Centre référent des troubles du langage l`Archet II NICE

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FACILITER LA SCOLARITE DE L’ENFANT
DYSPHASIQUE
Centre référent des troubles du langage l’Archet II NICE
(DR Michel Boublil /Mme Agnès Szikora/Aynaud)
DEFINITION
La dysphasie est un trouble structurel (déviance profonde et constante dans
l’utilisation du langage), spécifique et durable du développement du langage oral.
Le trouble est spécifique car il survient en l’absence de pathologie neurologique, de
déficience mentale, de trouble auditif ou visuel, de troubles psychiatrique ou
psychologique envahissants, de trouble de l’appareil bucco-phonatoire, ou de carence
sociale ou psychoaffective. Ce sont des enfants d’intelligence normale (un QI
performance au WISC III ou IRP au WISC IV supérieur à 80 est requis pour porter
le diagnostic).
Le trouble est durable car il perdure au-delà de l’âge de 6 ans.
La dysphasie touche environ 1% des enfants.
Les garçons sont plus touchés beaucoup plus souvent que les filles.
Il est très difficile d’en faire le diagnostic avec certitude avant 6 ans.
LES DIFFICULTES OBSERVEES
Elles portent sur des aspects complexes isolés ou associés :




Soit sur la réception (cad sur la compréhension du langage)
Soit de la programmation des sons de la langue puis de leur production
Soit sur la disponibilité des mots ou encore
sur leur agencement syntaxique au sein de la langue
Ces domaines du langage peuvent être déficitaires ou préservés indépendamment les
uns des autres. C’est pourquoi ils doivent faire l’objet d’un bilan précis qualitatif et
quantitatif en orthophonie, permettant ainsi de poser le diagnostic et les indications
thérapeutiques.
Le langage écrit est souvent d'acquisition problématique. De fait, les troubles ont un retentissement constant sur
les apprentissages scolaires classiques, puisque le langage est l'outil privilégié de la transmission du savoir à
l'école. L’importance du trouble du langage oral ne doit en aucun cas être un obstacle au passage au C.P. , à
condition que des aides soient apportées à l’enfant et que son trouble ait été repéré avec précision.C’est en effet,
la langue écrite qui peut servir de tremplin ou de renfort à l’acquisition de la langue orale.
L’objectif fondamental, qui guide la prise en charge pédagogique de l’enfant passe par l’accès à la
langue écrite.
Des activités langagières nombreuses et variées sont proposées à l’enfant afin d’éviter une coupure d’avec le
monde et un retrait.
Bien que ce soit difficile, il faut différencier la parole – le langage et la pensée -
Ces enfants ont une atteinte qui va au-delà de leur parole, c'est une atteinte à la capacité de catégorisation, de
planification, d'organisation, de raisonnement qui sont les fonctions du langage.
Si la compréhension est atteinte, la gêne peut être majeure.
Dans d'autres domaines pourtant, ils se développent bien, même si fréquemment les difficultés langagières
s'accompagnent d'un retard psychomoteur ou/et graphique.
Ils organisent un langage qui peut suffire dans la vie quotidienne mais le plus souvent évoluent sans bien parler.
Le « visuel » est chez eux bien plus performant.
Leur langage est fait de morceaux, d'approximations, de segments traités sans souplesse comme des
agglomérats, des blocs figés, des expressions entières, utilisées socialement ,mémorisées et ressorties parfois
bien à propos.
AIDER LA SCOLARITE DE L’ENFANT DYSPHASIQUE
Reconnaître le handicap d’un enfant dysphasique c’est reconnaître :

Qu’il lui faut du temps, donc accepter sa lenteur

Qu’il se fatigue vite (concentration intensive pour comprendre et obligation à prélever des
indices multiples pour renforcer la compréhension)

Que son attention ne peut être soutenue longtemps, donc essayer de la capter à
nouveau
Comment l’aider au sein du groupe classe :

Avoir un débit de parole un peu ralenti

Marquer les aspects articulatoires sans toutefois les déformer

Penser toujours à s'aider du visuel : gestes, images, mimiques, avec des exemples
visuels et une matérialisation visible des consignes.

Garder à l’esprit que même le vocabulaire simple peut être source de confusions
(« l’Est » traité comme « la laisse » , « famine » comme « famille », Combien on lui rend ?
Pourquoi ? ne sont pas compris…) Le langage abstrait reste souvent inaccessible. Ces
situations génèrent de l’insécurité et si elles sont fréquentes, elles ne permettent
pas à l’enfant de soutenir son attention.
Tout ceci touche encore plus ce qui ne se voit pas, notamment le vocabulaire abstrait (
des notions de temps par exemple).

Être attentif au rythme des échanges .Il a besoin de temps pour traiter les énoncés.

Donner un temps de réflexion pour intégrer mais aussi pour encoder une réponse.

Accompagner et soutenir la prise de parole

Savoir se contenter d’un mot phrase comme réponse et valoriser cette réponse par une
reprise de celle-ci.

Accompagner les changements d’activités en prenant le temps d’expliquer et de
contextualiser celles-ci.

Vérifier la compréhension des consignes (simplifier la syntaxe) et ne pas hésiter à
reformuler de différentes façons.

Reconnaître à l’enfant la possibilité d’avoir son rythme propre d’évolution

Privilégier les évaluations qui prendraient en compte principalement les aspects de la
dynamique individuelle.

Travailler sur les stratégies et les procédures utilisées

Construire des outils de référence et reconnaître les situations dans lesquels ceux-ci sont
utilisables

Avoir toujours à l'esprit que le langage ne sert pas qu'à PARLER mais aussi à RAISONNER,
à COMPRENDRE et à MAITRISER LE REEL, à ORGANISER LE MONDE; par conséquent, son
atteinte touche beaucoup plus que L'EXPRESSION VERBALE mais aussi LA PENSEE.

Savoir que le diagnostic de dysphasie porte sur les fonctions langagières de l’enfant

Noter que dans de nombreuses pathologies pédopsychiatriques il y a une atteinte du
langage et que quand on est face à un problème « intriqué » il ne faut négliger ni le suivi
langagier ,ni le suivi psychologique car un trouble du langage retentit sur la communication
et inversement.
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