enchainer une série de mouvements de la bouche pour articuler un mot, compléter ses boucles
de souliers, s’habiller, tracer une série de lignes pour tracer une lettre...). La répétition et l’utilisation
d’indices visuels facilitent grandement ces apprentissages. De même, segmenter la séquence de gestes à
compléter en mouvements distincts l’aidera.
- Habiletés liées à la perception sensorielle : Les expériences sensorielles que nous percevons à travers
nos sens comprennent le toucher, le mouvement, la conscience du corps, la vue et l’ouïe. On appelle
intégration sensorielle la capacité du cerveau à organiser (modulation) et interpréter (traitement) ces
diverses informations. L’intégration sensorielle joue un rôle prédominant dans le développement des
fondations nécessaires à l’organisation du comportement, l’apprentissage de nouvelles habiletés et
l’exécution de tâches complexes. C’est l’intégration de deux ou plusieurs systèmes sensoriels qui nous
permet de comprendre notre environnement immédiat. Certains enfants dysphasiques peuvent avoir des
difficultés à organiser l’information sensorielle. On peut les aider en favorisant les expériences
sensorielles positives, en stimulant le développement et l’exploration de nouvelles sensations agréables.
L’ergothérapeute peut également aider l’enfant à intégrer graduellement et à mieux gérer ces informations.
- Habiletés liées à la perception visuelle : La perception visuelle est infiniment liée au développement
des habiletés de motricité fine. L’enfant dysphasique peut parfois avoir de la difficulté à tracer des lignes,
copier des formes, écrire des lettres. Ces tâches nécessitent un contrôle visuo-moteur, c'est-à-dire
l’organisation adéquate de l’information visuelle pour planifier les mouvements de la main. On peut
favoriser le développement des habiletés visuo-motrices avec des activités variées de pré-écriture. Les
jeux de discrimination visuelle (exemple : jeu « Où est Charly? ») favorisent également le développement
des habiletés de perception visuelle.
- Habiletés liées à l’orientation spatiale : La capacité de s’orienter dans l’espace nécessite d’abord une
bonne conscience de notre schéma corporel. L’enfant dysphasique peut avoir des difficultés à bien intégrer
le schéma de son corps dans l’espace et la direction de ses mouvements. L’enfant acquiert d’abord les
concepts de verticalité, puis les dimensions horizontales et enfin les diagonales (vers 6 ans). L’enfant
comprend d’abord les notions de droite et de gauche sur lui-même. Pour ce qui touche les apprentissages
scolaires, les inversions de lettres telles « b-d », « p-q » sont reliées à des difficultés d’orientation spatiale.
- Habiletés motrices : L’enfant dysphasique peut démontrer certaines difficultés motrices lorsqu’il est en
bas âge (enfant maladroit dans les activités de motricité globale, enfant éprouvant des difficultés à
compléter une séquence de mouvements). En lien avec la musculature du visage et de la bouche, l’enfant
peut démontrer un mauvais contrôle salivaire. Les parents peuvent aussi noter, dès le plus jeune âge, des
difficultés de succion pendant l’alimentation.